Isabelle Moreau (ENS de Lyon, IHRIM), Susanna Seguin (Université de Montpellier 3, IUF, IHRIM)


Isabelle Moreau (ENS de Lyon, IHRIM) : « Les opérations éditoriales autour de la réception des Essais de Montaigne à Port-Royal »

Susanna Seguin (Université de Montpellier 3, IUF, IHRIM) : « De la collection à la démonstration : pratiques de lecture et stratégies argumentatives dans les manuscrits philosophiques clandestins »


Responsables du séminaire :
Mathilde BOMBART, Maxime CARTRON, Michèle ROSELLINI

Secrétariat : 04 78 78 73 92 - Mail : Frédérique Lozanorios

École doctorale - 18, rue Chevreul 69362 LYON cedex 07 - Tél : 04 78 78 74 69
ED 484 : 3LA, Lettres, Langues, Linguistique & Arts, http://3la.univ-lyon2.fr

Lieu : Université Jean Moulin, bâtiment Recherche, 18 rue Chevreul.
Un résumé de chaque séance et des documents complémentaires sont disponibles sur le carnet de recherches "Hypothèses"

Longtemps méprisés pour la (supposée) paresse qu’on les soupçonne d’encourager, les recueils et anthologies développent un rapport singulier à la lecture et au lecteur. Par le rapprochement, les découpages, choix et mises en forme des textes qu’ils opèrent, ces pratiques de compilation induisent des manières de lire et des rapports aux livres et aux textes particuliers. Sollicité par l’alternance entre cohésion et fragmentation inhérente à ces ouvrages, le lecteur est mis en face d’un ensemble recomposé, doté d’une continuité chronologique ou narrative, ou encore d’une cohérence esthétique ou historique. Qu’elles résultent de choix explicites ou non, ces opérations de sélection, découpage, agencement, soulèvent la question des effets qu’elles ont sur l’appréhension des écrits qui y sont rassemblés. Mis ou remis en jeu dans le contexte que constituent le recueil et ses circuits de diffusion propres, le texte devient disponible à de nouveaux regards, de nouveaux emplois. Dans le cas où le recueil se constitue vis-à-vis de l’œuvre d’un auteur publié par ailleurs, la question se pose aussi du rapport de la lecture anthologique à celle de l’œuvre complète. En étayant les analyses de la « rhétorique du lecteur » (lecture programmée et visée) par les informations disponibles sur les circulations et les utilisations de ces livres, éclairées par la connaissance des pratiques de lecture du temps (par exemple, les cahiers de lieux communs), le séminaire s’interrogera sur les modes de lecture que recueils et anthologies appellent, les types de lecteurs qu’ils construisent, et les usages de l’écrit qu’ils promeuvent ou permettent.

Après une année sur la question « Lire par morceaux : lecteurs et lectures de recueils et d’anthologies, 16e-18e siècle » (voir le programme pour 2017-2018 ainsi que les archives des séances dans les billets de ce carnet), nous allons continuer notre exploration de la question des recueils pour une seconde année, autour d’une problématique recentrée sur les opérations de mise en recueil : « Lire, recueillir, inscrire ».

Ce séminaire est ouvert à tous et s’adresse particulièrement aux étudiants de master et de doctorat visant à renforcer leur formation sur les pratiques littéraires et culturelles de l’époque moderne.