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    El desafío de la modernidad en la literatura hispanofilipina (1885–1935)
    [Le défi de la modernité dans la littérature hispano-philippine (1885-1935)]

    Rocío ORTUÑO CASANOVA & Axel GASQUET (dir.)

    coll. « Foro Hispánico »
    Leiden, Boston, Brill
    17 juin 2022, 274 p.
    ISBN : 978-90-04-51070-8

    Version PDF publiée le 13 juin 2022
    e-ISBN : 978-90-04-51406-5

    ¿Qué ocurrió con Filipinas después de “los últimos de Filipinas” ? ¿Tiene que ver su proceso de emancipación con el de los países latinoamericanos ? ¿Es la modernidad filipina un producto exclusivo de la invasión estadounidense ? Este libro colectivo supera agendas nostálgicas y neocoloniales para acercarse desde una multiplicidad de perspectivas a las décadas clave que llevaron a una serie de intelectuales hispanohablantes a imaginarse como nación y reflejarlo en revistas de mujeres, libros de viaje o novelas costumbristas. Los estudios permitirán puntos de comparación con otras literaturas en español así como una profundización en la compleja sociedad filipina del cambio de siglo, con sus salas de jazz, su sufragismo y su independentismo, pero a la vez su defensa del español y el catolicismo.

    What happened to the Philippines after 1898 ? Does its emancipation process have anything to do with that of the Latin American countries ? Is Philippine modernity an exclusive product of the US invasion ? This edited volume overcomes nostalgic and neo-colonial agendas and forwards multiple-perspectives that critically examine the key decades during which Spanish-speaking intellectuals came to imagine themselves as a nation, as reflected in women’s magazines, travel books or costumbrista fiction. The studies will allow points of comparison with other literatures in Spanish as well as interrogating the complexities in turn-of-the century Philippine society, with its jazz halls, its suffragism and its independence movement, but at the same time its defence of Spanish language and Catholicism.

    Qu’est-il arrivé aux Philippines après 1898 ? Son processus d’émancipation a-t-il quelque chose à voir avec celui des pays d’Amérique latine ? La modernité philippine est-elle un produit exclusif de l’invasion américaine ? Ce volume édité surmonte les agendas nostalgiques et néocoloniaux et propose des perspectives multiples qui examinent de manière critique les décennies clés au cours desquelles les intellectuels hispanophones ont commencé à s’imaginer en tant que nation, comme le reflètent les magazines féminins, les livres de voyage ou les romans costumbrista. Les études permettront d’établir des points de comparaison avec d’autres littératures en espagnol et d’interroger les complexités de la société philippine du début du siècle, avec ses salles de jazz, son suffragisme et son mouvement d’indépendance, mais en même temps sa défense de la langue espagnole et du catholicisme. (Traduit avec DeepL.com)


    Éloge du désordre
    Penser le théâtre avec Christian Biet

    Tiphaine KARSENTI, Olivier NEVEUX, Christophe TRIAU (dir.)

    coll. « Rencontres », série « Études théâtrales »
    Paris, Classiques Garnier
    10 janvier 2024, 442 p.
    ISBN 978-2-406-15808-0
    DOI 10.48611/isbn.978-2-406-15810-3
    Auteur IHRIM : Olivier NEVEUX

    L’œuvre de Christian BIET est animée par le goût du désordre, au cœur de sa pensée et dont l’usage méthodologique implique chez lui une réflexion nouvelle sur le théâtre et ses effets. Ce volume interroge cette œuvre comme les perspectives qu’elle ouvre pour les études théâtrales.

    L’ouvrage est issu du colloque international Éloge du désordre. La pensée du théâtre de Christian Biet qui a eu lieu du 1er au 3 juillet 2021 à Paris et Nanterre.


