Publications


    Armand Gatti, théâtre-utopie

    Olivier NEVEUX

    coll. « La petite littéraire »
    Paris, Éditions Libertalia
    16 février 2024, 268 p.
    ISBN 9782377293131
    e-ISBN 9782377293148

    Ouvrir le théâtre d’Armand Gatti (1924-2017), en parcourir les enjeux et l’histoire ; vérifier combien cette œuvre a innové, ses audaces et ses essais ; mesurer à quel point elle est portée par la mémoire des vaincus et, défiant le temps, dédiée à ce que leur défaite ne soit que provisoire.
    Cette écriture nous offre, pour aujourd’hui, des inventions dramaturgiques d’importance (le « théâtre des possibles », le « théâtre quantique »), sa démesure, et la tentative de révolutionner les rapports qu’entretiennent la scène et la politique.
    Une question particulière guide la lecture : comment se fait-il que Gatti qui n’a cessé de stigmatiser les limites du théâtre, ses insuffisances et ses réductions, n’a pour autant jamais cessé d’y revenir ? Qu’a-t-il, malgré tout, trouvé dans cet art qui méritait qu’il y consacre sa vie entière ?
    C’est, alors, à la recherche des choses extraordinaires que Gatti a demandé au théâtre d’accomplir que se consacre ce livre : son utopie pour le théâtre qui fait de celui-ci, peut-être, le lieu enfin trouvé de l’utopie.
    Olivier NEVEUX est professeur d’histoire et d’esthétique du théâtre à l’École normale supérieure de Lyon et membre de l’Unité mixte de recherche 5317 (IHRIM).


    Articles de l’Encyclopédie
    Édition de Myrtille MÉRICAM-BOURDET et Catherine VOLPILHAC-AUGER

    Denis DIDEROT

    Paris, Gallimard
    coll. « Folio classique » (n° 6041)
    novembre 2015, 464 p.
    ISBN 9782070446933

    Dix-sept volumes, 72 000 articles, 5 800 attribués à Diderot : dans cette entreprise unique que fut l’Encyclopédie, nous avons retenu 100 articles rédigés par Diderot. Non pas toujours les plus connus, mais les plus représentatifs de son génie, qui consiste à répondre aux questions que parfois le lecteur ne se posait pas, et ainsi à éveiller les consciences. Ce choix reflète les différentes facettes de son activité : Diderot éditeur, qui corrige et complète les textes des collaborateurs de l’entreprise ; Diderot auteur, débordant d’enthousiasme quand le sujet le passionne, piquant la curiosité du lecteur et l’entraînant sur des chemins nouveaux, en transformant les règles de l’écriture encyclopédique. Maniant aussi bien l’ironie que la critique, il n’hésite pas à adopter un ton personnel, en mettant en scène ses hésitations, ses interrogations, ses convictions. Une nouvelle manière de philosopher est née.


    As You Like It
    Shakespeare’s Comedy of Liberty

    Sophie CHIARI

    coll. « CNED »
    Paris, Presses universitaires de France (PUF)
    19 octobre 2016, 156 p.
    ISBN 978-2-13-078635-1

    Comme il vous plaira (As you like it), célèbre comédie de Shakespeare (env. 1599), révèle un monde de possibilités ne demandant qu’à être découvertes, essayées et remises en cause. Fondée sur une intrigue simple mettant à l’honneur un vaillant jeune homme, Orlando, prêt à tout pour conquérir le cœur d’une jeune femme pleine d’esprit et déguisée en homme, Rosalind, elle met l’accent sur le discours et le badinage amoureux plutôt que sur l’action. Surtout, elle propose une réflexion très fine sur les thématiques du genre, de l’illusion théâtrale et du pouvoir en tendant un miroir déformé aux vanités du monde de la cour élisabéthaine et aux désillusions qu’elles pouvaient engendrer. Cette étude, entièrement rédigée en anglais, explore la richesse du texte shakespearien. De la forêt d’Arden au travestissement, du rire à l’amour, ce livre réexamine et recontextualise les multiples facettes de la comédie afin de montrer comment Shakespeare a reformulé les codes du théâtre prémoderne pour mieux réinventer le genre de la comédie pastorale.
    Ouvrage en anglais.


    Astérion n° 26, 2022
    « Entre politique et philosophie : l’édition des philosophes “classiques” en France au XIXe siècle »

    Félix BARANCY (dir.)

