Publications


    Études britanniques contemporaines n° 64, 2023
    « Fault Lines » (« Failles »)

    Vanessa GUIGNERY (dir.)

    Revue éditée par les Presses universitaires de la Méditérannée (PULM)
    Diffusée en accès libre sur OpenEdition
    Revue de la Société d’études anglaises contemporaines
    juin 2023
    e-ISSN 2271-5444
    DOI https://doi.org/10.4000/ebc.13169

    Ce numéro d’Études britanniques contemporaines est issu des travaux de l’atelier SEAC-La Nouvelle du congrès de la Société des anglicistes de l’Enseignement supérieur qui a été organisé par les collègues de l’université de Clermont Auvergne en juin 2022.


    Études britanniques contemporaines, n° 51, 2016
    LOL ! Comedy, humour and satire in the literature and visual arts of the 20th and 21st centuries in Britain

    Vanessa GUIGNERY (dir.)

    En ligne sur JournalsOpenEdition
    décembre 2016, n° 51
    ISSN électronique 2271-5444

    Ce numéro est issu des travaux du colloque de la SEAC (Société d’Études Anglaises Contemporaines) « LOL » organisé par Vanessa Guignery, qui s’est déroulé les 15 et 16 octobre 2015 à L’ENS de Lyon.


    Études littéraires, vol. 51, 3/2023
    « Franchir le “quatrième mur” en France au XIXe siècle »

    Marjolaine FOREST (dir.)

    Revue éditée par les Presses universitaires de Laval
    Diffusée sur la plate-forme Érudit (embargo de 3 ans)
    vol. 51, n° 3, mars 2023, 194 p.
    ISBN 978-2-925269-04-5
    ISSN 0014-214X

    Si le terme « quatrième mur » n’est employé qu’à la fin du XIXe siècle, l’idée qu’il incarne est évoquée, pour sa part, dès le milieu du XVIIIe siècle par Denis Diderot, encourageant les comédiens à jouer comme si le spectateur n’existait pas.

    Toutefois, bien que les règles de ce que l’on appellera le « quatrième mur » soient ouvertement posées en France au XIXe siècle, les comédiens trouvent des moyens variés pour les contourner. Ce numéro d’Études littéraires se propose de plonger au cœur du spectacle français de cette période pour y observer les modes de transgression du mur et les usages qui les motivent. Enfreindre la barrière qui détache la salle de la scène est parfois une méthode pour garantir sa carrière, tant pour le comédien que pour le dramaturge. Tantôt, le contexte politique et social de l’époque pousse la connivence entre scène et salle, astuce pour contourner la censure. D’autres fois, cette interaction passe par des référents culturels, la parodie ou encore le personnage du « raisonneur ». Sans compter le cas de Charles-François Mazurier qui va jusqu’à rejoindre physiquement les spectateurs dans la salle en faisant des prouesses. Si l’échange entre scène et salle est quelquefois désiré puisqu’il profite aux comédiens et aux dramaturges, il est forcé en d’autres circonstances, notamment lorsque le lieu l’impose, comme dans le cas des spectacles forains et des cafés-concerts.

    Les différents spectacles qui sont explorés dans ce numéro remettent en question la séparation théorique à laquelle seraient soumis comédiens et publics. En effet, les deux groupes prennent part à un dialogue tacite, sinon direct et, plutôt que de respecter le mur érigé entre eux, ils le traversent par une communication ingénieuse, habile et rusée.


    Études sur Pierre Bayle

    Antony MCKENNA

    Paris, Honoré Champion
    coll. « Vie des Huguenots »
    août 2015, 384 p.
    ISBN 9782745328434

    4e de couverture

    Les recherches récentes ont radicalement modifié le statut de Pierre Bayle dans l’histoire des idées philosophiques et religieuses de l’époque classique. On l’a toujours représenté comme un observateur, intelligent, sarcastique, sceptique… en marge de l’histoire des grands systèmes philosophiques. Or, on redécouvre depuis quelques années la portée du rationalisme de Bayle. Notre conception de sa place dans les débats de son temps a changé du tout au tout. D’observateur, il est devenu, dans l’historiographie actuelle, un acteur majeur dans les débats philosophiques, religieux et politiques de son époque : il dissèque la conception de la souveraineté politique, il prend parti pour et contre Malebranche, il décèle au cœur de la philosophie chrétienne de Malebranche un épicurisme qui n’ose dire son nom, il rejette toutes les prétentions des théologiens rationalistes et nous pousse à choisir entre le mystère religieux et l’évidence philosophique ; il surpasse Locke dans la formulation des droits de la conscience errante ; il s’oppose à Leibniz en montrant que notre conception d’un Dieu Créateur infiniment parfait est incompatible avec notre expérience de tous les jours de la misère et du malheur. Sans aucun doute, il est un des philosophes majeurs de son époque et ses écrits vont nourrir la réflexion des philosophes clandestins qui fondent les Lumières radicales. Ce volume d’études contribue à cette nouvelle interprétation du statut et de la portée du rationalisme de Bayle.


