Publications


    Les Classiques à l’épreuve
    Actualité de l’histoire de la philosophie

    Delphine ANTOINE-MAHUT et Samuel LÉZÉ (dir.)

    coll. « L’actualité des classiques »
    Paris, Éditions des archives comtemporaines
    1er février 2018, 468 p.
    ISBN 9782813002181
    DOI : 10.17184/eac.9782813002181

    Au cœur de la pensée philosophique, une tension essentielle : des textes écrits dans une conjoncture donnée et incarnés dans des hommes singuliers conquièrent progressivement une forme d’intemporalité. Ils deviennent « classiques ».

    L’objectif de ce volume collectif, réunissant une vingtaine d’études de cas, est de soumettre ces classiques à une double épreuve. D’une part, l’étude des réceptions et médiations intellectuelles montre que le travail de l’historien de la philosophie ne se résume pas à celui d’un antiquaire. D’autre part, la mise au jour des mécanismes d’activations et d’actualisations intellectuelles des classiques atteste de ce que la pensée philosophique ne saurait se réduire à un inventaire d’arguments décontextualisés. Il s’agit, en somme, de proposer une approche anthropologique de la pensée philosophique.

    En voici le Making-of (autour d’un master-class dans le Beaujolais) réalisé par le service Média de l’ENS de Lyon.


    Les Comédies de Shakespeare à l’opéra (XIXe-XXIe siècles)

    Gaëlle LOISEL et Alban RAMAUT (dir.)

    coll. « Musique et Musicologie »
    Saint-Étienne, Publications de l’université de Saint-Étienne
    3 janvier 2017, 360 p.
    ISBN 978-2-86272-687-8

    Résumé de l’ouvrage

    La dimension fantaisiste et souvent transgressive de la comédie shakespearienne représente en soi un véritable défi pour les compositeurs. La vivacité du rythme dramatique, la versatilité et le foisonnement de l’action, la variété des tons s’accommodent en effet difficilement des contraintes génériques et matérielles de l’opéra. Mais c’est précisément le caractère protéiforme de la comédie shakespearienne qui fait d’elle un espace d’expérimentation privilégié pour le musicien.
    Aussi l’ouvrage s’intéresse-t-il tant à la réception du théâtre de Shakespeare à partir du XIXe siècle qu’à la difficulté que représente son passage à la scène lyrique, voire même au genre du poème symphonique. Il observe au travers de deux comédies – Much Ado about Nothing et The Merchant of Venice – la variabilité des sensibilités des compositeurs face à l’étonnante richesse des modèles. La question du mélange des registres, très tôt dénoncée par la critique, fait enfin l’objet d’enquêtes conduites à partir de cas précis, sur la gravité du genre comique shakespearien.


    Les Espagnols au Mexique

    Domokos TELEKI

    Texte traduit et présenté par Emese EGYED et Pascale PELLERIN

    coll. « Dix-huitième siècle »
    Paris, Société française d’étude du dix-huitième siècle (SFEDS)
    31 janvier 2023, 196 p.

    ISBN 979-10-92328-19-6

    Ouvrage publié avec le soutien de l’IHRIM

    Résumé

    L ’œuvre de Domokos Teleki (1773-1798), intellectuel et aristocrate hongrois, juriste, membre de sociétés scientifiques, décédé à l ’âge de vingt-cinq ans, est peu connue en dehors de la Hongrie. Son principal manus­crit, Les Espagnols au Mexique, est paru la première fois en hongrois en 2019. L ’ouvrage, écrit vers la fin du 18e siècle, pose des ques­tions relatives à la tolérance religieuse et aux questions nationales. L ’auteur de la pièce, protestant, était hongrois mais vivait à l ’inté­rieur de l ’Empire austro-hongrois, territoire pluriethnique. Le texte de la tragédie écrite par Domokos Teleki sur la confrontation histo­rique des habitants indigènes de l ’Amérique Centrale et des conquérants chrétiens du 16e siècle pose donc des questions qui ne sont pas étrangères à son statut. Il rédige sa pièce en 1791, au moment où les débats sur l ’esclavage agitent fortement le paysage intel­lectuel français.