    Édité par ENS éditions
    n° 26, 18 août 2022
    Publié en ligne sur OpenEdition
    e-ISSN 1762-6110
    DOI 10.4000/asterion.7827

    Nous travaillons chaque jour, pour la plupart d’entre nous, à lire des textes de philosophes du passé. Pourtant, parce qu’il est constamment sous nos yeux, nous nous focalisons rarement sur le médium éditorial qui permet cette lecture. Or, loin d’avoir ce statut de « degré zéro de la réception », inoffensif et impartial, qu’on a parfois voulu lui attribuer, le travail d’édition philosophique semble de part en part traversé d’enjeux tant politiques que philosophiques. C’est particulièrement le cas au XIXe siècle, au moment où se développe en France, sous l’égide de Victor Cousin, l’histoire de la philosophie comme discipline autonome. Éditer un texte est alors à la fois un moyen de réactiver des traditions légitimant sa propre philosophie, de se constituer des ancêtres ou des ennemis. Mais les éditions sont aussi un lieu privilégié pour développer sa propre philosophie, dans les notes et les préfaces, sous l’autorité illustre des classiques que l’on édite. Enfin, certains philosophes explicitent qu’un tel travail est en lui-même philosophique, dans la mesure où éditer est un acte dont on peut attendre des bénéfices philosophiques. Les six études de ce dossier rendent compte de la diversité des usages et des mérites philosophiques des éditions de philosophes au XIXe siècle en France, en se focalisant sur six « classiques » : Montesquieu, Pascal, Buffier, Spinoza, Reid et Leibniz.
    Ce numéro regroupe les actes d’une journée organisée le 17 juin 2021 par Félix BARANCY et à laquelle plusieurs membres de l’IHRIM avaient participé.


    Astérion n° 28, 2023
    « Histoire et travail social : écriture, mythes et récits »

    Michaël POUTEYO (dir.)

    Édité par ENS éditions
    n° 28, 19 octobre 2023
    Publié en ligne sur OpenEdition
    e-ISSN 1762-6110
    DOI 10.4000/asterion.9363

    Alors que le travail social cède aujourd’hui la place à l’intervention sociale, et que le changement de terminologie peut apparaître comme un marqueur du changement des pratiques, la question de son histoire est plus que jamais d’actualité. Que l’on s’attache aux évolutions législatives ou aux changements qui ont lieu au cœur des institutions concernées, ce sont autant de disciplines et de méthodes à l’œuvre dans la recherche académique.

    Michaël POUTEYO, associé au laboratoire IHRIM à l’ENS de Lyon a soutenu sa thèse de philosophie en juillet 2021 sous la direction de Pierre-François MOREAU.


    Astérion n°13, 2015/2
    « La démocratie à l’épreuve du conflit »

    Marie GOUPY et Sébastien ROMAN (dir.)

    ENS éditions
    n° 13, décembre 2015
    Publié en ligne sur OpenEdition
    ISSN électronique 1762-6110

    Résumé

    Poser la question de la place et de la valeur du conflit en démocratie n’est pas inédit. La philosophie politique au XXe siècle le fait déjà abondamment, tant pour contester le consensualisme de la démocratie délibérative, que pour interroger les limites du libéralisme sur la question des dangers que représentent les conflits radicaux, et proposer, de manière très diverse, une valorisation de l’agonistique.

    Pour autant, de nombreux événements récents, notamment des mouvements sociaux contestataires, reposent cette question avec acuité. Est-ce à dire que l’on assiste à une intensification des conflits sociaux de nos jours, et ce pour le bien de nos démocraties ? Le conflit peut-il, de manière pertinente, servir de principe politique ?

    Les contributions qui suivent ont la particularité d’interroger la conflictualité démocratique contemporaine soit directement, soit de manière plus large en la liant à des questions plus anciennes – révélant ainsi toute sa complexité.

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    Astérion n°14, 2016/1
    « Penser les révolutions arabes »

    ENS éditions
    n° 14, juin 2016
    Publié en ligne sur OpenEdition
    ISSN électronique 1762-6110

