Louise FERTE « Liberté de conscience et Institution éducative au XIXe siècle : La formation du concept de liberté de conscience et l’école de la République en France au XIXè siècle »

Thèse sous la direction de Antony MCKENNA et de Pierre-François MOREAU.

Le jury est composé de :
 Delphine ANTOINE-MAHUT (présidente),
 Laurence CORNU,
 Patrice VERMEREN.

Résumé

Qu’est-ce que la liberté de conscience ? Après avoir examiné deux grandes traditions théologiques issue de la Réforme, celle de Castellion au XVIe siècle puis celle de Bayle au XVIIe siècle, qui font chacune de la liberté de conscience le nom d’un nouveau rapport entre l’individu et Dieu questionnant l’importance de l’institution religieuse, la présente thèse considère l’apport politique de cette notion qui reparaît en France lors de la Révolution française pour souligner les enjeux religieux de l’avènement de la République. Le concept de liberté de conscience permet de dévoiler cette réflexion qui s’étend tout au long du XIXe siècle sur la nature des fondements moraux de la République, réputés universels et indépendants des religions particulières, que l’institution scolaire est chargée de diffuser. À partir de quatre moments clés de la construction de l’école républicaine française au XIXe siècle (le moment Guizot sous la monarchie de Juillet ; la Révolution de 1848 avec le plan Carnot et le Manuel républicain de Renouvier ; la pensée du républicain Edgar Quinet en exil sous le Second Empire ; l’apport de Ferdinand Buisson dans l’institutionnalisation de la laïcité sous la Troisième République), nous cherchons à mettre en évidence la proximité entre cette quête d’un universel moral, qui prendra le nom de « laïcité », et une réflexion théologique menée par plusieurs républicains autour de l’institutionnalisation d’une religion respectueuse de la liberté de conscience qui accompagnerait la construction de la République française.