    Émotions de Dieu.
    Attributions et appropriations chrétiennes (XVIe - XVIIIe siècle)

    Chrystel BERNAT et Frédéric GABRIEL (dir.)

    coll. « Bibliothèque de l’École des Hautes Études, Sciences Religieuses » 184
    Turnhout, Belgique, Brepols
    mars 2019, 404 p.
    ISBN 978-2-503-58367-9

    Présentation
    Parler de Dieu suppose de lui attribuer des qualités qui montrent combien sa nature diverge de celle de l’homme. De sa perfection découlent notamment l’impassibilité et l’immutabilité. Dès lors, comment parler d’émotions de Dieu, puisque les mouvements, le dérèglement et l’altération qu’elles présument renvoient, dès l’Antiquité, à la faiblesse et à la passivité humaines ? Ces émotions divines traversent pourtant bien l’Ancien Testament, qui présente un Dieu tour à tour affligé, offensé, en colère, aimant et prenant pitié de ses créatures. Ces anthropomorphismes doivent-ils être lus de manière allégorique, comme la preuve d’une inadéquation sémantique et d’une intention pédagogique ? Est-ce parce que ce sujet résiste que le vaste courant d’histoire des émotions l’a délaissé ? L’implication affective du Fils a pourtant été décisive pour appréhender la spécificité chrétienne et l’empathie divine comme source de consolation suprême. Notre volume se situe à l’intersection de ce double angle mort thématique de l’histoire des émotions, et chronologique de l’histoire de la théologie de la souffrance de Dieu qui néglige l’époque moderne. Il propose d’élargir l’enquête aux gestes sociaux dans lesquels les émotions de Dieu sont impliquées. En quel sens peut-on parler d’émotions divines ? Par qui, dans quels cadres et à quelles intentions sont-elles mobilisées ? À quels titres sont-elles révélatrices de la difficulté à penser la divinité ? Les embarras narratifs, ontologiques, exégétiques et confessionnels auxquels donnent lieu ces émotions divines se déploient ici dans des cadres théologiques, homilétiques, littéraires, et plus largement oratoires, théâtraux et guerriers.

    Chrystel Bernat est maître de conférences en histoire du christianisme moderne (LEM, CNRS-EPHE). Elle travaille sur l’histoire intellectuelle de l’épreuve, les pratiques de piété militantes et l’homilétique protestante francophone (histoire de la pensée et des discours de combat, formes de l’engagement religieux des XVIIe et XVIIIe siècles).

    Frédéric Gabriel est directeur de recherche au CNRS (IHRIM, ENS de Lyon). Il travaille sur la discursivité théologique du XVe au XVIIIe siècle et a publié avec Chrystel Bernat, Critique du zèle : fidélités et radicalités confessionnelles (France, XVIe-XVIIIe siècle), Paris, 2013.


    En finir avec l’homme
    Chronique d’une imposture

    Éliane VIENNOT

    coll. « La petite iXe »
    Donnemarie-Dontilly (77), Éditions iXe,
    10 septembre 2021, 114 p.
    ISBN 979-10-90062-70-2

    Depuis quand, pourquoi, par quel détour le mot « homme » en est-il venu à désigner le genre humain tout entier ? Et comment se fait-il que tant de francophones ne songent pas à questionner cet usage totalisant ?

    Au fil d’une passionnante enquête, Éliane VIENNOT revient sur l’étymologie du terme, sur son sens premier et son sens sublimé par la grâce d’institutions puissantes, sur les contradictions et les confusions que cela n’a pas manqué de provoquer. Ce livre est l’histoire d’un abus de langage qui a hissé le mâle de l’espèce au rang de représentant absolu de l’humanité.

    Au pays de l’Homme de Cro-Magnon, du musée de l’Homme, des Maisons des sciences de l’Homme, des Droits de l’Homme, etc., cette histoire relève d’une exception française qui sent fort l’imposture masculiniste. Il est temps que le bonhomme regagne son lit – sémantiquement parlant – et laisse place aux autres individus du genre Homo : tous les humains, hommes compris.


    Entre humanisme et rêverie
    Études sur les littératures française et italienne de la Renaissance au Romantisme

    Arnaud TRIPET

    Édition d’Anne MILLET et Jean-Marie ROULIN
    coll. « Études et essais sur la Renaissance »
    Paris, Classiques Garnier
    22 mai 2022 [réimpression de 1998]
    ISBN : 978-2-406-13322-3
    DOI : 10.15122/isbn.978-2-37312-498-9
    Mise en ligne : 25/11/2006

    Des précieux articles consacrés à la Renaissance française et italienne à ceux explorant toute la palette de la sensibilité romantique, les études réunies dans ce recueil tracent les contours d’une réflexion critique riche et profondément humaniste.