    Les révolutions arabes de 2011 constituent l’un des événements majeurs du début du XXIe siècle, et le point de départ de changements importants dans les discours des sciences humaines et sociales consacrés au monde arabe et à l’Islam. Mobilisant plusieurs disciplines et compétences, ce dossier interroge l’identité de ce processus, scrute le statut des acteurs ayant émergé lors du début des soulèvements, et propose quelques interprétations d’ordre historique, sociologique ou philosophique. Les auteurs montrent, chacun à partir de sa perspective et des outils scientifiques mis en œuvre, que ce processus rentre légitimement dans la catégorie moderne et universelle de la « révolution », et qu’il n’est pas possible de le rabattre sur des formes secondaires de la contestation telles que l’émeute, la sédition ou l’insurrection. Certes, toutes ces catégories sont à la base du processus, mais ce dernier les dépasse pour épouser des dynamiques qu’on a pu observer et étudier à propos des grandes révolutions, française, américaine, anglaise ou autre. La confiscation actuelle de ce processus par la logique de la dissidence religieuse ne remet pas en cause cet aspect, ni ne compromet son approche dans ce sens. C’est pour cette raison que le dossier se penche aussi sur le problème théologico-politique tel qu’il a pu émerger après 2011, et qu’il tente de faire ressortir la complexité des liens entre politique et religion dont l’un des points de rencontre se situe justement au niveau de la question de la dissidence et de la révolution.
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    Astérion n°15, 2016/2
    « Après la guerre »

    Jean-Louis FOURNEL et Christian BIET (dir.)

    ENS éditions
    n° 15, décembre 2016
    Publié en ligne sur OpenEdition
    ISSN électronique 1762-6110

    Ce dossier s’intéresse au moment qui suit le conflit, à ce que l’on nomme le plus souvent « l’après-guerre » et qui est toujours perçu comme moment problématique, comme un processus toujours inachevé dont on sait quand il commence mais jamais vraiment quand il s’achève. Voilà pourquoi nous avons préféré renvoyer par notre titre non pas à un objet défini et délimité par un substantif (« l’après-guerre »), mais justement à un questionnement lié à un moment sans frontières avérées, à une « qualité des temps », comme aurait dit Machiavel. Nous n’entendons pas en effet postuler d’emblée l’autonomie d’un champ d’étude (l’après-guerre) qui reste encore largement à définir et à circonscrire, en définitive, malgré la multiplication, depuis une vingtaine d’années, des travaux sur la culture de guerre, sur sa perpétuation et sur sa déprise au-delà de la fin du conflit. Il s’agira plutôt de s’interroger sur ce qui advient en un moment déterminé, à partir de cristallisations récurrentes nées de la guerre en considérant, sans s’arrêter aux seules problématiques de l’histoire « culturelle », les questions de la justice, des responsabilités, de l’indicibilité de certains phénomènes liés au conflit, de la mise en récit ou en scène du conflit passé, de l’oubli et de la mémoire.

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    Astérion n°16, 2017/1
    « Traductions vers le latin au XVIe siècle »

    Martine FURNO

    ENS éditions
    n° 16, juin 2017
    Publié en ligne sur OpenEdition
    ISSN électronique 1762-6110

    Le XVIe siècle voit l’émergence des vernaculaires comme langues de pensée, et le maintien en parallèle du latin comme langue savante de communication et de réflexion. Ce double mouvement, l’un de conquête et l’autre de résistance, a souvent été étudié du point de vue du vernaculaire, pour en marquer la progression tant pour la structuration des langues que pour le terrain gagné sur le latin dans le domaine des textes de fiction autant que d’argumentation. Le petit dossier présenté ici, issu d’une journée d’études tenue à l’ENS de Lyon en novembre 2013, a cherché à interroger les faits avec le point de vue inverse, non dans une approche de supériorité ou de compétition qui envisagerait la place de la langue latine comme résistance à une regrettable déperdition, approche qui serait stérile et anhistorique, mais sous l’angle de l’impact progressif de cette montée des vernaculaires sur le latin, tout au long du siècle.

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    Astérion n°17, 2017/2
    « De l’intérêt général »

    Pierre CRÉTOIS et Stéphanie ROZA (dir.)

    ENS éditions
    n° 17, décembre 2017
    Publié en ligne sur OpenEdition
    ISSN électronique 1762-6110

    La notion d’intérêt général est, aujourd’hui, autant un concept juridique qu’un topos rhétorique. Son usage, qui se généralise en France dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, est inséparable d’une ambiguïté constitutive : en effet, les débats autour de sa définition cristallisent, depuis l’époque des révolutions, les enjeux de la caractérisation moderne de l’État et de son droit. C’est pourquoi on ne peut s’étonner qu’elle ait été portée tant par des penseurs que l’on peut rattacher à la tradition libérale (Locke ou Hobbes, souvent associés aux prémisses du libéralisme), que par d’autres, davantage associés à la tradition égalitariste (Proudhon) ou républicaine (Rousseau, Léon Bourgeois). L’invocation de l’intérêt général correspond toujours à une prise de position particulière dans le champ politico-philosophique. Les articles du présent dossier s’efforcent de montrer que chacune des conceptualisations fortes de l’intérêt général, y compris critiques, implique une conception de l’homme et de ses droits, ainsi qu’un projet de société.

