Séminaire « La condition architecturale de la musique » 2022-2023
Organisation : Alexandre CHÈVREMONT
Horaire : 17h - 19h. Hybride
Le séminaire se fixera pour objectif de dégager une « condition architecturale de la musique ». La construction d’un lieu d’écoute permet d’instaurer une rupture entre le bruit, laissé à la porte, et le son qui résonne dans la salle. Le temps de réverbération, calculé pour la première fois par Wallace Clement Sabine en 1900, est variable selon les salles, et selon leur destination, notamment selon qu’il s’agit d’y écouter une parole (typiquement, une salle de conférence) ou de la musique. L’existence d’un lieu voué à l’écoute isole le sonore d’autres modalités sensorielles, qui sont alors minorées, effacées, ou également valorisées : on y entre pour écouter, mais aussi pour y voir un spectacle, dans le cas de l’opéra. Pour parler de la musique, il faut revenir à cette condition initiale, tout en prenant acte du fait que les techniques de fixation du son l’ont progressivement émancipée de cette condition. Aujourd’hui, la plupart du temps, la musique est écoutée en dehors de sa condition architecturale, diffusée à domicile ou écoutée avec des écouteurs.
Pour couvrir l’ensemble du problème, le séminaire s’intéressera cette année au « son du théâtre », pour reprendre le titre d’un livre paru récemment, tout autant qu’à celui d’une salle de concert ou d’opéra ; en outre, il s’agira d’interroger les acoustiques architecturales « mixtes », qui (de même qu’une musique mixte mêle instruments de musique et machines à produire du son) articulent la réverbération du son à sa diffusion par des haut-parleurs. L’exemple canonique qu’on se proposera d’analyser est celui du pavillon Philips conçu pour l’exposition universelle de Bruxelles en 1958, et qui a vu collaborer Iannis Xenakis, Edgar Varèse et Le Corbusier.
Organisé avec l’IHRIM (Institut d’Histoire des Représentations et des Idées dans les Modernités) – ENS Lyon.