    Entre nature et histoire
    Mœurs et coutumes dans la philosophie moderne

    Francesco TOTO, Laetitia SIMONETTA et Giogio BOTTINI (dir.)

    coll. « Constitution de la modernité », n° 9
    Paris, Classiques Garnier
    29 novembre 2017, 366 p.
    ISBN broché 978-2-406-07162-4
    ISBN relié 978-2-406-07163-1
    Auteur IHRIM : Francesco TOTO

    Cet ouvrage analyse le rôle des mœurs et des coutumes dans les discours philosophiques modernes et dans l’interrogation des classiques sur la subjectivité, le statut de la morale, la constitution et les limites de la souveraineté.
    This work analyzes the role of mores and customs in modern philosophical discourses and in questioning the classics about subjectivity, the status of morality, and the constitution and limits of sovereignty.

    Il s’agit des actes d’un colloque que l’IHPC avait organisé.


    Épicurisme et augustinisme dans la pensée de Pierre Bayle
    Une affinité paradoxale

    Élodie ARGAUD

    coll. « Vie des Huguenots »
    Paris, Honoré Champion
    27 mai 2019, 676 p.
    ISBN 9782745350473

    Résumé

    Le point de départ de cet ouvrage tient à un étonnement : que signifie, sous la plume de Bayle, l’adjectif « épicurien », lorsqu’il se trouve appliqué, tour à tour, à des penseurs aussi différents que Pascal ou Malebranche ? Comment comprendre que l’augustinisme extrême puisse rejoindre, aux yeux de Bayle, l’épicurisme ? La critique méconnaît le plus souvent la portée de ces remarques de Bayle, en les considérant comme superficielles, soit que Bayle mésentendrait le sens des différents systèmes de pensée, soit qu’il chercherait, une fois n’est pas coutume, l’objection pour l’objection, lapars destruensde la raison, derrière un sourire ironique affiché et retenu par notre tradition scolaire. Notre parti est tout au contraire de prendre au sérieux la pratique de l’« application » à laquelle Bayle se livre – et qu’il théorise par ailleurs comme un acte d’interprétation des textes : si l’affinité entre épicurisme et augustinisme répugne à nos classifications historiographiques, force est de constater pourtant qu’elle fait bien sens au sein de la République des Lettres. Cette affinité repose sur la notion de plaisir, dont Bayle montre qu’elle est au cœur des anthropologies augustinienne et épicurienne. Il en décline tour à tour les conséquences morale, théologique, spirituelle, politique et épistémologique, jusqu’à récrire ce que l’on peut considérer comme un dialogue entre Augustin et Épicure, dialogue qui n’a pas été véritablement institué à ses yeux. Il en résulte que les idées d’Épicure lui paraissent beaucoup plus « proportionnées » à l’état de l’homme tel qu’il est.

    L’autrice

    Élodie ARGAUD, docteure de l’IHRIM, publie ici sa thèse (Une affinité paradoxale : épicurisme et augustinisme dans la pensée de Pierre Bayle), soutenue en juin 2015 à l’université de Saint-Étienne, sous la direction de Antony MCKENNA.

    Élodie ARGAUD est professeur agrégé de Lettres Modernes et docteur en littérature française.


    Érasme et la France

    Blandine PERONA et Tristan VIGLIANO (dir.)

    coll. « Études et essais sur la Renaissance »
    série « Perspectives humanistes »
    Paris, Classiques Garnier
    24 mai 2017 , 441 p.
    ISBN 978-2-8124-3860-8

    Ce livre se propose de retracer l’histoire des relations qu’Érasme entretint avec la France. Il offre en outre une contribution à la connaissance de sa réception française, qui s’inscrit dans le prolongement de cette histoire personnelle de l’humaniste avec le royaume de François Ier.


    Ermeneutica letteraria. Rivista internazionale n° 17, 2021
    « Dante, ses critiques, ses imitateurs : France-Italie XXe-XXIe siècles »

    Donatella BISCONTI (dir.)

    Fabrizio Serra editore, Pisa - Roma
    vol. XVII, 2021, 276 p.
    ISSN 1825-6619
    e-ISSN 1827-8957

    Ce numéro est entièrement consacré à Dante dans le cadre des célébrations du septième centenaire de sa mort. Il est issu de la collaboration entre l’université Ca’ Foscari et l’université Clermont-Auvergne, entamée en 2014 avec le volume X d’Ermeneutica letteraria consacré à Gianfranco Contini entre France et Italie : philologie et critique. Cette entreprise réunit les contributions de chercheurs de part et d’autre de la frontière franco-italienne ainsi que de spécialistes travaillant aux Etats-Unis issu du colloque organisé les 25 et 26 mars 2021.
    Ces travaux apportent des réponses – partielles mais composant dans leur ensemble un caléidoscope pluriel dont les réfractions se répondent mutuellement – à une question plus vaste impliquant nombre de domaines disciplinaires, à savoir : quelle lecture de Dante pouvons-nous proposer au troisième millénaire ?


