Christina SCHARFF (King’s College, London) "Feminism is trending : unpacking feminism’s visibility in cultural life"


Organisation : Alice BORREGO (Université Paul Valéry Montpellier 3, EMMA), Guillaume Le BLANC (Université de Paris, LSCP), Héloïse LECOMTE (ENS de Lyon, IHRIM)

Résumé
This closing session engages with issues of visibility and invisibility by focusing on the unprecedented wave of popularity that feminism has experienced in recent years in North America and Western Europe (Rottenberg, 2018). This resurgence variously manifests itself in renewed media interest in feminist stories, celebrities embracing feminism, and a swell of activism that increasingly – though by no means exclusively – takes place in digital spaces. By presenting findings from two recent, empirical studies (conducted in 2019 and 2022 respectively), this presentation will analyse feminism’s visibility by shedding light on some less visible dynamics. In particular, I will focus on the ways in which feminist perspectives exist side-by-side with neoliberal rationality to explore the complex entanglements between popular forms of feminism and neoliberalism. By analysing recent empirical data, the session will examine the sometimes more, and sometimes less visible be nefits and pitfalls of feminism’s ‘luminosity’ (Gill, 2016), the racialised and classed exclusions it generates and/or addresses, and its emancipatory potential.


Informations pratiques
Séminaire mensuel, interdisciplinaire et international en ligne – le jeudi de 18h à 20h
**Langue : ANGLAIS
Pour obtenir les liens de connexion et s’inscrire à la mailing-list : invisibilitysilence
https://invisibilitysilence.wordpress.com

Partenaires internationaux
University of Amsterdam, Professor Esther Peeren (ASCA)
Ludwig-Maximilians University in Munich, Dr. Gero Guttzeit
Duke University, Dr. Corina Stan (Migration Humanities Lab)

Ce séminaire interdisciplinaire et international propose d’étudier la façon dont certains individus ou groupes sont victimes d’invisibilisation sociale et réduits au silence. L’invisibilité sociale est le fruit de rapports de pouvoir, où l’idéologie dominante (portée par un (ou des) groupe(s) / un (ou des) individus) s’attache à faire taire les plus précaires et les plus vulnérables, à des fins politiques, économiques ou sociales. Les voix des précaires, « au dehors du pouvoir » (Le Blanc 2009), sont discréditées par celle de la majorité et finissent par sombrer de plus en plus dans le silence. Ce processus conduit dès lors à une dépossession sociale, politique mais également psychologique, allant jusqu’à la déshumanisation de ces populations. Les discours et pratiques normatifs engendrent des relations asymétriques qui empêchent les populations vulnérables de « faire œuvre » (Le Blanc 2009) et d’exister pleinement. Les avatars de la non-conformité, tels que les minorités, les immigrants, les femmes mais également les invalides et les pauvres, entrent en dissonance avec les dynamiques oppressives et normatives de nos sociétés : cette divergence soulève ainsi la question de la représentation sociale et politique des vies invisibles et inaudibles. Les événements récents de 2020 et 2021, qui ont particulièrement touché les communautés noires et asiatiques aux États-Unis et en Europe, réaffirment le besoin de répondre aux questions d’intégration, de reconnaissance et de visibilisation soulevés par de telles inégalités.
Un tel projet de recherche nécessite de toujours se demander si certains groupes (y compris les chercheurs et membres des communautés scientifiques), en prenant la parole pour l’autre, ne participent pas eux-mêmes à son effacement et à son silence. Ce séminaire a ainsi pour but de remettre en cause la façon dont nous abordons les vies invisibles et des voix inaudibles, notamment en s’interrogeant sur les cadres discursifs qui leur permettraient de s’exprimer librement ou de disparaître sciemment. L’instauration d’un dialogue autour de l’invisible et de l’inaudible est essentiel pour décentrer et reconduire le pouvoir aux populations marginalisées, pour favoriser la diversité et la polyphonie, dans un contexte néolibéral, basé sur l’individualisme et l’indifférence, crée « un monopole de la voix dont les effets de narration contribuent davantage à rendre certaines vies invisibles. » (Le Blanc 2009)
Nous souhaitons examiner ces processus d’invisibilisation et de réduction au silence à travers différents cadres théoriques et méthodologiques : la littérature, la musique, le cinéma, les études culturelles et visuelles, l’histoire, la sociologie et la philosophie. Ces sources seront précieuses pour nous permettre de comprendre au mieux les vies invisibles et les voix inaudibles : comment se définissent les processus d’invisibilisation et de réduction au silence ? Qui détermine le visible et l’invisible ? Le silence et l’invisibilité peuvent-ils être des choix délibérés, des actes de résistance ? L’art peut-il être un moyen de donner une nouvelle voix et une nouvelle visibilité aux laissés-pour-compte ? Ou est-il lui aussi victime des relations de pouvoir qui génèrent l’invisibilité ?
Ce séminaire commence en novembre 2021 et se tiendra exclusivement en ligne (en anglais) en 2021-2022. Chaque mois, deux chercheurs de disciplines différentes présenteront leurs travaux sur un thème commun, en lien avec l’invisibilité et le silence. Ces présentations seront suivies de discussion avec le public.