La polyphonie au siècle des Lumières


Le colloque se donne pour objet la construction de la notion de polyphonie au XVIIIe siècle. Sans se limiter à son emploi musical, le colloque fera apparaître la pertinence de cette notion dans le champ philosophique et littéraire.

En tant que catégorie musicale, la polyphonie s’oppose à l’unisson qui sert à bien des
égards de paradigme pour le mélodisme rousseauiste. Envisager la construction du discours musical à partir de plusieurs voix, c’est questionner la validité de ce modèle. Il s’agira donc de montrer que la musique fait entendre la pluralité, sur le plan vocal comme instrumental. Cette pluralité sonore n’est pas à confondre avec le régime du discours scientifique relatif à la découverte des harmoniques et de la résonance du corps sonore. Elle se joue sur un plan perceptif.

La polyphonie est aussi une catégorie littéraire, sociale, politique. Le colloque s’attachera donc à montrer comment la pluralité des voix hante le discours fictionnel, se retrouve dans l’éthique de la conversation des salons, et constitue un contre-modèle à l’unanimisme politique qui est celui de la volonté générale dans le contrat social rousseauiste.
Le périmètre géographique du projet englobe particulièrement les aires culturelles française et allemande, mais il est appelé à s’élargir en fonction des propositions suscitées.


Comité scientifique :
Jean-François Candoni (CELLAM, Rennes 2), Alexandre Chèvremont (IHRIM-ENS Lyon), Boris Previšić (Zentrum für Aufklärung, Kritisches Denken und Pluralität, Lucerne), Pierre Saby (IHRIM-Lyon 2)