Florence BONIFAY « Concurrences poétiques. Identités collectives et identités singulières autour de la "Pléiade" (1549-1586) »

De la Deffence, et illustration de la langue françoyse (1549) au tombeau de Ronsard réuni par Binet (1586), la sociabilité littéraire mise en scène dans quelque trois cents recueils d’environ soixante-dix poètes est envisagée comme le support de constructions identitaires à la fois collectives et individuelles. En effet, le foisonnement des pièces de contact valorise l’émulation lettrée et donne de la visibilité à l’émergence d’un « champ poétique » où le positionnement de chacun est fait, tout à la fois, d’identification à des groupes et de différenciation pour défendre un style singulier.

L’identité valorisée collectivement est celle de « Poète ». Dans un élan commun et à la suite de Marot, il s’agit de donner tout son prestige à ce « mestier » – dont la visibilité est favorisée par la publication imprimée – ainsi que de convaincre les grands de son utilité politique. L’étiquette fédératrice se subdivise en identités collectives aux contours plus restreints, par exemple autour d’un genre pratiqué (les « Amours »), autour d’une langue (« poëtes françoys »), ou encore autour d’une implantation géographique (les poètes du Clain, les poètes gascons, etc.). Ce morcellement s’accompagne de tentatives de classements de valeur. Cela provoque des mouvements d’humeur (des poètes de province contre le milieu parisien naissant, par exemple), voire des conflits (poètes nouveaux contre poètes vieux, poètes chrétiens contre poètes païens, etc.), ainsi qu’une démultiplication des figures de chefs de file. Dans le même temps, chaque auteur essaie de faire valoir sa singularité, notamment en développant l’ethos du poète solitaire ou du poète mélancolique, et s’attache à ouvrir des voies nouvelles, dans un mouvement collectif de valorisation de l’originalité. Entrent ainsi en tension la structure pyramidale hiérarchique et l’affirmation d’un droit à la différence qui rend inclassable.

Le jury est composé de :
Mme CLEMENT Michele, Professeure des universités, Université Lumière Lyon 2, Directrice
M. VIGNES Jean, Professeur des universités, Université Paris 7
Mme TROTOT Caroline, Maître de conférences, Université Paris-Est Marne-La-Vallée
Mme DAUVOIS Nathalie, Professeure des universités, Université Paris 3
M. BURON Emmanuel, Maître de conférences, Universtié Rennes 2
M. MONFERRAN Jean-Charles, Professeur des universités, Université de Strasbourg

Thèse disponible en ligne

 
 Soutenance

Informations pratiques

Lyon 7e

Amphithéâtre Emile Benvéniste
86 rue Pasteur LYON 7e
(rez de chaussée au fond de la cour)

Dates à venir

Dates passées

 
Soutenance : Myrtille MÉRICAM-BOURDET « Lumières, histoire et politique » (HDR)

 
Soutenance : Maxime BOUTROS-JACQUELINE « Pierre Bayle et les controverses sur le libre arbitre »

 
Soutenance : Quentin BIASIOLO « L’amour à l’épreuve du temps »

 
Soutenance : Zoé SCHWEITZER « Normes, limites et marges : le laboratoire tragique » (HDR)

 
Soutenance : Pascale MOUNIER « Expérimentations romanesques de la Renaissance » (HDR)

 
Soutenance : Yves GARDES « Paradoxes de la poétique chez Ralph Waldo Emerson »

 
Soutenance : Bruno ROCHE « Lumières épicuriennes au “Siècle des Saints” » (HDR)

 
Soutenance : Hélène LANNIER « Benoît Court, un juriste humaniste et ses livres »

 
Soutenance : Pauline CLOCHEC « Marx jeune hégélien - 1841-1846 »

 
Soutenance : Yuanfan HUANG « Conceptual tuning : a philosophical method »

 
Soutenance : Sylvia GIOCANTI « Scepticisme et philosophie » (HDR)

 
Soutenance : Livia SEGURADO « Popular Shakespeare : Brazilian Reappropriations »

 
Soutenance : Eric MARQUER, « Les conditions du lien civil » (HDR)

 
Soutenance : Marine PICON, "Normes et objets du savoir dans les premiers essais leibniziens"

 
Soutenance : Hubert AUPETIT, De L’Esprit géométrique aux Pensées de Pascal : nécessité biblique