Lancement du programme de recherche « L’émergence de la presse féminine au XVIIIe siècle »


Lancement du programme de recherche « L’émergence de la presse féminine au XVIIIe siècle »


Le séminaire du groupe dix-huitiémiste de Lyon 2 porte en particulier sur 2 programmes :

Pactes de famines et guerres des farines
Le programme s’intéresse à la question de la politique des subsistances entre 1750 et 1780, et aux crises – marquées en particulier par l’épisode dit de la « guerre des farines » du printemps 1775 – qu’elles engendrent. Si les aspects factuels sur les troubles ont été bien documentés, peu de travaux existent sur la façon dont ces problèmes liés à la question des subsistances et aux politiques libérales mises en place durant ces années ont été répercutés, amplifiés, déformés… dans et par la sphère publique au sens large, par le biais des journaux, des traités, des essais ou des textes pamphlétaires, mais aussi des chansons ou du théâtre, ou encore à travers les discours politiques ou moraux adressés au peuple, tels les mandements. En s’intéressant aux traces d’une possible opinion publique, et à la façon dont certains acteurs ont pu tenter de la « manipuler », le programme a pour ambition de documenter les mécanismes de crise dont les ressorts ne sont pas purement matériels, et qui entretiennent de nombreux échos avec l’actualité politique et sociale contemporaine.

L’émergence de la presse féminine au XVIIIe siècle
Ce nouveau programme de recherche pluriannuel vise à répertorier et à explorer un corpus de périodiques et journaux qui a rarement retenu l’attention de la critique : on entendra par presse féminine une presse écrite pour des femmes mais aussi par des femmes, ces deux catégories étant parfois poreuses. En construisant cet objet de recherche, qui comportera un double ancrage français et anglais, il s’agira de réfléchir aux modalités de la construction médiatique de la différence des sexes, notion qui – certains travaux critiques l’établissent – se constitue et s’impose au cours du xviiie siècle –, à corréler de manière critique à l’instauration d’une partition des espaces public et privé. Il s’agira aussi d’examiner dans quelle mesure cette presse est productrice de discours et de représentations qui interrogent ou, à l’inverse, entérinent voire renforcent les normes de la féminité et de la masculinité. Alors que ces phénomènes ont surtout été étudiés à partir de corpus qui bien souvent méconnaissent le rôle de la presse, on se propose de ré-examiner certaines idées désormais reçues à la lumière de l’étude de ces périodiques et journaux dont l’importance, dans la constitution d’une opinion publique naissante, n’est plus à démontrer.

Les réunions ont lieu le vendredi à 16h30, à la Maison des sciences de l’homme Lyon – Saint-Étienne, 14, avenue Berthelot, 69007 Lyon