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    Astérion n°18, 2018/1
    « Tetens et la philosophie transcendantale. Psychologie, philosophie transcendante et perfectibilité »

    Jean-Paul PACCIONI (dir.)

    ENS éditions
    n° 18, juin 2018
    Publié en ligne sur OpenEdition
    ISSN électronique 1762-6110

    L’histoire des idées est structurée par des choix téléologiques aveugles qu’il faut mettre en cause, en redonnant de la liberté à la pensée. Ainsi Johann Nikolaus Tetens (1736-1807) est totalement ignoré. Il joue pourtant un rôle central dans les débats philosophiques du XVIIIe siècle en Allemagne. Les textes présentés ici tentent de rendre visibles ses apports originaux, en nous libérant de nos fausses évidences. Tetens a discuté les premiers écrits de Kant et a influencé la Critique de la raison pure. En prenant position dans le débat concernant les forces de l’âme, il a tenté de montrer que l’âme a une parfaite spontanéité propre. Dans ce but, il s’écarte aussi bien du dogmatisme spéculatif que de la psychologie empirique. Il n’est donc pas seulement le « Locke allemand ». De plus, sa démonstration engage une réélaboration de la notion rousseauiste de perfectibilité. On peut alors considérer que Tetens a développé avant Kant le problème kantien de l’objectivité de la connaissance. La question est de déterminer comment il l’a posé et ce que cela nous apprend.

    J.-P. PACCIONI est membre associé de l’IHRIM, PAST à l’ENS de Lyon.

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    Astérion n°19, 2018/2
    « Spinoza : entre anthropologie et psychologie »

    Pascal SÉVERAC (dir.)

    ENS éditions
    n° 19, novembre 2018
    Publié en ligne sur OpenEdition
    ISSN électronique 1762-6110

    Quelle est cette nature humaine dont Spinoza parle partout et qu’il ne définit nulle part ? S’il est permis de dessiner les contours d’une anthropologie spinoziste, quelle psychologie peut-on alors en tirer ? Les réflexions que propose ce dossier ont été menées à la fois à l’intérieur de la philosophie spinoziste, comme pistes d’interprétation du système, mais aussi à l’extérieur de cette philosophie, comme questions sur l’usage qu’on peut en faire. Le dossier est constitué de six articles. Celui d’Ursula Renz interroge la pertinence, appliqué à Spinoza, d’un concept qui connaît actuellement un regain d’intérêt, celui de « forme de vie » ou « life-form », dans sa double dimension biologique et morale. Si l’on peut parler d’anthropologie chez Spinoza, il ne peut s’agir, comme le montre la contribution de Sophie Laveran, que d’une anthropologie à la fois « critique » et « pratique ». L’article de Pascal Sévérac appréhende quant à lui la question de l’anthropologie et de la psychologie chez Spinoza à travers le prisme de l’enfance. Raphaël Chappé confronte l’interprétation de François Zourabichvili avec celle d’Althusser, afin de comprendre comment tous deux posent le problème de la vie psychique, l’un à travers l’idée de forme, l’autre à travers celle de structure. On trouvera enfin dans les articles que proposent Julie Henry et Yves Clot des exemples vivants de ce que peut être un usage actuel de Spinoza, dans le champ de l’anthropologie et dans celui de la psychologie.

    Pascal SÉVERAC est membre associé de l’IHRIM.

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    Astérion n°20, 2019/1
    « Les dissonances du doux commerce »

    Arnault SKORNICKI et Eva DEBRAY (dir.)

    ENS éditions
    n° 20, juillet 2019
    Publié en ligne sur OpenEdition
    ISSN électronique 1762-6110

    Dans un célèbre petit volume, Les passions et les intérêts, l’économiste Albert O. Hirschman retrace la formation du lieu commun opposant commerce et violence à l’époque moderne. Se concentrant en particulier sur la manière dont Montesquieu et James Steuart se sont emparés du thème du « doux commerce » pour justifier le libre essor des activités marchandes en leur attribuant des vertus pacificatrices, il évoque également, plus rapidement, des versions « dissonantes » du thème. Ce dossier interdisciplinaire propose d’explorer plus spécifiquement ces versions, afin d’éprouver la plasticité de ce thème. Qu’il s’agisse de marchands, d’économistes, d’experts ou de philosophes, ce thème a donné lieu à diverses variantes et stratégies argumentatives dans de multiples contextes théoriques et politiques, notamment au moment de l’émergence de la société marchande aux XVIIe-XVIIIe siècles, lors de la révolution industrielle ou encore à l’avènement du capitalisme néolibéral au XXe siècle. Des mercantilistes à la rhétorique de l’Union européenne en passant par Rousseau, les Lumières écossaises, les industrialistes de la Restauration et la relecture hayékienne du doux commerce, ces contributions donnent ainsi à voir sur une longue durée la pluralité des usages de ce thème.

