Table ronde « L’aliénation, un concept opératoire pour l’analyse des textes et images ? »


Porteurs du projet

  • Ian BYRD (Ujm-se | Ihrim)
  • Camille SIGNES (Ujm-se| Ihrim)
  • Nina LUTZ (Ujm-se | Ihrim)
  • Théo FAVRE-ROCHEX (univ. Paris 1 Panthéon-Sorbonne | Hiphimo)
  • Mohamed Amine ASSARIKHI (Ujm-se | Eccla)
  • Daria PETLIAEVA (Ujm-Se | Triangle)

Projet junior rattaché à l’université Jean Monnet.

Carnet Hypothèses

« Un livre doit être la hache qui brise la mer gelée en nous », écrivait Kafka, dont l’univers fictionnel est souvent perçu comme un miroir grossissant d’une modernité aliénante. Plus récemment, Hartmut Rosa a suggéré que l’un des attraits de l’art réside dans son pouvoir à faire entrevoir « la possibilité d’un mode d’être-au-monde où sujet et monde se répondent l’un à l’autre ».

Cette journée sera l’occasion d’explorer les liens entre la littérature, les autres arts et les dynamiques d’aliénation et de désaliénation, à la fois au cœur des œuvres et au-delà d’elles. Il s’agira également d’interroger la pertinence des outils d’analyse littéraire et artistique pour repenser l’aliénation, un concept dont la définition semble inséparable du recours à la métaphore.

Avec

  • Gabrielle FLIPOT MEUNIER (université de Montréal / Sorbonne Université)
  • Medrar SALLEM-ÂATI (École normale supérieure de Tunis)
  • Louise MAI (Sorbonne Université, CELLF)
  • Mouna BEN HAMMED (université Paris 8, ESTCA)

Description

Créé au printemps 2024 en réponse à un appel à projets lancé par l’Université Jean Monnet de Saint-Étienne, le laboratoire junior Ancoli (Aliénation(s) et Norme(s) : Croisement d’Outils Littéraires et Interdisciplinaires) mène des activités de recherche autour du concept d’aliénation et ses usages. Ce terme, dans son acception la plus large, désigne le fait de devenir étranger à soi-même et concerne des domaines aussi variés que la psychiatrie, le marxisme, ou encore les théories décoloniales et féministes. La question de l’aliénation nourrit également les champs de la création et de la réflexion esthétique.
Ce concept polysémique qui, après être devenu incontournable dans la pensée sociale et politique d’après-guerre au point de servir de mot d’ordre aux mouvements de 1968, a finalement fait l’objet de critiques légitimes dont nous aimerions préciser les contours.
Ainsi, dans une démarche ancrée dans le présent et tournée vers l’avenir, nous chercherons à interroger la pertinence et les usages actuels d’une notion qui suscite d’ores et déjà un regain d’intérêt en philosophie sociale. Pourquoi ce concept, naguère jugé obsolète, trouve-t-il encore une résonance aujourd’hui ? Dans quelle mesure peut-il être fécond de le redéfinir dans une perspective interdisciplinaire, en dialogue avec des problématiques plus récentes comme l’intersectionnalité ? Enfin, ce concept polysémique peut-il constituer un outil herméneutique fertile pour la théorie littéraire aujourd’hui ?
Tout au long de l’année 2024-2025, nous organiserons des tables rondes à l’Université Jean Monnet de Saint-Etienne, chacune dédiée à un des champs d’application du concept d’aliénation, afin de questionner et redéfinir cette notion. Ces rencontres feront l’objet de comptes-rendus publiés sur notre carnet Hypothèses, dans le but de proposer des ressources accessibles à toutes et tous.