Poésie du moment 1800 : poétiques et territoires


Organisé par Stéphanie Genand, Université de Rouen – CEREDI
Jean-Marie Roulin, Université Jean Monnet – UMR IHRIM

Séance 6

Répondant à l’amicale invitation de Sarah Al-Matary et Stéphane Zékian, la sixième séance de « 1800 » se tiendra dans le cadre du séminaire « Littératures et arts XIXe-XXe siècles » de l’UMR IHRIM. Il portera sur la poésie du moment 1800. Il s’agira de défier la doxa qui voudrait que ces années n’ont eu de poésie que sous la figure posthume, martyrologique et, suprême déboire, néoclassique, d’André Chénier. De 1819, date de l’édition qu’a donnée Latouche de ses poésies, à 1820, année de la publication des Méditations poétiques, la frontière serait franchie, le partage des eaux fait, entre celles, usées, de la poésie légère, pour ne pas dire creuse, du XVIIIe siècle, et celles, riches et torrentielles, de la poésie romantique, le Hugo des Orientales et Sainte-Beuve, avec Vie, Poésies et Pensées de Joseph Delorme, prenant, dès les années vingt, le relais de Lamartine. Dans une confrontation inédite, les cas de Jacques Delille, né en 1738, et du jeune Vigny, de 60 ans son cadet, permettront de s’interroger sur ce qu’est la poésie de ce moment, de dessiner d’autres continuités ou ruptures, d’éclairer un territoire que l’histoire littéraire a couvert de son ombre. Et si, en poésie aussi, 1800 s’avérait, dans ses contradictions même, un temps séminal ?

Prochaine séance
Vendredi 20 novembre 2020
Université de Lausanne (Suisse)


Ce séminaire se veut une fédération active de chercheurs, d’enseignants et de doctorants travaillant sur la période 1780-1830. La périodisation de l’histoire littéraire française et les contraintes institutionnelles ont constitué ces cinquante années en un point aveugle. Il s’agira d’appréhender ce moment capital de la vie littéraire non comme une transition entre déclin des Lumières et invention du romantisme, mais comme des années dynamiques et fécondes, tumultueuses jusqu’à la confusion, et fertiles de ce tumulte même.

Le groupe « 1800 » se réunirait deux fois par an, dans un premier temps autour des deux grands axes qui vont structurer nos réflexions, sans être bien entendu exclusives de toutes les autres initiatives scientifiques qui naîtront au fil de nos rencontres :

  Une nouvelle histoire littéraire de la France entre 1784 et 1830, dirigée par Jean-Marie Roulin.
  Une histoire de la folie à l’âge moderne, dirigée par Stéphanie Genand.

Lieu d’échange et de réflexion, chaque séminaire donnera la parole autant aux enseignants- chercheurs qu’aux doctorants ; non pas pour présenter des communications abouties, comme dans un colloque, mais des démarches, des questionnements, des états des lieux critiques susceptibles de nourrir le débat et d’ouvrir des perspectives nouvelles. Il sera aussi l’occasion de présenter des éditions en cours, de nouveaux travaux ou des thèses. Il donnera enfin lieu à la création d’un « Carnet de recherche » sur hypotheses.org, afin de faire vivre nos réflexions sur ces questions au-delà des séances effectives qui nous réuniront. Il est donc ouvert à toutes celles et ceux qui souhaitent y participer, à toutes les propositions et initiatives.

Carnet de recherche en ligne : https://1800.hypotheses.org/