Rejouer l’opéra : transcriptions, réécritures


Organisation et contacts : Marie DEMEILLIEZ (Univ. Grenoble Alpes) et Thomas SOURY (Univ. Lumière Lyon 2)

Voir le n°22 de la revue European Drama and Performance Studies sur le même thème.

Clotilde VERWAERDE (université Paris 8, MUSIDANSE) : « Les arrangements des opéras de Grétry : stratégies musicales et politiques éditoriales »
La première représentation du Huron en 1768, qualifié de « coup d’essai heureux et brillant » par le Mercure de France, marque le début de plus de trois décennies de succès pour André Grétry. « La musique de cet auteur a le double avantage de réussir au Théâtre & de faire les délices des Sociétés particulières » comme en témoigne l’annonce de parution de la partition de L’Amant jaloux en 1779. Une telle affirmation est pleinement justifiée par le nombre important d’arrangements de ses ouvertures, airs et autres extraits de ses opéras, publiés sous forme de recueils ou au sein de collections périodiques. Le répertoire ainsi formé est conséquent, ce qui permet d’en étudier les politiques éditoriales quant à l’instrumentation et la constitution des recueils ou collections. À l’heure du déclin de la pratique de la basse continue, les arrangements d’airs d’opéra avec accompagnement réalisé pour le clavecin, le pianoforte ou la harpe se multiplient : sur la base d’une étude comparée de plusieurs recueils, les choix d’adaptation de la partition originale de Grétry sont analysés et comparés aux pratiques décrites ou observées dans des œuvres contemporaines de musique de chambre.

Yves JAFFRÈS (Mozarteum de France, Lyon) : « Michel Corrette, témoin de l’activité lyrique dans le Paris du XVIIIe siècle »
La longue vie de Michel Corrette (1707-1795) lui a permis de suivre pas à pas l’évolution de la pratique musicale et du goût depuis les années 1730 jusqu’à la Révolution. Si l’on s’est intéressé jusqu’à présent surtout à sa musique d’orgue, à ses œuvres instrumentales (sonates, concertos) et à ses nombreuses méthodes, tout ce qui concerne ses rapports avec le monde des spectacles lyriques parisiens n’a guère été étudié.
Dans la seconde moitié du siècle, Corrette a eu à cœur de diffuser par ses nombreux arrangements pour clavecin le nouveau répertoire qui fleurissait sur les scènes de l’Opéra et de la Comédie Italienne, devenue le lieu de l’épanouissement des comédies à ariettes, nouvelle forme de l’opéra-comique. Corrette finalement aura contribué de manière non négligeable à l’intensité de cette vie musicale.


Dès le début de son histoire, l’opéra français suscite la fabrication et la diffusion de nombreux objets, parallèlement aux représentations de l’Académie royale de musique : morceaux choisis d’airs à chanter ou à jouer, arrangements et transcriptions font la joie des amateurs de musique, tout en représentant d’intéressantes opportunités commerciales pour les éditeurs, arrangeurs et copistes. Parodies profanes et spirituelles donnent une nouvelle vie à de nombreux fragments d’opéras. Estampes ou gravures conservent et diffusent le souvenir visuel des spectacles. 
Cette importance des produits dérivés reste encore peu étudiée pour les xviie et xviiie siècles. Elle soulève diverses questions que les différentes séances de ce séminaire envisageront tour à tour, qu’il s’agisse de la fabrication, de la diffusion et des usages de ces produits : pratiques musicales et éditoriales, sélections des extraits choisis, lieux et pratiques de ce répertoire, questions de droit d’auteur.

Informations pratiques
Les six séances du séminaire se tiendront alternativement à l’université Grenoble Alpes et à l’université Lumière Lyon 2 : à chaque fois, deux intervenants présenteront une communication sur une thématique partagée, devant un public d’étudiants et de collègues intéressés. Toutes les séances seront retransmises en visio-conférence (liens zoom disponibles sur le site de l’IHRIM les jours précédents, ou sur demande).

Lieux
Grenoble : UGA, Maison des langues et des cultures, salle Jacques Cartier, Domaine Universitaire de Grenoble
Lyon : Univ. Lumière Lyon 2, département de musicologie, 3 rue Rachais, 69003 Lyon