    Esclandre
    Figures et dynamiques du scandale du Moyen Age à nos jours

    Donatella BISCONTI, Daniela FABIANI, Luca PIERDOMINICI et Cristina SCHIAVONE (dir.)

    coll. « Regard croisés », no2
    Macerata (Italie), Eum edizioni universitá di Macerata
    22 décembre 2021, 133 p.
    ISBN (print) 978-88-6056-776-5
    ISBN (PDF) 978-88-6056-787-1
    ISSN (print) 2611-8696

    Notes sur le texte
    Notion performative par définition, l’esclandre est à la fois la cause et la conséquence de situations d’opposition. Symptôme de visions conflictuelles - relatives aux sphères sociale, anthropologique, politique, psychologique et intime - l’esclandre représente le moment de passage du pian de la pensée au pian de l’action et devient, par-là même, le point de non-retour dans les dynamiques affectant la dimension existentielle des individus et des groupes sociaux. Le voyage chronologique et thématique proposé dans le volume 2 de Regards croisés France-ltalie permet de clarifier que la pierre d’achoppement, l’obstacle que l’esclandre constitue est aussi un parcours à travers l’histoire de la censure et de !’autocensure, une trajectoire qui nous conduit de l’appréhension collective de l’esclandre dans les sociétés d’ancien régime jusqu’aux formes individualistes et extrêmes de l’esclandre contemporain.

    Actes du colloque Esclandre/Scandalo (15-17 avril 2021).

    Donatella BISCONTI est professeure de langue, littérature et civilisation italiennes à l’UCA. Membre de l’IHRIM, elle traite notamment du développement de la théorie politique au XVe siècle et de la redéfinition du rapport de l’intellectuel au pouvoir dans le passage crucial à l’âge moderne.

    Daniela FABIANI est actuellement professeure de littérature et de culture françaises au Département des sciences humaines de l’Université de Macerata. Ses intérêts scientifiques portent principalement sur le rôle de l’espace et sur la structure des formes abrégées dans la littérature des XXe et XXIe siècles, publiant des volumes et des essais sur divers écrivains.

    Luca PIERDOMINICI est professeur de langue et de culture françaises au Département de l’éducation, du patrimoine culturel et du tourisme de l’Université de Macerata. Ses recherches portent sur la littérature française de la fin du Moyen Âge, qui étudie attentivement les formes d’écriture et l’usage du moyen français.

    Cristina SCHIAVONE enseigne la langue française et la traduction au Département des sciences humaines de l’Université de Macerata. Elle est responsable du Master binational en « Langues modernes pour la communication et la coopération internationales » (UNIMC) et du Master en « Études interculturelles franco-italiennes » (UCA). Ses principaux champs de recherche sont : la variation sociolinguistique, la francophonie, la traduction, l’identité et l’altérité dans l’espace francophone subsaharien.

    L’ouvrage peut être téléchargé gratuitement sous licence Creative Commons sur le site de l’éditeur Eum


    Esclaves et valets vedettes
    dans les comédies de la Rome antique et de la France d’ancien Régime

    Céline CANDIARD

    Avec une préface de Gilles DECLERCQ
    coll. « Lumière classique »
    Paris, Honoré Champion
    22 août 2017, 518 p.
    ISBN 978-2-7453-4478-6

