Le droit naturel. Enjeux terminologiques d’un concept

La polysémie du concept de droit naturel est un fait unanimement reconnu. Tout en reconnaissant les failles d’une périodisation des conceptions jusnaturalistes, l’historiographie conserve néanmoins l’idée de « figures historiques » parvenant à en cristalliser le sens pour une période donnée. L’histoire du droit naturel est présentée comme constituée par une série de grands auteurs, « comme on saute de sommet en sommet, sans mettre le pied dans les vallées du savoir » (Scattola, 1999, p. 5).

L’objectif du colloque est d’explorer une partie de ces « vallées ». Il propose de dégager les multiples facettes de cette notion complexe en se centrant sur les travaux d’auteurs « mineurs » ou méconnus de la première modernité, où la pluralité de sens du droit naturel est si manifeste. Les désaccords touchent tout autant à son fondement qu’à sa nature, ses sujets, ou sa finalité. Les différences interprétatives ne recoupent pas celles des grandes traditions de pensée. Le recours à des méthodologies et à des sources diverses ne suffit pas à les expliquer.
Comment expliquer ces divergences définitionnelles ? Quels enjeux soulevaient les choix opérés par les auteurs ? Enfin, quelles ont été la réception et l’utilisation de cette polysémie dans l’espace culturel qui a suivi la première modernité ?