Molière par la scène. Leçons de l’interprétation


Organisation : Céline CANDIARD (Université Lumière Lyon II, IHRIM)

Organisé à l’occasion du quadricentenaire de la naissance de Molière, ce colloque-festival se propose d’examiner à nouveaux frais son théâtre, par le prisme de la mise en scène moderne et contemporaine (XXe-XXIe s.). Il s’agira d’une part de mesurer ce que notre regard sur ce théâtre doit aux grands metteurs en scène du XXe siècle comme Baty, Jouvet ou Planchon, et d’autre part de comprendre en quoi le passage par la scène peut constituer en lui-même, aujourd’hui, un instrument de connaissance du théâtre de Molière. Comment, en mettant le texte sur le plateau, le metteur en scène fait-il apparaître de nouveaux fonctionnements et mécanismes dramaturgiques, qui passaient inaperçus sans l’épreuve de la scène ?

La mise en scène est bien sûr par vocation un instrument herméneutique, qui met au jour les significations latentes – délibérées ou non – du texte de théâtre. Mais elle est aussi un instrument proprement heuristique : les grandes incarnations successives ayant donné corps aux personnages de Molière (le Dom Juan austère et grandiose de Jouvet, le Tartuffe fiévreux et séducteur de Richard Fontana chez Vitez, l’Agnès adolescente d’Isabelle Adjani chez Roussillon) ont ainsi permis de prendre conscience de multiples potentialités des pièces. De même, certains constats sur la structure dramatique ne peuvent se faire que par le passage à la scène (rythme général de la composition en actes, importance des liaisons scéniques, structuration de la tirade pour la voix, écriture entièrement pensée en fonction du souffle, etc.). En s’imposant comme instances à part entière dans le processus artistique à partir de la fin du XIXe siècle, les metteurs en scène ont ainsi ouvert des voies nouvelles pour la compréhension et le rayonnement du théâtre de Molière, qui avait surtout jusqu’alors emprunté les outils de l’histoire et de l’analyse littéraire.

Ce colloque portera un regard global sur les mises en scène de Molière dans le théâtre vivant, en faisant place notamment au théâtre francophone, où Molière fait l’objet de nombreuses adaptations et hybridations, et aux théâtres d’autres langues et cultures (anglophones, hispanophones, orientales…), où le rayonnement de Molière passe par un travail de traduction sans cesse renouvelé.

Les propositions de communication sont attendues avant le 30 juin 2021 à ces adresses :

Jean DEGUARDIA

Celine CANDIARD

Tristan ALONGE


Comité d’organisation

Gilles Declercq, Université Sorbonne-Nouvelle, IRET
Jean de Guardia, Université Grenoble-Alpes, Litt&Arts
Sylvie Chalaye, Université Sorbonne-Nouvelle, IRET
Céline Candiard, Université Lumière Lyon II, IHRIM
Tristan Alonge, Maison Française d’Oxford (CNRS), Université de la Réunion
Stella Spriet, University of Saskatchewan, Canada

Comité scientifique
Jean-Marie Apostolidès, Georges Banu, Jan Clarke, Marco Consolini, Sylvaine Guyot, Tiphaine Karsenti, Mario Longtin, Pierre Longuenesse, Bénédicte Louvat
Daniel Mesguich, Catherine Naugrette, Florence Naugrette, Wes Williams