    L ’écrivain connaissait un grand nombre de textes des auteurs des Lumières, entre autres l ’Histoire philosophique de Raynal. La Révolution française joue un rôle non négligeable dans le développement du mouvement indépen­dantiste hongrois de l ’époque mené par ceux que l ’on a désignés sous le terme de jacobins hongrois. Sans doute peut-on établir un lien entre la création de pièces antiesclavagistes en Hongrie et le sentiment nationaliste hongrois en lutte contre l ’Empire autrichien. Les Autrichiens seraient en quelque sorte des colons prenant possession de terres qui ne leur appartiennent pas. Teleki appartient à une famille qui a soutenu la cause des protes­tants dans l ’Empire des Habsbourg de culture catholique. Le procès établi contre la cruauté des catholiques dans la pièce reflète la culture protestante de son auteur. La pièce se termine par la condamnation à mort des chefs indiens. Elle illustre ainsi la violence et la cruauté des conquérants mais aussi, par le biais de l ’Espagnol Diego de Thoro, la possibilité d’un dialogue entre les civilisations.

    Les autrices

    Emese EGYED, enseignante à l ’université Babes-Bolyai, mène des recherches sur la littérature et le théâtre des 18e et 19e siècles, notamment sur les réseaux culturels européens, correspondances, traductions, vie théâtrale, récits de voyages et a publié plusieurs études ainsi que la pièce de Teleki en hongrois.

    Chercheuse au CNRS, au sein de l ’UMR IHRIM 5317, Pascale PELLERIN, spécialiste de Diderot et de la construction des Lumières, a dirigé deux volumes collectifs, Rousseau, les Lumières et le monde arabo-musulman paru en 2017 et Les Lumières, l ’esclavage et l ’idéologie coloniale paru en 2020.


    Les Études philosophiques n°148, 2024/1
    « La sympathie avant la sympathie »

    Jacques-Louis LANTOINE et Francesco TOTO (dir.)

    Revue trimestrielle soutenue par l’Institut des sciences humaines et sociales du CNRS et avec l’aide du CNL
    Revue éditée par les Presses universitaires de France
    janvier 2024/1 (n°148), 160 p.
    [Parution 21 février 2024]
    ISBN 9782130861065
    ISSN 0014-2166

    Revue diffusée en ligne sur CAIRN
    e-ISSN 2101-0056

    Cet ouvrage est issu de la journée d’études éponyme du 9 juin 2023.
    La « sympathie » est aujourd’hui une notion évidente et galvaudée ; si l’on met de côté son usage dans l’Antiquité, elle a cependant une date et un lieu de naissance bien connus chez le philosophe anglais Hume, au XVIIIe siècle. Les six articles présentés dans ce dossier, dirigé par deux spécialistes du sujet, Jacques-Louis LANTOINE et Francesco TOTO, montrent de quelle façon cette origine humienne doit être réévaluée ; ils proposent donc de faire une histoire de « la sympathie avant la sympathie », autrement dit avant son apparition officielle chez Hume, en détaillant l’archéologie de la notion de Montaigne à Mandeville, en passant notamment par Descartes, Spinoza et Leibniz.
    Un article est publié en Varia ; il est consacré à un nouvel examen, établi à la lumière de la traduction chinoise des Catégories d’Aristote par les Jésuites, de la fameuse thèse de Benveniste sur la dépendance de l’ontologie aristotélicienne de l’ousia à la langue grecque. L’auteur conclut à ce sujet : « L’intraductibilité du mot “substance” consiste, d’une part, dans la non-superposabilité des connotations philosophiques entre le terme gréco-latin et son “équivalent” chinois ; d’autre part, dans l’incompatibilité grammaticale (la structure de prédication en grec et son absence en chinois) ».


    Les fables du pouvoir
    L’utopie poétique de La Fontaine

    Olivier LEPLATRE

    coll. « Les collections de la République des Lettres »
    Paris, Hermann
    15 décembre 2021, 486 p.
    ISBN 9791037008343

