Autocéphalies : l’exercice de l’indépendance dans les Églises slaves orientales (Xe-XXe siècle)


COLLOQUE INTERNATIONAL

Organisé par Marie-Hélène BLANCHET, Frédéric GABRIEL, Laurent TATARENKO
Sous l’égide de l’École française de Rome, du laboratoire Orient et Méditerranée (CNRS, Paris), de l’École normale supérieure de Lyon, du Labex Resmed (Paris), du Labex CoMod (Lyon), de l’Institut d’histoire des représentations et des idées dans les modernités (CNRS, Lyon)

Voir l’ouvrage issu du colloque

Rome, 23-25 novembre 2016
École française de Rome (piazza Navona, 62 – salle des colloques)

Présentation

Par définition, l’Église est « une ». Sous l’apparente simplicité de la qualification se loge une souplesse remarquable de pensées et de pratiques de l’unité, qui se sont déployées au cours de l’histoire dans diverses directions. L’autocéphalie est l’une d’elles et renvoie à l’origine, dans le cadre du christianisme oriental, aux archevêques et aux métropolites élus localement sans requérir l’intervention d’une instance supérieure. Toutefois, le terme a fini par désigner les Églises qui cherchent à faire reconnaître leur indépendance institutionnelle. À côté des questions propres à la géographie ecclésiastique et à l’ecclésiologie, suscitées par la dialectique entre une légitimité fondée sur la validation extérieure et des aspirations centrifuges de la part des structures religieuses locales, l’autocéphalie renvoie également à des histoires politiques et culturelles spécifiques. Ainsi, apparue précocement avec l’archevêché chypriote, elle s’est surtout développée dans le monde slave, marqué à partir de l’époque médiévale par un fractionnement croissant des pouvoirs en place. Avec l’étude critique de ces évolutions sémantiques et pratiques, nous adopterons une démarche comparatiste pour analyser les relations entre Églises autocéphales et pouvoirs politiques dans l’Europe orientale et balkanique au cours des Xe-XXe siècles. Cette seconde session porte sur les enjeux ecclésiaux de l’autocéphalie : fonctionnement interne des Églises autocéphales, séparation d’avec le patriarcat de Constantinople, relations avec l’Église romaine et les Églises uniates.

PROGRAMME DE LA SECONDE SESSION

Pratiques de l’indépendance et rapports d’entités, entre unité(s), schismes et Églises sœurs

Mercredi 23 novembre

14h30
Accueil par Fabrice Jesné, directeur des études modernes et contemporaines à l’École française de Rome

14h45
Introduction par Frédéric Gabriel (CNRS, IHRIM, Lyon)
Échelles, indépendances et relations en ecclésiologie

15h00
Enrico Morini (Université de Bologne)
Autocéphalie et notion d’apostolicité
15h30 : discussions

16h00
Marie-Hélène Blanchet (CNRS, Orient et Méditerranée, Monde byzantin, Paris) et Konstantinos Vetochnikov (Bibliothèque Byzantine, Paris)
La notion d’Églises « mère » et « fille » dans l’ecclésiologie byzantine
16h30 : discussions

17h00 pause

17h30
P. Archim. Grigorios D. Papathomas (Institut Saint-Serge, Paris / Université d’Athènes)
L’adoption de l’autocéphalie en Orient et en Occident à une époque de flottement identitaire (XVIe-XXe s.). Synodalité et fondements canoniques des modes de relations interecclésiales impliquant les Églises autocéphales
18h00 : discussions
18h30 : clôture des travaux

Jeudi 24 novembre

9h00
Christian Hannick (Université de Würzburg)
Les cheminements de l’Église bulgare vers une émancipation et une autocéphalie en face du patriarcat de Constantinople avant l’époque ottomane
9h30 : discussions

10h pause

10h30
Daniel Galadza (Université de Vienne)
Autocephaly and the Diptychs
11h00 : discussions

11h30
Monseigneur Job de Telmessos (Conseil œcuménique des Églises, Genève / Institut d’études supérieures en théologie orthodoxe, Chambésy)
Territorialité des juridictions et expérience liturgique
12h : discussions

12h30 pause déjeuner

14h30
Pierre Gonneau (Université Paris-Sorbonne / École Pratique des Hautes Études)
Le concile de Florence comme prélude à la symphonie russe
15h00 : discussions

15h30
Laurent Tatarenko (Centre d’études des mondes russe, caucasien et centre européen, Paris)
Unions ecclésiastiques et autocéphalies dans l’Europe orientale et balkanique de la période post-tridentine (XVIe-XVIIe siècle)
16h00 : discussions

16h30 pause

17h00
Alessandro Milani (Université de Trieste, École Pratique des Hautes Études)
L’idée du patriarcat de Kiev à l’époque du métropolite gréco-catholique de L’viv Andrej Šeptyc’kyj (1918-1921)
17h30 : discussions

18h00 clôture des travaux

Vendredi 25 novembre

9h00
Günter Prinzing (Université de Mayence)
La jurisprudence ecclésiastique dans l’archevêché autocéphale de Bulgarie / Ohrid (1020-ca. 1400)
9h30 : discussions

10h00
Bernard Lory (Institut national des langues et civilisations orientales, Paris)
Réflexions sur une autocéphalie atypique, l’Exarchat bulgare
10h30 : discussions

11h00 pause

11h30
P. Hyacinthe Destivelle (Conseil Pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, Vatican)
La question des autonomies et autocéphalies au concile de Moscou de 1917-1918
12h : discussions

12h30
P. Kirill Kisselev (Patriarcat de Moscou)
L’organisation ecclésiale de la diaspora orthodoxe russe dans des circonstances extrêmes du XXe siècle, d’après le canoniste Sergej Viktorovič Troickij
13h00 : discussions

13h30 pause déjeuner

15h00
Laura Pettinaroli (Institut catholique de Paris)
La conférence des Églises autocéphales orthodoxes à Moscou en 1948 : polémique anticatholique et réflexion sur l’unité en temps de Guerre froide
15h30 : discussions

16h00 : pause

16h30
Table ronde avec, outre les intervenants, les discutants du colloque :
Mgr. Giuseppe M. Croce (Archives secrètes, Cité du Vatican), Philippe Gelez (Université Paris-Sorbonne), Georgica Grigoriţă (Université de Bucarest), Jonel Hedjan (CNRS, Orient et Méditerranée, Monde byzantin, Paris), Angel Nikolov (Université de Sofia), Srđan Pirivatrić (Institut d’études byzantines, Belgrade), Kathy Rousselet (Sciences Po, Centre de recherches internationales, Paris), Véra Tchentsova (CNRS, Orient et Méditerranée, Monde byzantin, Paris), Goran Sekulovski (Institut Saint-Serge, Paris / FIIRD, Université de Genève)

18h30 clôture des travaux