    Et si les valets de comédie n’avaient rien de commun avec la domesticité française des XVIIe et XVIIIe siècles ? Si Sganarelle et Arlequin n’étaient pas des figures de pauvres ou d’opprimés, ni Figaro le premier signe d’une Révolution en marche ? Cet ouvrage se propose d’étudier à nouveaux frais le valet de comédie en France sous l’Ancien Régime, à la lumière de la convention théâtrale dans laquelle il s’inscrit. Il le confronte pour cela à son principal modèle, l’esclave de comédie romaine, lui aussi régulièrement placé en position de maîtrise dramaturgique et spectaculaire. Il fait ainsi apparaître que ces rôles, plus métathéâtraux que sociaux, donnent avant tout à penser l’activité théâtrale, dans des contextes comparables de vedettariat exacerbé : figures d’acteurs ou de poètes, esclaves et valets comiques donnent à voir le théâtre dans toute sa virtuosité technique, en un geste de mise en valeur et d’autopromotion. Ainsi l’étude de la comédie romaine, qui occupe le premier volet de l’ouvrage, permet d’informer celle de la comédie de l’époque moderne en France, aussi bien celle des troupes françaises que des troupes italiennes qui s’y implantent parfois durablement. Elle offre notamment à la compréhension de ce théâtre un modèle alternatif à celui de l’esthétique classique qui s’impose en France au cours du XVIIe siècle : au lieu d’un théâtre qui se ferait le reflet du monde ou le porteur d’une pensée morale, le valet comique serait le signe d’un théâtre du jeu et de l’effet, travaillé par le double principe de la convention et de la variation, et gouverné par la recherche de la surprise.

    Céline Candiard est maître de conférences en études théâtrales à l’université Lumière Lyon 2, membre de l’Institut d’histoire des représentations et des idées dans les Modernités (IHRIM, UMR 5317) et membre associé de l’Institut de recherche en études théâtrales (EA 3959). Ancienne élève de l’École normale supérieure de Paris et agrégée de lettres classiques, elle s’intéresse en particulier aux rapports du théâtre européen de l’époque moderne (XVIe s.-XVIIIe s.) avec ses modèles dramatiques et théoriques de l’Antiquité.


    Essai sur le goût

    MONTESQUIEU

    Nouvelle édition par Catherine VOLPILHAC-AUGER et Pierre RÉTAT
    Lyon, ENS de Lyon
    Pour le compte de l’IHRIM
    Hébergeur : Huma-Num
    En ligne le 9 juillet 2020

    L’Essai sur le goût offre une réflexion esthétique originale, tout en fournissant le soutien d’un grand nom à l’Encyclopédie, où il paraît, posthume, en 1757. Mais le texte, inachevé, composé en grande partie de fragments anciens, présente plusieurs difficultés d’interprétation, la principale étant qu’elle traite moins du goût que des plaisirs et de l’activité de l’âme.

    Texte établi et introduit par Catherine VOLPILHAC-AUGER, par Pierre RÉTAT et Catherine VOLPILHAC-AUGER pour les sections additionnelles (Œuvres et écrits divers II, Oxford, Voltaire Foundation, 2006 ; Œuvres complètes, t. IX, p. 461-464 et 509-517).

    Introduction et annotation de Catherine VOLPILHAC-AUGER (Montesquieu, Bibliothèque & éditions, 2020), d’après une première version fournie pour ENCCRE (Édition Numérique Collaborative et CRitique de l’Encyclopédie ), 2019.

    Voir aussi l’annonce de parution.


    Essais de morale
    Choix d’essais introduits et annotés par Laurent Thirouin

    Pierre NICOLE (1625 - 1695)

    coll. « Encre Marine »
    Paris, Les Belles Lettres
    14 octobre 2016, 480 p.
    ISBN-10 2-35088-108-3
    ISBN-13 978-2-35088-108-9

    Les Essais de morale ont figuré au XVIIe siècle, et jusqu’à la Révolution française, parmi les ouvrages de réflexion morale les plus célèbres et les plus pratiqués. Ils mériteraient à ce simple titre notre attention. Les thèmes de Pierre Nicole (1625-1695), ses prises de position, sont tributaires des préoccupations rigoristes de Port-Royal, sans se confondre pour autant avec elles. Dans un milieu intellectuel qui prônait les valeurs de résistance et un idéal de retraite hors du monde, Nicole se singularise par son souci de l’intégration de l’individu dans une société dont il proclame cependant l’inauthenticité. Ses considérations, tant pratiques que psychologiques, sur la civilité, sur la rencontre d’intérêts égoïstes – le « commerce d’amour-propre » –, sur l’universel et légitime besoin de paix, annoncent par bien des aspects les développements laïcs de l’utilitarisme. Mais Nicole reste avant tout un interprète de l’anthropologie augustinienne. Les Essais de morale en illustrent les convictions cruciales : dépendance de chaque homme à l’endroit de son désir, difficulté de coïncider avec ses propres valeurs, incapacité structurelle de connaître et d’évaluer la source de ses actes.