    Étudier les humanités aujourd’hui
    Nouveaux enjeux, nouvelles méthodes

    Hélène CASANOVA-ROBIN, Bénédicte DELIGNON, Jean-Baptiste GOURINAT, Romain LORIOL, Smaranda MARCULESCU, Gilles van HEEMS (dir.)

    coll. « Rencontres »
    Paris, Classiques Garnier
    15 juin 2022, 677 p.
    ISBN 978-2-406-12630-0
    DOI 10.48611/isbn.978-2-406-12632-4
    Autrice IHRIM : Smaranda MARCULESCU

    Les textes ici réunis, issus du congrès du GIS « Humanités, sources et langues de la Méditerranée et de l’Europe » tenu à Lyon en décembre 2018, offrent un riche éventail de la diversité des champs explorés dans le domaine des « sciences de l’Antiquité » et du renouvellement des méthodes choisies.


    Eugène Scribe
    Un maître de la scène théâtrale et lyrique au XIXe siècle

    Olivier BARA et Jean-Claude YON (dir.)

    coll. « Le Spectaculaire »
    Rennes, Presses universitaires de Rennes
    13 octobre 2016, 476 p.
    ISBN 978-2-7535-5036-0

    Figure majeure de la vie théâtrale, lyrique, littéraire et culturelle du XIXe siècle, Eugène Scribe (1791-1861) est le créateur de nouvelles formes dramatiques. Il a profondément renouvelé tant le vaudeville que la grande comédie, le grand opéra (Meyerbeer, Halévy, Verdi) que l’opéra-comique (Auber). Son influence s’est fait sentir en France comme dans toute l’Europe, non seulement sur Labiche et Feydeau, mais aussi sur tous les auteurs dramatiques venus après lui, d’Ibsen à Oscar Wilde. Les contributions ici rassemblées émanent de trente spécialistes français et étrangers. Elles éclairent à la fois le répertoire scribien – qui constitue un maillon essentiel dans l’histoire du théâtre occidental – et la personnalité de celui qui fut l’auteur dramatique le plus célèbre de son siècle. Par son combat en faveur du droit d’auteur, Scribe a apporté de plus une contribution décisive à la réflexion sur la liberté de création et sur la propriété artistique.

    Ce volume est dirigé par Olivier Bara, professeur de littérature française du XIXe siècle et d’arts de la scène à l’université Lyon 2, directeur de l’Institut d’histoire des représentations et des idées dans les modernités (UMR 5317), et par Jean-Claude Yon, professeur d’histoire contemporaine à l’université de Versailles Saint-Quentin­-en-Yvelines, directeur d’études cumulant à l’EPHE et directeur du Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines (EA 2448).


    Europe n° 1051-1052, nov.-déc. 2016
    L’Opéra aujourd’hui – Maurice Roche – Gérard Macé

    Béatrice DIDIER et Emmanuel REIBEL (coord.)

    Europe, revue littéraire mensuelle
    n° 1051-1052, nov. / déc. 2016

    Une réflexion sur l’opéra, lieu et genre par excellence de la rencontre entre les arts.
    Au sommaire : études de H. Lacombe, T. Picard, B. Didier, Ch. Merlin, A. Terrier, S. Hatab, P. Moran, E. Reibel ; témoignages et entretiens de V. Chevalier, Ph. Fénelon, Ch. Longchamp.
    Emmanuel Reibel est professeur de musicologie à l’université Lyon 2 et membre de l’IHRIM.


    Experience and Eternity in Spinoza

    Pierre-Francois MOREAU

    Édition et traduction de Robert BONCARDO
    coll. « Spinoza Studies »
    Édinbourg (Royaume-Uni), Edinburgh University Press
    janvier 2021, 688 p.
    ISBN 9781474438902

    Première traduction anglaise de l’étude fondatrice de Pierre-François Moreau, qui transforme fondamentalement notre compréhension héritée de la philosophie de Spinoza.

