Histoire des idées politiques et juridiques


L’IHRIM part du présupposé que l’histoire des idées politiques et juridiques éclaire les textes littéraires et inversement, refusant toute hiérarchie préétablie. Il s’agira donc ici de décloisonner la science juridique et de l’ouvrir à différents domaines (théologiques, politiques, économiques, littéraires, linguistiques…) étudiés par les membres de l’axe 4. On abordera en outre ce domaine d’un point de vue comparatiste puisque certains membres se spécialisent dans l’analyse des idées politiques et juridiques du monde anglophone (règne des Tudor, Glorieuse Révolution), tandis que d’autres travaillent sur la France, l’Allemagne, les Pays-Bas, ou d’autres pays européens.
Parmi les questions d’ordre doctrinal qui seront reconsidérées, le thème 4.C reviendra sur la genèse de l’État en complexifiant trois des présupposés par lesquels on l’explique d’ordinaire : la sécularisation, dans laquelle interviennent de multiples modes d’articulation du théologique et du politique ; l’autonomie du juridico-politique, qui méconnaît les effets des conflits internes à la société ; et l’illusion que l’histoire de l’État pourrait s’écrire par la seule prise en compte de sa structure institutionnelle et de ses conceptualisations, et non pas comme le produit, sans cesse remis en mouvement, des agencements de pouvoirs régissant, à chaque époque, l’organisation sociale.
Ce sous-axe sera donc non seulement l’occasion de revenir sur les grandes figures du changement de la vie politique et juridique (les membres de l’IHRIM s’intéressent tout particulièrement à des philosophes politiques tels que Bacon, Naudé, Hobbes, Spinoza, Leibniz, Montesquieu, Rousseau), mais aussi de remettre en cause les héritages, les appartenances et les classifications théoriques, et de tracer les lignes qui relient l’analyse conceptuelle des grands systèmes de la pensée politique et juridique à la sociologie historique, à l’analyse institutionnelle, ou à l’histoire de la rationalité économique.