    Que « tout parle » en l’ouvrage de La Fontaine ne doit pas tromper sur ses intentions élégamment tournées en vers joueurs. Les fables (« choses de paroles », selon leur étymologie) sont des histoires de gueules ouvertes et de dents acérées, l’animal fût-il doté du propre de l’homme : le langage. Car la faculté de parler y rencontre le plaisir de manger, dont elle est le prolongement au bout de la langue. La raison du plus fort se donne les raisons de souiller l’innocence pure ; la parole arme la violence et la méchanceté qui séparent des autres. Langage et pouvoir font cause commune dans ces contes âpres, criblés de loups cruels, de seigneurs voraces ou de moucherons vengeurs qui ruinent tout espoir dans l’élan civilisateur du discours et dans le profit pacificateur de la rhétorique. Par l’articulation du pouvoir et de la parole, La Fontaine fouille l’étendue de nos désirs, parcourt par maintes voies éperdues le passage de la nature à la culture, l’État, le droit, marqués par l’exercice des forces. Il passe au tamis de son anthropologie négative l’homme dans son rapport hostile au monde qu’il parasite des bruits du conflit ; et il conclut à l’hypocrisie, au leurre des solutions politiques.

    Ce faisant, le fabuliste se demande pourquoi parler aux hommes qui n’entendent que leurs passions, et si même la fable ne serait pas, elle aussi, compromise avec le pouvoir. À quoi sert d’écrire ? À rien peut-être sinon à l’essentiel : se laisser prendre, sans abandonner la lucidité, au charme des fictions, à s’engager dans l’alternative de l’imagination.

    L’auteur

    Olivier LEPLATRE est professeur de littérature française à l’université Jean-Moulin-Lyon 3 où il enseigne la littérature du XVIIe siècle. Il a publié plusieurs travaux sur cette période, notamment concernant La Fontaine et Fénelon (Fénelon ou l’inquiétude du politique, Hermann, 2015). Il s’intéresse également aux questions esthétiques (Un goût à la voir nonpareil. Manger les images, essai d’iconophagie, Paris, Kimé, 2018) et, en particulier au dialogue entre les textes et les images. Il est cofondateur de la revue en ligne Textimage.


    Les Héroïsmes de l’acteur au XIXe siècle

    Olivier BARA, Mireille LOSCO-LENA et Anne PELLOIS (dir.)

    Préface de Jean-Claude YON
    coll. « Théâtre et société »
    Lyon, Presses universitaires de Lyon
    janvier 2015, 356 p.
    ISBN 978-2-7297-0884-9
    Auteur/trice IHRIM : Olivier BARA et Anne PELLOIS

    De Talma aux premiers acteurs du cinéma, les mutations du jeu héroïque comme les phénomènes d’héroïsation de la figure de l’acteur soulèvent des questions esthétiques, culturelles et politiques. Alors que le jeu héroïque hésite entre le code tragique et le génie naturel, on observe dans les années 1830 la naissance de « héros populaires », identifiés aux personnages ou aux acteurs romantiques. Au fil du siècle, les « héros consensuels » laissent place aux « héros impersonnels », manifestations d’une crise des valeurs comme d’un renouveau dramaturgique.


    Centré sur le paysage théâtral français, l’ouvrage ouvre des perspectives du côté de l’Allemagne, de l’Espagne, de la Russie et de l’Italie. Il explore le caractère mouvant, dynamique, souvent paradoxal ou contradictoire, de l’alliance du héros et de l’acteur au XIXe siècle.


    Les insulés.
    Exilés politiques en Corse

    Antoine HATZENBERGER

    Paris, Éditions Riveneuve
    4 juin 2020, 160 p.
    ISBN 978-2-36013-590-5

    En 1953, Maroc et Tunisie sont sous protectorat français. Il est alors question d’exiler Habib Bourguiba, le turbulent président du parti tunisien de la Nouvelle Constitution, sur l’île de Corse. Mais Sidi Mohammed Ben Youssef, futur roi du Maroc, y est déjà ! Comment le sultan alaouite s’est-il retrouvé, pendant quelques mois, sur la côte septentrionale de l’Île de Beauté avant d’être assigné à résidence, de l’autre côté du globe, sur la Grande Île ? Dans quelles conditions vit-il cet exil ? Quelles traces en reste-t-il ?
    Entre souvenirs de souvenirs et documents d’archives, cette enquête personnelle en Méditerranée sur l’exil politique dans les îles et sur les vies parallèles d’hommes illustres explore les histoires insulaires à partir de clichés inédits de la famille royale marocaine en Corse. Chemin faisant, de Rabat à l’Île-Rousse, et jusqu’à Antsirabé en passant par les îlots déserts de la Tunisie, c’est toute une cartographie de la relegatio in insulam qui se dessine : le récit post-colonial de l’exil dans les îles. L’histoire des Insulés.

