Séance 10 : Séminaire « 1800 » 2022-2023
Organisé par Stéphanie GENAND, Université Paris-Est Créteil, LIS Lettres, Idées, Savoirs EA 4395
Jean-Marie ROULIN, Université Jean Monnet – UMR IHRIM
Séance 10
Les travaux récents sur la production dramatique et la vie théâtrale des années 1789-1823 ont remis en cause les idées acquises, et ouvert de nouvelles pistes de recherche. Le théâtre de cette période reste pourtant encore relativement peu étudié, faute de données aisément accessibles et en raison des jugements de valeur négatifs. Le théâtre des périodes révolutionnaire et impériale se caractérise par des tensions entre innovation et réaction conservatrice face à l’évolution esthétique, à l’essor de genres nouveaux, à la transformation des langages scéniques. Des débats critiques opposent les conservateurs aux partisans de la primauté de “l’effet” sur les codifications. Le panorama théâtral “démocratisé” en 1791 par la loi de janvier 1791, puis codifié par Napoléon se trouve reconfiguré. Jusqu’à la Restauration, des politiques culturelles, qui envisagent le théâtre comme un des moyens d’expression collective les plus puissants, agissent sur la création et la réception des spectacles, modifient certains paradigmes esthétiques et déterminent les rapports entre écriture dramatique et institutions. La transformation de la tragédie, l’explosion et la mutation des genres et des formes tout au long de la décennie révolutionnaire, l’essor du mélodrame au tournant du siècle, le changement des formes du comique, le renouvellement des langages scéniques et du débat critique représentent autant de sujets qui seront évoqués au cours de la journée d’étude qui se déroulera à Saint-Étienne dans le cadre du séminaire « moment 1800 ».
Ce séminaire se veut une fédération active de chercheurs, d’enseignants et de doctorants travaillant sur la période 1780-1830. La périodisation de l’histoire littéraire française et les contraintes institutionnelles ont constitué ces cinquante années en un point aveugle. Il s’agira d’appréhender ce moment capital de la vie littéraire non comme une transition entre déclin des Lumières et invention du romantisme, mais comme des années dynamiques et fécondes, tumultueuses jusqu’à la confusion, et fertiles de ce tumulte même.
Le groupe « 1800 » se réunirait deux fois par an, dans un premier temps autour des deux grands axes qui vont structurer nos réflexions, sans être bien entendu exclusives de toutes les autres initiatives scientifiques qui naîtront au fil de nos rencontres :
– Une nouvelle histoire littéraire de la France entre 1784 et 1830, dirigée par Jean-Marie Roulin.
– Une histoire de la folie à l’âge moderne, dirigée par Stéphanie Genand.
Lieu d’échange et de réflexion, chaque séminaire donnera la parole autant aux enseignants- chercheurs qu’aux doctorants ; non pas pour présenter des communications abouties, comme dans un colloque, mais des démarches, des questionnements, des états des lieux critiques susceptibles de nourrir le débat et d’ouvrir des perspectives nouvelles. Il sera aussi l’occasion de présenter des éditions en cours, de nouveaux travaux ou des thèses. Il donnera enfin lieu à la création d’un « Carnet de recherche » sur hypotheses.org, afin de faire vivre nos réflexions sur ces questions au-delà des séances effectives qui nous réuniront. Il est donc ouvert à toutes celles et ceux qui souhaitent y participer, à toutes les propositions et initiatives.
Carnet de recherche : https://1800.hypotheses.org/