    The first English-language translation of Pierre-François Moreau’s seminal study, which fundamentally transforms our inherited understanding of Spinoza’s philosophy :

    • Presents a systematic reappraisal of Spinoza’s philosophical system around the enigmatic concept of experience
    • Demonstrates how Spinoza’s concept of experience is essential to an understanding of the Ethics, including such crucial concepts as necessity, infinitude and eternity
    • Bridges the divide in contemporary scholarship between Spinoza the affect theorist and Spinoza the hyper-rationalist
      What could it mean to feel eternal ? Through a detailed study of Spinoza’s concept of ‘experience’, Moreau shows how Spinoza extends the power of reason to domains frequently seen as irrational, from common life to history, language to the passions. Where previously Spinoza’s thought was identified exclusively with the geometrical method, Moreau demonstrates that by mobilising his unique account of ‘experience’, Spinoza is able to capture the singularity of individuals, their lives, languages, passions and societies.

    Fabrique du scandale et rivalités mémorielles en France et en Europe (1550-1697)

    Blandine PERONA, Isabelle MOREAU, Enrica ZANIN (dir.)

    coll. « S@voirs humanistes 2 »
    Pessac, Presses universitaires de Bordeaux
    janvier 2022, 208 p.
    ISBN livre papier 979-10-300-0805-0

    [En ligne] Un@ éditions
    [consulté le 07/01/2022].
    ISBN html : 979-10-300-0803-6

    Sous la direction de Blandine PERONA, Isabelle MOREAU, Enrica ZANIN avec la précieuse collaboration de Apolline THOMAS.

    Résumé français

    En 1550, la notion théologique de « scandale » est mise en avant par le traité Des scandales de Calvin. Le réformateur invite ses coreligionnaires à ne pas avoir peur du scandale, à ne pas se préoccuper de la fama. Le présent ouvrage montre, à travers l’étude de cette notion, combien les conflits confessionnels de cette époque sont en effet une bataille de réputation et deviennent même une bataille de la mémoire, non sans conséquence sur l’écriture de l’histoire. Réformés et catholiques essaient d’imposer leur récit. Le scandale est une arme polémique essentielle dans les deux camps, au centre d’une guerre de libelles qui fait advenir un « espace public » déchiré. À une fabrique théologique du scandale, succède alors une fabrique juridique du scandale qui permet progressivement au pouvoir monarchique de reprendre la maîtrise de cet espace public. Ce livre analyse ainsi la genèse du scandale dans son sens moderne, à savoir un événement construit par un récit « médiatique » et instrumentalisé politiquement qui met en crise les normes et valeurs fondamentales d’une société, parce qu’il rend compte d’actes ou de propos qui les transgressent.

    Résumé anglais

    In 1550, the theological notion of “scandal” was put forward in Calvin’s treatise Concerning Scandals. The reformer invited his coreligionists not to be afraid of scandal and not to concern themselves with fama. Focusing on the notion of scandal, the present study demonstrates the role of reputation in interdenominational conflicts. The Protestant-Catholic conflicts become a battle of conflicting memories. As Catholics and Protestants fight to impose their own narratives, it impacts the writing of history. Scandal, thus, is crucial on both sides ; it constitutes a polemical tool in a war fought with the pen and the press where libels are tearing apart the nascent ‘public space’. Following its theological making, the legal making of scandal then gradually allows the monarchy to regain control of its torn ‘public space’. This book thus analyses the emerging of scandal in its modern understanding : an event constructed as a narrative through media coverage for political purposes, which brings into crisis the common basic standards and values of a society due to the transgressive nature of the acts or words it accounts for.


    Farruck le Maure
    Drame en trois actes, en vers

    Victor ESCOUSSE

    Édition critique d’Olivier BARA
    coll. « Autrement Mêmes »
    Paris, L’Harmattan
    10 février 2022, 126 p.
    ISBN 978-2-343-25580-4

    Présentation d’Olivier BARA avec la collaboration de Barbara T. COOPER.
    Voici la première œuvre dramatique d’un écrivain de moins de vingt ans. Victor Escousse deviendrait l’année suivante, avec son ami Auguste Lebras, l’un des plus célèbres poètes suicidés du romantisme. Créé à la scène par l’acteur Bocage, qui venait de jouer Antony de Dumas, Farruck le Maure est un composé d’Othello et d’Atar-Gull. Il est l’Africain au sang ardent, selon le cliché d’époque. Il est aussi le vassal révolté contre son seigneur, le héros violent d’une tragédie de la vengeance. À l’ombre des grands drames romantiques de Dumas et Hugo, Farruck le Maure a poursuivi sa carrière théâtrale durant tout le XIXe siècle.


