Aurore MONTHEIL « Politique et esthétique de l’obscène chez quatre romancières indiennes contemporaines »

Jury :

Mme Cécile GIRARDIN, Maîtresse de Conférences, Université Sorbonne Paris Nord (examinatrice)
Mme Vanessa GUIGNERY, Professeure, ENS de Lyon (co-directrice de thèse)
Mme Isabelle KELLER-PRIVAT, Professeure, Université Toulouse-Jean Jaurès (examinatrice)
Mme Catherine LANONE, Professeure, Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle (rapporteure)
Mme Héliane VENTURA, Professeure émérite, Université Toulouse-Jean Jaurès (co-directrice de thèse)
M. David WATERMAN, Professeur, La Rochelle Université (rapporteur)

Résumé :

Est obscène ce qui est irreprésentable et pourtant se montre. Qu’il s’agisse de blesser la pudeur en exhibant les corps ou de déshumaniser autrui à travers des discours haineux, le caractère subversif de l’obscène peut mener à remettre en question les normes d’une société donnée. L’analyse s’appuie sur un corpus composé de cinq romans indiens anglophones publiés entre 2000 et 2017 et écrits par des femmes : Nani’s Book of Suicides (Sunny Singh, 2000) Babyji (Abha Dawesar, 2005), The Gypsy Goddess (Meena Kandasamy, 2014), Hotel Arcadia (Sunny Singh, 2015) et The Ministry of Utmost Happiness (Arundhati Roy, 2017). L’étude de ces romans s’articule autour du pouvoir de résistance de l’obscène. En révélant la matérialité de corps violentés et le caractère déshumanisant des discours haineux, les représentations obscènes les discréditent. Le pouvoir transgressif de l’obscène en fait également un vecteur de célébration de ce qui est habituellement dissimulé, tel que la sexualité et la corporéité des individus marginalisés. Enfin, en dévoilant l’intérieur des corps et l’intimité d’individus déshumanisés, l’obscène interroge ce que signifie être humain.