    Ce volume propose un choix de dix essais, retenus pour leur caracère représentatif. Tous les textes sont donnés dans leur intégralité, et soigneusement établis à partir des éditions originales.


    ET LA MODERNITÉ FUT MASCULINE (1789-1815). La France, les femmes et le pouvoir, 1789-1804

    Éliane VIENNOT

    Paris, Éditions Perrin
    avril 2016, 416 p.
    ISBN 9782262064310

    Résumé

    Les droits de l’homme contre les femmes.
    Poursuivant sa grande enquête au coeur de l’exception politique française, Eliane Viennot aborde ici, après L’invention de la loi salique (Ve-XVIe siècle) et Les résistances de la société (XVIIe-XVIIIe siècle), la période cruciale qui va de la Révolution à l’Empire. Par l’étude de nombreux documents d’époque, elle montre que les femmes de ce temps, habitées par des modèles d’héroïnes que l’Ancien Régime n’avait cessé de célébrer, se sont investies dans la « régénération de la patrie » avec un enthousiasme identique à celui des hommes, qu’elles ont revendiqué haut et fort l’exercice des mêmes droits et qu’elles ont bien souvent réussi à convaincre leurs proches. Mais que les hommes au pouvoir, nourris de l’idéal rousseauiste de la « séparation des sphères » autant que d’Histoires de France vidées de toute référence faite aux femmes, n’ont eu de cesse de renforcer le « privilège masculin » – et cela quels que soient les désaccords existant entre eux.
    Mettant fin à des pouvoirs féminins séculaires, réservant la citoyenneté et les améliorations du système scolaire aux seuls hommes, ne pensant qu’à conforter leurs positions en légiférant sur le divorce et l’héritage égalitaire, travaillant à un Code civil garant des puissances paternelle et maritale, s’activant à faire taire les contestataires, ils ont jeté les bases d’un ordre masculin qui, sous couvert d’égalité, de liberté et de modernité, perdurera jusqu’à la fin du XXe siècle en essaimant dans une bonne partie du monde.


    Éthique

    SPINOZA

    Édition de Maxime ROVERE
    Paris, Flammarion
    10 novembre 2021, 880 p.
    ISBN 9782081513839

    Annotations de Filip BUYSE, Russ LEO, Giovanni LICATA, Frank MERTENS, Maxime ROVERE et Stephen ZYLSTRA

    Après l’édition bilingue latin-français réalisée en 2020 par P.-F. MOREAU et P. STEENBAKKERS, cette nouvelle édition et traduction de l’Éthique de Spinoza constitue une proposition scientifique différente, où l’apparat critique prend une place considérable : avec près de 1000 notes positionnées en vis-à-vis du texte et une trentaine d’illustrations souvent empruntées aux collections du Rijksmuseum d’Amsterdam, cette édition rassemble une somme d’érudition inaccessible à un seul individu afin d’offrir aux lectrices et aux lecteurs une nouvelle expérience de lecture. Au lieu d’être laissés seuls face au texte de Spinoza, ils sont accompagnés page à page, ligne à ligne par un groupe international de six annotateurs aux spécialités complémentaires. Dans ce travail de médiation et d’approfondissement, Filip Buyse s’est chargé de l’histoire des sciences, Russ Leo de la littérature néerlandaise, Giovanni Licata de la philosophie juive et arabe, Frank Mertens de l’histoire des Pays-Bas, Stephen Zylstra de la philosophie moderne, Maxime Rovere du monde gréco-romain et de l’entourage immédiat de Spinoza, chacun s’autorisant à commenter quelques aspects échappant à sa spécialité. Chaque note constitue ainsi une brève introduction aux problèmes et aux traditions engagés dans tel ou tel passage en identifiant les références et les controverses plus ou moins implicites, parfois aussi en faisant percevoir les expériences qui donnèrent leur sens et leur nécessité à certaines observations. En complément, les notes de structure indiquent les articulations du texte pour qu’il soit plus facile de s’y repérer en lisant.
    En appendice sont présentés un texte de Lodewijk MEYER, ami et collaborateur de Spinoza, dissertation de forme géométrique sur le mouvement et le repos, ainsi qu’une table analytique qui permet de s’orienter plus facilement dans le texte.

    Maxime ROVERE est chercheur associé à l’IHRIM.