    Antoine HATZENBERGER est ancien élève de l’ENS de Fontenay-Saint-Cloud, agrégé et docteur en philosophie et chercheur associé à l’IHRIM. Il a publié notamment Rousseau et l’utopie (Honoré Champion, 2012) et Passion, nature, politique (Academia, 2017).

    Ce travail a été réalisé grâce au soutien du LabEx COMOD (ANR-11-LABX-0041) de l’Université de Lyon, dans le cadre du programme « Investissements d’Avenir » (ANR-11-IDEX-0007) géré par l’Agence nationale de la Recherche.


    Les Introductions linguistiques aux éditions de textes

    Frédéric DUVAL, Céline GUILLOT-BARBANCE, Fabio ZINELLI (dir.)

    coll. « Histoire et évolution du français » n° 5
    Paris, Classiques Garnier
    24 juillet 2019, 377 p.
    ISBN 978-2-406-08578-2
    ISSN 2257-4700
    Autrice IHRIM : Céline GUILLOT-BARBANCE

    Confectionnées à partir de modèles quasiment séculaires, les remarques linguistiques qui précèdent les éditions de textes ont de nos jours un rôle et un statut mal définis. Ce volume, en s’interrogeant sur leur rôle, leur contenu et leur forme matérielle, entend contribuer à une inflexion des pratiques des éditeurs de textes et des linguistes, mieux sensibilisés au fait qu’un texte critique n’est pas une « donnée », mais le fruit d’une opération interprétative. Les contributions ici réunies pourront servir de guide aux auteurs et utilisateurs d’introductions linguistiques. Grâce à l’approche pluridisciplinaire choisie, ce recueil développe une réflexion critique sur les pratiques actuelles et propose des pistes d’évolution possibles et des solutions concrètes.


    Les Lumières, l’esclavage et l’idéologie coloniale.
    XVIIIe-XXe siècles

    Pascale PELLERIN (dir.)

    coll. « Rencontres », série « Le dix-huitième siècle »
    Paris, Classiques Garnier
    22 juillet 2020, 560 p.
    ISBN 978-2-406-09551-4

    Parution numérique : 18/03/2020

    Comment articuler les problématiques de l’esclavage et de la colonisation ? Comment l’anthropologie des Lumières s’est-elle développée à partir de l’expédition d’Égypte puis de la conquête de l’Algérie ? Quel rôle a-t-elle joué dans les constructions de l’image de l’indigène au XIXe siècle ?

    Voir l’appel à contributions.


    Les Maîtres sonneurs, Lucrezia Floriani et Le Château des Désertes dans Romans, t. II

    George SAND

    Éditions de Olivier BARA
    coll. « Bibliothèque de la Pléiade »
    Paris, Gallimard
    7 novembre 2019, 1520 p.
    ISBN 9782070132652

    George SAND, Romans, tome II. Édition publiée sous la direction de José-Luis DIAZ avec la collaboration d’Olivier BARA et Brigitte DIAZ