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    Astérion n°21, 2019
    « Foucault à l’épreuve de la psychiatrie et de la psychanalyse »

    Laurent DARTIGUES et Elisabetta BASSO (dir.)

    ENS éditions
    n° 21, décembre 2019
    Publié en ligne sur OpenEdition
    ISSN électronique 1762-6110

    Le dossier a pour but d’interroger, à partir de Michel Foucault, le lien entre la réflexion épistémologique sur la santé mentale et l’historicité des savoirs qui la cernent. La contribution d’Elisabetta Basso s’appuie sur les manuscrits foucaldiens des années 1950 afin d’analyser le chantier à partir duquel le jeune Foucault inaugure une réflexion qui l’amènera à une mise en question radicale du bien-fondé des sciences humaines. Ugo Balzaretti discute le rapport de la psychanalyse à la biopolitique, qu’il approfondit à la lumière de l’archéologie de la psychanalyse que Foucault développe dans Naissance de la clinique et Les mots et les choses, mais aussi de la généalogie du pouvoir esquissée dans La volonté de savoir. L’article de Laurent Dartigues a pour objet la manière dont Foucault lit et utilise la psychanalyse, dont la présence ne concerne pas les seuls écrits des années 1950 et 1960, mais reste constante tout au long de l’œuvre du philosophe, avec un statut incertain et fluctuant. Aurélie Pfauwadel s’intéresse à un point d’achoppement qui concerne une des généalogies foucaldiennes de la psychanalyse, celle qui, dans les années 1970, met le freudisme du côté de la normalisation. Clotilde Leguil se concentre sur la pensée de Lacan, dont elle fait remarquer la dimension politique dans la mesure où elle promeut une conception anti-identitariste du sujet. Enfin, le dossier présente la transcription d’un inédit de Foucault sur la psychanalyse, où le philosophe entend mesurer l’apport de la psychanalyse à la compréhension de la maladie mentale.

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    Astérion n°21, 2019/2
    « Foucault à l’épreuve de la psychiatrie et de la psychanalyse »

    Laurent DARTIGUES et Elisabetta BASSO (dir.)

    ENS éditions
    n° 21, décembre 2020
    Publié en ligne sur OpenEdition
    ISSN électronique 1762-6110

    Le dossier a pour but d’interroger, à partir de Michel Foucault, le lien entre la réflexion épistémologique sur la santé mentale et l’historicité des savoirs qui la cernent. La contribution d’Elisabetta Basso s’appuie sur les manuscrits foucaldiens des années 1950 afin d’analyser le chantier à partir duquel le jeune Foucault inaugure une réflexion qui l’amènera à une mise en question radicale du bien-fondé des sciences humaines. Ugo Balzaretti discute le rapport de la psychanalyse à la biopolitique, qu’il approfondit à la lumière de l’archéologie de la psychanalyse que Foucault développe dans Naissance de la clinique et Les mots et les choses, mais aussi de la généalogie du pouvoir esquissée dans La volonté de savoir. L’article de Laurent Dartigues a pour objet la manière dont Foucault lit et utilise la psychanalyse, dont la présence ne concerne pas les seuls écrits des années 1950 et 1960, mais reste constante tout au long de l’œuvre du philosophe, avec un statut incertain et fluctuant. Aurélie Pfauwadel s’intéresse à un point d’achoppement qui concerne une des généalogies foucaldiennes de la psychanalyse, celle qui, dans les années 1970, met le freudisme du côté de la normalisation. Clotilde Leguil se concentre sur la pensée de Lacan, dont elle fait remarquer la dimension politique dans la mesure où elle promeut une conception anti-identitariste du sujet. Enfin, le dossier présente la transcription d’un inédit de Foucault sur la psychanalyse, où le philosophe entend mesurer l’apport de la psychanalyse à la compréhension de la maladie mentale.