Philon d’Alexandrie dans l’Europe moderne : réceptions d’un corpus judéo-hellénistique (XVIe-XVIIIe s.)

Colloque international organisé dans le cadre de l’Oxford Centre for Hebrew and Jewish Studies (Université d’Oxford), de l’ENS de Lyon, de l’Institut d’histoire des représentations et des idées dans les modernités (CNRS, IHRIM), du Labex CoMod (Université de Lyon), du GIS Humanités, de l’Institut d’histoire du livre, de la Société d’étude du XVIIe siècle, de la Bibliothèque municipale de Lyon, et de l’Institut des Sources chrétiennes (CNRS, HISOMA)

Comité scientifique :
Monique Alexandre, Guillaume Bady, Katell Berthelot, Antonella Del Prete, Marc Fumaroli, Carlos Lévy, Pierre-François Moreau, Gianni Paganini, Jean-Louis Quantin, David T. Runia, Joanna Weinberg

Organisation :
Smaranda Marculescu et Frédéric Gabriel
Équipe administrative :
Anne Gisclon, Diane Laurent, Afida Madjidi, Anne-Laure Motkin, Alla Zhuk

Avec les conférences de Giovanni Benedetto, Michael Cover, Jérémy Delmulle, Marie-Luce Demonet, Frédéric Gabriel, Nicholas Hardy, Thomas Leinkauf, Scott Mandelbrote, Smaranda Marculescu, Pierre-François Moreau, Claudio Moreschini, Gianni Paganini, Martine Pécharman, Marco Rizzi, François Roudaut, David T. Runia, Luigi-Alberto Sanchi, Myriam Silvera, Matthieu Somon, Gregory E. Sterling, Brigitte Tambrun, Lucia Maddalena Tissi, Joanna Weinberg

Discutants :
Monique Alexandre (Université Paris-Sorbonne), Piet van Boxel (University of Oxford, Bodleian Library), Francesca Calabi (Università di Pavia), Laurent Lavaud (ENS de Lyon, IHRIM), Carlos Lévy (Université Paris-Sorbonne), Maren Niehoff (The Hebrew University of Jerusalem)

Ce colloque international, réunissant des universitaires et des chercheur(e)s européens, américains et australiens, est consacré à la réception de l’œuvre de Philon d’Alexandrie à l’époque moderne, étape essentielle, et pourtant très peu étudiée, dans une longue chaîne qui se déploie de l’époque patristique jusqu’au nouvel essor des études philoniennes des cinquante dernières années. Par le prisme philonien, mais en spécifiant à chaque fois les segments précis des textes mobilisés, ce colloque poursuit l’étude des phénomènes de réception à l’époque moderne, l’étude des usages des références antiques, mais examine aussi la manière dont on découvre véritablement un corpus, dont sa connaissance se diffuse, et il mesure ses effets par rapport aux médiations dont il était précédemment dépendant. Deux axes de recherche ont été choisis : 1) une première approche concerne la philologie et l’histoire du livre ; 2) une seconde souhaite préciser les usages diversifiés de Philon dans les commentaires exégétiques, les traités théologiques, l’érudition historique, et plus largement les controverses.
1) Avec l’édition princeps des œuvres de Philon par Adrien Turnèbe en 1552, à Paris, la réception de Philon prend un nouveau souffle à l’ère de l’imprimé et bon nombre de traductions, en latin et en langues vernaculaires voient le jour. Nous mettrons en perspective ces éditions de Philon avec les contextes sociaux des réseaux d’imprimeurs, d’érudits et de patronages prestigieux. On précisera la connaissance des manuscrits, notamment byzantins, dont dépendent ces travaux, et les options herméneutiques choisies par les traductions qui déterminent la manière dont on comprend Philon dans l’Europe moderne.
2) Au-delà de la transmission textuelle, quel visage de l’auteur retient-on, quelles sont les facettes de l’œuvre philonienne qui sont utilisées ? Comment sont-elles mises à contribution et transformées par les débats en cours ? De quelle manière les lectures, directes ou indirectes, de Philon suscitent-elles l’intérêt et des polémiques entre les différents courants philosophiques et religieux aux XVIe-XVIIIe siècles ? De nombreux sujets intègrent l’apport philonien : platonismes de la Renaissance, histoire du monachisme primitif, préfiguration vétérotestamentaire de la Trinité, socinianisme, etc. Philon étant aussi une source, à côté d’autres corpus, pour la connaissance des matières hébraïques, on se demandera quelle est la place qui lui est octroyée. On s’interrogera également sur les enjeux de sa « redécouverte » par le judaïsme au XVIe siècle et sur les conséquences de cette redécouverte pour l’histoire philosophique du judaïsme.
La tenue à Lyon de ce colloque n’est pas le fait du hasard, l’ancrage lyonnais des études philoniennes étant bien connu dans le monde académique. Le premier colloque sur Philon s’est déroulé en septembre 1966 dans cette ville où se trouve l’Institut des Sources Chrétiennes, au sein duquel ont été éditées ses œuvres complètes en trente-six volumes de 1961 à 1992.

Colloque ouvert au public, aucune inscription nécessaire.
La présence à ce colloque peut être validée pour le second semestre des Masters de l’ENS de Lyon en Histoire de la philosophie et en Philosophie contemporaine. Les étudiants intéressés doivent se rapprocher de leur directeur de Master.