    1839. « Le roi des romanciers modernes, c’est une femme », déclare Jules Janin, prince des critiques. Certes, il s’agit pour lui d’ôter sa couronne à Balzac, dont il n’a pas aimé Illusions perdues. Mais son admiration pour George Sand (car c’est elle, « le roi ») est sincère, et partagée : par Balzac lui-même, puis par Flaubert, qui comparera son amie à un grand fleuve d’Amérique : « Énormité et Douceur. » Voilà ce que fut la romancière pour ses contemporains. On est loin de la considération réticente dont se contentera longtemps la postérité, avant que le vent ne tourne de nouveau, en faveur cette fois de l’œuvre, soutenue par une personnalité qui rayonna sur plusieurs scènes littéraire, politique, sociale.
    Sand a publié plus de soixante-dix romans. Les quinze que voici ont été choisis pour leurs qualités propres et parce qu’ils illustrent ses différentes manières. Indiana, immense succès, est le premier qu’elle signe de son nom de plume. Le roman-poème de Lélia – révolte métaphysique et sexualité féminine en 1833 – fait scandale. Mauprat échappe aux qualificatifs ou les mérite tous : roman historique, familial, d’amour, d’aventures, noir, humanitaire, social... Pauline est un « roman de l’artiste », veine à laquelle appartient aussi, le diptyque constitué de Lucrezia Floriani et du Château des Désertes. Isidora surprend par sa modernité, forme et fond. Le triptyque champêtre, La Mare au Diable, François le Champi, La Petite Fadette, fait de Sand une pionnière de l’ethnographie et de l’ethnolinguistique, et de l’ethnomusicologie si l’on y ajoute Les Maîtres sonneurs. Dans Elle et lui passe l’ombre de Musset. (Pour celle de Chopin, voyez Lucrezia.) La Ville noire est un roman « industriel » à la fois réaliste et utopiste. Juste avant Voyage au centre de la Terre, Laura, voyage dans le cristal débusque le fantastique au cœur de la science. Nanon enfin récrit l’histoire de la Révolution en donnant la parole à une paysanne.
    « Je fais des romans, parce que c’est une manière de vivre hors de moi », dit Sand, prompte à se glisser « dans la peau de [s]es bonshommes », comme elle appelle ses personnages. L’essentiel pour elle est dans le mouvement vers l’autre, quête inquiète et patiente ; ce qu’avait bien senti Janin, qui voyait en elle l’« un de ces grands esprits plein d’inquiétudes qui cherchent leur voie ». Quadriller le monde social est nécessaire, non suffisant. Si le roman est un plaidoyer (pour les femmes, contre les lois du mariage, pour la justice...), le bon roman exige que soient mêlés « le réel et le poétique ». Ainsi naît le romanesque, principe de liberté : c’est l’artiste qui crée le réel, « son réel à lui ». Le roman chez Sand a un effet sur « l’emploi de la vie ». De lumineuses figures de femmes y mènent un combat pour l’idéal. Vaste dessein. Flaubert (comme toujours) avait raison : énormité et douceur.


    Les Métamorphoses du ballet
    Histoire et identité d’un genre lyrique (XVIIe-XVIIIe siècles)

    Alexandre De CRAIM et Thomas SOURY (dir.)

    coll. « Baroque et Lumières »
    Château-Gontier, Aedam Musicae
    mars 2022, 424 p.
    ISBN 978-2-919046-75-1

    Études réunies et présentées par Alexandre De CRAIM et Thomas SOURY.
    Contributions de Thomas BETZWIESER, Sylvie BOUISSOU et Pascal DENÉCHEAU, Manuel COUVREUR, Benoît DRATWICKI, Jean DURON, Françoise ESCANDE, Rebecca HARRIS-WARRICK, Jean-François LATTARICO, Raphaëlle LEGRAND, Laura NAUDEIX, Barbara NESTOLA, Graham SADLER, Remy-Michel TROTIER.
    En France, dès la fin du XVIIe siècle, le terme « ballet » est investi par les poètes et les musiciens pour fonder, au sein des arts lyriques, une nouvelle forme hybride, située entre danse et opéra, à l’heure où le ballet de cour stricto sensu ne jouit plus de sa gloire passée. Pourtant, peu d’études se sont penchées sur l’extraordinaire fortune qu’a connue le mot « ballet » dans le monde de l’opéra aux Temps modernes. « Ballet héroïque », « opéra-ballet », « ballet comique », « ballet bouffon » sont autant d’exemples tirés des XVIIe et XVIIIe siècles qui attestent que l’on ne peut s’intéresser à ces œuvres sans démêler les traditions scéniques, lyriques et chorégraphiques qui les définissent. C’est donc par rapport aux diverses composantes de l’opéra en France – et en dépassant le simple dénominateur commun de l’art chorégraphique – que nous souhaitons étudier le large pan de la production lyrique qui s’est, à l’aube du XVIIIe siècle, réclamé du ballet.
    Au-delà de la question générique, le présent ouvrage explore également les aspects touchant à l’économie de ce genre de spectacle (fragments, emplois vocaux, structuration du divertissement,) ainsi que le réseau d’influences au centre duquel se place le ballet.
    Enfin, certaines productions spécifiques font l’objet d’études de cas qui permettent d’illustrer le rapport que certains librettistes et compositeurs – tels que Cahusac, Destouches, Rameau, Gluck – ont entretenu avec le ballet.

    Ouvrage publié avec le soutien du CmbV, du FNRS, de l’IHRIM et de Philixte (ULB).


