Louisa Siefert (Lyon 1845 - Pau 1877)


Organisatrice principale Aimée BOUTIN, (Florida State University, Collegium de Lyon-Institut d’études avancées)

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Cette journée d’étude consacrée à la poète lyonnaise moderne Louisa Siefert se propose d’éclairer l’ensemble de son œuvre et l’état de la recherche sur cette femme poète contemporaine de George Sand, Charles Baudelaire, François Coppée, et Arthur Rimbaud. Poète parnassienne née à Lyon, Louisa Siefert (1845-1877) est méconnue aujourd’hui, pour ne pas dire oubliée. Si on la connaît, c’est généralement en rapport avec son premier recueil de poésie Rayons perdus si bien accueilli par ses contemporains que la première édition de 1868 s’est épuisée en un mois et quatre autres éditions ont suivi. La deuxième édition de 1869 est préfacée par Charles Asselineau qui sert de mentor poétique à la jeune poète. Collaboratrice du Parnasse contemporain, elle allie une sensibilité post-romantique avec une pratique formelle très travaillée (elle emploie le sonnet, le pantoum, la terza rima) ; ce travail formel et le stoïcisme revendiqué de sa vision du monde la distinguent des poètes femmes qui l’ont précédée, notamment Marceline Desbordes-Valmore. Outre Rayons perdus, Siefert a publié quatre volumes de poésie, un roman, des contes, des pièces de théâtre, des traductions et de la critique littéraire dans le Journal de Lyon. Elle a par ailleurs laissé une énorme correspondance inédite qui présente un vif intérêt d’un point de vue littéraire, historique, médical, politique, et religieux. Victime précoce de la tuberculose, elle est morte à Pau où elle suivait une cure thermale et où elle s’était installée avec son époux Jocelyn Pène, le secrétaire d’Emilio Castelar et fondateur du journal L’Informateur de Pau auquel Louisa Siefert a collaboré. Après sa mort, sa mère publie Souvenirs rassemblés par sa mère (1881), une biographie posthume suivie de poèmes inédits qui permet de mieux contextualiser la vie et l’œuvre de la poète.

La récente traduction en français de l’ouvrage d’Adrianna Paliyenko, Envie de génie, sur la riche contribution des femmes à la question de l’originalité et à l’histoire de la poésie française au XIXe siècle, ouvre de nouvelles perspectives de recherche sur Siefert. Depuis que les manuscrits et les lettres inédites de Siefert conservés dans la collection des livres rares de la bibliothèque Beinecke à l’université de Yale aux États-Unis ont été classés et partiellement numérisés, les chercheurs peuvent dorénavant accéder à un large éventail d’archives qui promettent un nouvel éclairage sur sa poésie, sa critique littéraire, ses voyages et ses idées politiques ou religieuses. Cette journée d’étude invite à (re)découvrir la voix poétique de Louisa Siefert dans toute sa complexité en considérant aussi des nouveaux corpus, tels que ses œuvres romanesques et théâtrales qui ont jusqu’à ce jour échappé à l’attention de la critique.


Comité scientifique :
Adrianna PALIYENKO (Colby College, États-Unis), Olivier BARA (IHRIM, Lyon 2), Christine PLANTÉ (IHRIM, Lyon 2), et Catherine WITT (Reed College, Étas-Unis)