Anthropologie sceptique et modernité
Sylvia GIOCANTI (dir.)
coll. « La Croisée des chemins »
Lyon, ENS éditions
7 juillet 2022, 286 p.
ISBN 979-10-362-0528-6
L’Histoire du scepticisme de Richard H. Popkin, qui a dominé la recherche aux États-Unis et en Europe depuis les années 1960, était essentiellement consacrée aux rapports entre scepticisme et foi entre la fin du Moyen Âge et le début du XIXe siècle. Et lorsque Stanley Cavell a réintroduit la question de l’homme dans les études sceptiques contemporaines, c’est dans le sillage d’une interprétation du doute hyperbolique des Méditations métaphysiques de Descartes qui conduisait à faire des sceptiques des anti-humanistes renonçant au monde. C’est pourquoi il importait, suivant la suggestion d’Hans Blumenberg, de poser la question anthropologique à partir du rôle clef joué par le remodelage du scepticisme antique dans les Essais de Montaigne. Après s’être demandé s’il y a un sens à parler d’un « naturalisme sceptique » ou encore d’une « anthropologie sceptique de la croyance », le présent ouvrage s’interroge sur les limites d’une approche exclusivement rationnelle de l’humanité et réfléchit à l’importance de la relation pour la penser non plus en termes de nature mais de condition. Il montre ainsi la contribution paradoxale mais constante du scepticisme philosophique à l’étude de l’homme.
Cet ouvrage a reçu le soutien financier de l’IHRIM. Sylvia GIOCANTI est professeure à l’université Paul Valéry Montpellier et membre associé de l’IHRIM.
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