Contextes en lettres, langues, linguistiques et arts (3LA)


Contact : Maxime JEBAR

Webinaire de méthodologie de la recherche en lettres, langues, linguistiques et arts ouvert à toutes et tous.

L’École doctorale 3LA devait organiser une journée d’étude à destination de ses doctorant·es le 6 mai 2020. En raison de la crise sanitaire, elle aura finalement lieu sous la forme d’un webinaire le 17 novembre au matin et aura pour objectif de réunir ses doctorant·es travaillant dans le domaine des ALLSH autour d’une question de méthodologie de la recherche et d’épistémologie : celle du contexte et de la contextualisation. Cette journée vise enfin à interroger les choix méthodologiques et les pratiques scientifiques de nos doctorant·es et à favoriser un dialogue entre disciplines. La notion de « contexte » est souvent utilisée dans le discours scientifique de façon diverse, sans définition préalable [1]. Il arrive même que son usage soit complètement implicite. Que signifie-t-elle précisément pour chacune des disciplines que rassemble l’École doctorale ? Au sein de chaque champ, quelles acceptions et quelles utilisations du contexte dominent et pourquoi ? Par exemple, J. Revel identifie un usage « rhétorique », un usage « argumentatif » et un usage « interprétatif » du contexte [2] dans les travaux de recherche en histoire. Qu’en est-il en ALLSH ? Le lien entre objet d’étude et contexte est-il redéfini par de nouvelles méthodologies de la recherche comme la transdisciplinarité, à laquelle nous sommes de plus en plus encouragé·es ? Faut-il différencier le « contexte » et l’opération de « contextualisation », et penser, à l’instar de Ch. Jouhaud, que « les contextes n’existent pas préalablement à l’opération qui les construit » [3] ? Dans quelle mesure la contextualisation relève-t-elle déjà de choix scientifiques, lorsqu’on en détermine par exemple l’échelle ou la focalisation ? Quels peuvent être les écueils et les limites de la contextualisation ? Nos objets de recherche peuvent-ils être envisagés, à l’opposé, de façon autonome ? Quelles formes peut prendre la « décontextualisation » et quel profit peut-on en tirer ? Ainsi, on pourra se demander si nos champs d’étude sont des « disciplines du contexte », à l’instar des sciences humaines et sociales que sont l’histoire, la sociologie et l’anthropologie selon J.-C. Passeron, par opposition aux sciences expérimentales [4].

[1] Feuerhahn, W., « Les sciences humaines et sociales : des disciplines du contexte ? », Revue d’histoire des sciences humaines, 30 | 2017, p. 7-29. [2] Revel, J., « Micro-analyse et construction du social », dans Revel, J. (éd.), Jeux d’échelles. La micro-analyse à l’expérience, Paris, Gallimard-Le Seuil, 1996, p. 15-36 : 25-26. [3] Jouhaud, Ch., « Présentation », Annales HSS, 49, no 2 | 1994, p. 271-276 : 273-274. [4] Passeron, J.-C., Le raisonnement sociologique. L’espace non-poppérien du raisonnement naturel, Paris, Nathan, 1991, p. 65.

PROGRAMME

9h-9h40 : Laurie Guin (École normale supérieure de Lyon) :

"La politicité des regards dans le travail de contextualisation en histoire du théâtre"

9h40-10h20 : Raphëlle Blin (Université Lumière Lyon 2) :

"Le contexte comme base de sélection d’un regroupement de type générationnel en musicologie et études théâtrales : l’exemple de mises en scène et dramaturgies d’opéras allemands après 1945"

Pause – 10h20-10h35

10h35-11h15 : Jessica Glwadys Magnana (Université Jean Monnet Saint-Étienne) :

"Contextes et contextualisation d’Un don de Toni Morrison : cas de l’analyse un roman transatlantique en littérature comparée."

11h15-12h Marie Bouchereau et Delphine Hyvrier (Université Jean Monnet Saint-Étienne) :

"Imaginaires de l’« anthropocène » : enquête géographique et littéraire autour d’un contexte en formation."

12h-12h30 : discussion

En ligne Cisco Webex, ouvert à toutes et tous.
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Comité d’organisation :
Halima BENCHIKH-LEOCINE (École normale supérieure de Lyon)
Maxime JEBAR (Université Lumière Lyon 2)
Jalad OBALI (Université Jean Monnet Saint-Étienne)
Claire PEREZ (Université Jean Moulin Lyon 3)
Cécile POIX (Université Lumière Lyon 2)

Avec le soutien de l’École doctorale 3LA (ED 484).