    Fééries n° 15, 2018
    « L’univers sensible des contes »

    Christelle BAHIER-PORTE et Emmanuelle SEMPÈRE (dir.)

    Revue en ligne sur OpenEdition
    Publiée en février 2019
    ISBN 978-2-37747-075-4
    ISSN électronique 1957-7753

    Ce numéro de Féeries entend explorer comment se trouve figuré, représenté, interrogé le monde sensible dans les contes merveilleux littéraires du XVIIe au XIXe siècle. Il s’agit de se demander dans quelle mesure le conte peut être le lieu d’une expérience sensible singulière, en s’attachant aux expressions de la sensibilité, mais aussi à la rencontre avec le phénomène surnaturel. Le conteur entend certes provoquer des émotions, mais il propose aussi de dramatiser le rapport au monde, à la nature ou encore à la connaissance. L’univers sensible du conte se nourrit ainsi des nouveaux discours et savoirs, sensualistes, matérialistes, naturalistes, médicaux qui, littéralement, prennent corps dans la fiction fabuleuse ou sont allègrement mis en question. Par une réévaluation de l’univers sensible des contes merveilleux de l’âge classique au romantisme, les onze études réunies dans ce numéro proposent d’envisager la sensorialité du conte comme une possible constante générique.


    Féminin/masculin dans la presse du XIXe siècle

    Christine PLANTÉ et Marie-Ève THÉRENTY (dir.)

    coll. « Des deux sexes et autres »
    Lyon, PUL
    17 février 2022, 504 p.
    ISBN 978-2-7297-1270-9

    Au XIXe siècle, la presse connaît un essor remarquable sous l’effet des transformations économiques, techniques et sociales à l’œuvre dans la société française : on entre dans ce que des historiens ont appelé la « civilisation du journal ». Dans un temps où les rapports entre les sexes et les normes de genre évoluent, la presse contribue à redéfinir les rôles de chacun. La plupart des publications cantonnent les femmes dans la sphère domestique privée, réservant aux hommes l’accès à l’espace public ; mais certaines revues font preuve de plus d’audace et de modernité.
    Dans une approche transdisciplinaire inédite, mêlant histoire des médias, études sur le genre, littérature, sciences de l’information, analyse du discours, science politique et histoire de l’art, cet ouvrage traite de corpus divers et de rubriques variées (presse généraliste, revues de mode masculine, journaux féministes et féminins, chroniques judiciaires, reportages, publicités, etc.). Il analyse les ressorts des inégalités entre les femmes et les hommes dans la presse du XIXe siècle, apportant du même coup un nouvel éclairage sur celles de notre époque.

    Christine PLANTÉ est professeure émérite de littérature française à l’université Lumière Lyon 2 et membre de l’IHRIM. Pionnière des études sur le genre en France, elle a notamment publié aux Presses universitaires de Lyon La Petite Soeur de Balzac : essai sur la femme auteur (2015) et Femmes poètes du XIXe siècle : une anthologie (2010).

    Marie-Ève THÉRENTY est professeure de littérature française et directrice du RIRRA 21 à l’université Paul-Valéry Montpellier 3. Spécialiste des rapports entre presse et littérature, de poétique des supports et d’imaginaire des sociétés médiatiques, elle a publié entre autres ouvrages Femmes de presse, femmes de lettres : de Delphine de Girardin à Florence Aubenas (CNRS Éditions, 2019).


    Femmes et littérature. Une histoire culturelle.
    Tome I : Moyen Âge- XVIIIᵉ siècle

    Martine REID (dir.)

