L’évidence au moment 1800


Organisé par Stéphanie Genand, Université de Rouen – CEREDI
Jean-Marie Roulin, Université Jean Monnet – UMR IHRIM

Séance 8

Séance dirigée par Lucien DERAINNE et de Jacob LACHAT
« Ce qui est évident se montre et ne peut pas être prouvé », écrit Joseph Joubert dans ses Carnets à la date du 14 juillet 1800. L’intérêt que Joubert porte à cette notion est caractéristique du « moment 1800 ». L’evidentia, figure permettant, selon les mots de Quintilien, de mettre un objet sous les yeux de l’auditeur, acquiert une nouvelle dimension à la fin du XVIIIe siècle, sous l’influence de la philosophie sensualiste et dans la pratique des orateurs révolutionnaires. Ce contexte intellectuel donne lieu à une nouvelle conception du rôle épistémologique de l’évidence, visible aussi bien dans l’écriture de l’histoire que dans la pensée des Idéologues, et questionnant le rapport de la vérité à la représentation. C’est donc un moment déterminant pour comprendre les différents « savoirs de la littérature » qui naissent durant un large tournant des Lumières.
Cette séance du séminaire sera l’occasion de discuter ces hypothèses en les confrontant à des corpus variés.

PROGRAMME DE LA SÉANCE

14h : Accueil et présentation, Stéphanie GENAND et Jean-Marie ROULIN

14h15-14h45 :
Lucien DERAINNE (IHRIM, Université de Strasbourg), « Peut-on faire une histoire littéraire de l’évidence ? Le cas de la clarté durant le tournant des Lumières »

Discussion

15h-15h30 :
Hélène PARENT (CSLF, Nanterre), « ‘Vos crimes ne sont démontrés qu’avec trop d’évidence’ : rhétorique du ‘genre accusatif’ dans les assemblées de la Révolution française »

Discussion- Pause

16h-16h30 :
Jordane TRUBUIL (Collège Robert Doisneau (92) et CPTC, Université de Bourgogne), « Le Roman balzacien, du chaos à l’organisation : l’évidence de la Comédie Humaine ».

Discussion

16h45-17h15 :
Jacob LACHAT (Université de Lausanne), « L’évidence des détails pittoresques ou l’impartialité de l’historien ».

Discussion et conclusion


Ce séminaire se veut une fédération active de chercheurs, d’enseignants et de doctorants travaillant sur la période 1780-1830. La périodisation de l’histoire littéraire française et les contraintes institutionnelles ont constitué ces cinquante années en un point aveugle. Il s’agira d’appréhender ce moment capital de la vie littéraire non comme une transition entre déclin des Lumières et invention du romantisme, mais comme des années dynamiques et fécondes, tumultueuses jusqu’à la confusion, et fertiles de ce tumulte même.

Le groupe « 1800 » se réunirait deux fois par an, dans un premier temps autour des deux grands axes qui vont structurer nos réflexions, sans être bien entendu exclusives de toutes les autres initiatives scientifiques qui naîtront au fil de nos rencontres :

  Une nouvelle histoire littéraire de la France entre 1784 et 1830, dirigée par Jean-Marie Roulin.
  Une histoire de la folie à l’âge moderne, dirigée par Stéphanie Genand.

Lieu d’échange et de réflexion, chaque séminaire donnera la parole autant aux enseignants- chercheurs qu’aux doctorants ; non pas pour présenter des communications abouties, comme dans un colloque, mais des démarches, des questionnements, des états des lieux critiques susceptibles de nourrir le débat et d’ouvrir des perspectives nouvelles. Il sera aussi l’occasion de présenter des éditions en cours, de nouveaux travaux ou des thèses. Il donnera enfin lieu à la création d’un « Carnet de recherche » sur hypotheses.org, afin de faire vivre nos réflexions sur ces questions au-delà des séances effectives qui nous réuniront. Il est donc ouvert à toutes celles et ceux qui souhaitent y participer, à toutes les propositions et initiatives.

Carnet de recherche : https://1800.hypotheses.org/