    Les Métaphysiques des Lumières

    Pierre GIRARD, Christian LEDUC et Mitia RIOUX-BEAULNE (dir.)

    coll. « Constitution de la modernité »
    Paris, Classiques Garnier
    19 octobre 2016, 316 p.
    ISBN 978-2-406-06217-2

    Derrière le schéma classique d’une substitution de l’anthropologie à la méta- physique caractérisant les Lumières, les études réunies dans ce volume montrent l’évolution du champ de la métaphysique, sa redéfinition, ses métamorphoses au sein d’une modernité en pleine évolution.


    Les Mondes de Labiche

    Olivier BARA, Violaine HEYRAUD, Jean-Claude YON (éd.)

    Paris, Presses Sorbonne nouvelle
    30 juin 2017, 272 p.
    ISBN 978-2-87854-709-2

    Deux cents ans après sa naissance en 1815, Labiche reste une figure illustre du vaudeville et de la comédie. L’auteur d’Un chapeau de paille d’Italie, de L’Affaire de la rue de Lourcine ou de La Cagnotte, n’occupe pas seulement une place centrale dans la tradition du théâtre de divertissement. Il était également connu en son temps comme critique, homme politique et académicien. Son œuvre riche, au fort rayonnement géographique et culturel, révèle la société du XIXe siècle, tout en transcendant son époque. Comment Labiche, héritier de Scribe et aîné de Feydeau, rénove-t-il les formes dramatiques ? Quel discours tient-il sur les mœurs, sur le monde économique, social et politique ? Où emmène-t-il ses personnages en voyage ? Pourquoi fait-il rire en représentant Paris et la province ? Dans quels domaines se perpétue l’héritage de Labiche ? Voilà quelques-unes des questions que pose cet ouvrage pluridisciplinaire, au fil de ce « voyage autour des mondes de Labiche ».


    Les mystères de chambre close

    Dominique DESCOTES

    coll. « Champion essais », 39
    Paris, Champion
    septembre 2015, 236 p.
    ISBN 9782745328595

    Résumé

    Dans l’abondante production des romans policiers classiques, les énigmes de meurtres en chambre close auxquels ont été confrontés Rouletabille, Sherlock Holmes, Ellery Queen et le Père Brown ont pour caractère commun de proposer au lecteur un problème dont il sait d’avance qu’il n’a pas de solution réelle. L’auteur de roman policier classique s’impose à lui-même une sorte d’exploit littéraire : raconter ce qui ne peut arriver. Cet essai tente de tirer au clair les techniques qui lui permettent d’y parvenir et la signification de cet exercice paradoxal.

    L’auteur

    Dominique Descotes est professeur de littérature française à l’université Blaise Pascal (Clermont 2). Il est membre de l’IHRIM (Institut d’Histoire des réprésentations et des idées dans les modernités - UMR 5317). Il a publié des textes d’Antoine Arnauld, Pierre Nicole, Pascal et Marin Mersenne aux Éditions Honoré Champion.


    Les ombres des idées

    Giordano BRUNO

    Traduction de Tristan DAGRON et Sébastien GALLAND
    coll. « De Pétrarque à Descartes »
    Paris, Vrin
    février 2024, 192 p.
    ISBN 978-2-7116-3145-2

    Le traité Des ombres des idées (1582) est la première œuvre publiée connue de Giordano BRUNO. Son objet va bien au-delà du seul contexte des arts mnémoniques. Bruno y expose une théorie de la connaissance sous la forme d’un traité de l’ombre qui s’appuie sur une théorie physique de la vision, celle du clair-obscur des peintres, différente de la perspective linéaire et de la conception géométrique de l’espace de la représentation : la vision suppose, outre la couleur (c’est-à-dire l’ombre ou le visible), à la fois un milieu qui reçoit la couleur (le diaphane) et un agent qui l’actualise (la lumière). Cette théorie physique sert de modèle à une théorie originale de la connaissance dans laquelle les ombres idéales correspondent aux espèces mentales, qu’elles soient sensibles, imaginatives ou intelligibles, autrement dit à la forme postérieure à la chose (post rem). Au plus près de la lettre d’Aristote et de son commentaire par Averroès, Bruno propose ainsi une conception décentrée du sujet de l’intellection, aussi bien que de la vision.