    Ouvrage collectif de Jacqueline CERQUIGLINI-TOULET, Joan DEJEAN, Edwige KELLER-RAHBÉ, Christie MCDONALD et d’Éliane VIENNOT.
    coll. « Folio essais » n° 657
    Paris, Gallimard
    5 mars 2020, 1040 p., 38 ill.
    ISBN 978-2-0704-6570-5

    Femmes et littérature, une histoire culturelle offre pour la première fois un ample panorama de la présence des femmes en littérature, du Moyen Âge au XXIe siècle, en France et dans les pays francophones.
    Composé de deux volumes, l’ouvrage rend compte des multiples formes que prend leur production selon le temps auquel elles appartiennent : poésie, théâtre et roman, correspondance, journal intime et autobiographie, essai, pratique journalistique, littérature populaire et littérature pour enfants. Leur participation active à la vie littéraire, leur présence dans les cours et couvents, salons, cercles et académies, dans la presse et les médias, leur rapport au manuscrit, au livre et à l’édition, leurs réflexions sur l’éducation ainsi que sur leur « condition » spécifique sont analysés et mis en perspective.
    Fruit du travail collectif d’une dizaine de spécialistes, une telle synthèse contribue à enrichir considérablement les connaissances existantes. Elle rend ainsi toute sa place à une production littéraire souvent ignorée, rarement reconnue à sa juste valeur.


    Fénelon ou l’inquiétude du politique

    Olivier LEPLATRE

    Paris, Hermann
    13 octobre 2015, 492 p.
    ISBN 9782705691332

    Présentation

    L’œuvre de Fénelon témoigne d’une profonde inquiétude du politique. Fénelon s’est constamment intéressé au gouvernement des hommes, il a toujours manifesté un souci de la chose publique. Or il n’a laissé aucune œuvre théorique sur ce sujet et il s’est refusé à apparaître comme un penseur politique. Car, à ses yeux, le politique est toujours menacé de tragique et seules des valeurs morales et spirituelles qui lui sont supérieures peuvent parvenir à endiguer ses dérives et empêcher sa séduction. Telles sont les orientations de l’analyse de Fénelon et les bases de son programme de réformes pour la France.

    Dépendante d’une anthropologie négative, sa réflexion considère la politique comme le révélateur de ce que Pascal a pu appeler « le vilain fond de l’homme ». Cependant, répondre au défi d’une œuvre pédagogique suppose un engagement optimiste et une foi en la perfectibilité des hommes. Fénelon parie sur l’hypothèse d’un bon gouvernement ou, du moins, sur la mise en lumière des conditions d’un pouvoir juste et pacifique.

    Pour autant, le recours à la fiction, nécessaire au précepteur qui entend instruire le prince, trahit un véritable déplacement du problème politique : au fil des textes d’imagination s’invente une solution moins technique que littéraire à l’inquiétude du politique et se dessine un repli des idées sur l’enchantement de l’écriture poétique.

    L’auteur

    Professeur de littérature française du XVIIe siècle à l’Université Jean-Moulin Lyon 3 et membre du GADGES, Olivier Leplatre est directeur de la revue en ligne Textimage.


    Fernand Deligny et la philosophie
    Un étrange objet

    Pierre-François MOREAU et Michaël POUTEYO (dir.)

    coll. « La Croisée des chemins »
    Lyon, ENS éditions
    18 novembre 2021, 214 p.
    ISBN 979-10-362-0410-4

    Sous la direction de
    Pierre-François MOREAU et Michaël POUTEYO
    Avec les contributions de
    Béatrice HAN KIA-KI, Antoine JANVIER, Pierre MACHEREY, Marlon MIGUEL, Bertrand OGILVIE, Bernardo OLIVEIRA, Catherine PERRET, Mauricio ROCHA, Pascal SÉVÉRAC et Mathias WINTER.

    L’école de la rue de la Brèche-aux-Loups, l’asile d’Armentières, les adolescents placés sous main de justice à Lille, le réseau de La Grande Cordée, les autistes des aires de séjour des Cévennes : durant plus de soixante ans, Deligny a construit un travail autour de l’enfance en marge. Un travail qui lie de manière indissociable théorie et pratique, occasions et tentatives, écriture et cinéma. Non pas tant pour aider ces enfants à rentrer dans le rang ou à s’adapter, mais pour construire avec eux des conditions d’existence différentes, en dehors ou en travers des institutions.

    Son chemin croise la philosophie avec insistance : parce qu’il lit les philosophes, discute leurs thèses, parfois dialogue directement avec eux ; parce que les philosophes, de plus en plus, se découvrent interrogés par cet itinéraire, ces écrits, ces détours. Par une pensée à la fois de l’immuable et de la circonstance ; par un regard qui s’avère – en un sens inusuel – profondément et autrement politique.