Justice écologique, justice sociale

Exemples historiques, analogies contemporaines et théorie politique

Aliènor BERTRAND (dir.)

coll. « Environnement »
Paris, Victoires Éditions
avril 2015, 164 p.
ISBN 978-2-35113-235-7

Sous la direction d’Aliènor BERTRAND (CNRS), ce volume réunit les travaux engagés en 2012 dans le cadre d’un programme PEPS (Projets exploratoires premier soutien) « Inégalités écologiques » soutenu par le CNRS et l’IHPC. Il s’inscrit dans l’esprit de convergence pluridisciplinaire des deux ouvrages coordonnés par Dominique Taurisson-Mouret et Éric de Mari, parus chez Victoires Éditions (L’impact environnemental de la norme en milieu contraint et Ranger l’animal).

Résumé

La justice sociale est-elle contradictoire avec l’écologie ? Cet ouvrage a pour objectif de renverser les manières usuelles d’aborder les relations entre la justice écologique et la justice sociale. Il contredit le postulat trop simple selon lequel la prise en charge des questions environnementales ne serait devenue une nécessité pratique et théorique qu’à partir de la fin du XXe siècle grâce à l’émergence des mouvements écologistes ou altermondialistes.
L’enjeu du livre est de récuser la difficulté d’articuler deux justices, sociale et écologique, sous prétexte qu’elles appartiendraient à des ordres différents, ou même qu’elles seraient intrinsèquement contradictoires. Les auteurs montrent au contraire que l’opposition de ces deux justices est un artefact entretenu par l’approche « environnementaliste », dont l’une des sources est paradoxalement le mouvement américain pour la justice « environnementale ». De fait, les « inégalités écologiques » ont d’abord été les déclencheurs des grandes luttes sociales du mouvement ouvrier. Ces conflits ont jalonné l’histoire de l’industrialisation occidentale et de la colonisation occidentale et perdurent encore.
Pourquoi les « inégalités écologiques » apparaissent-elles aujourd’hui détachées de l’ensemble des luttes sociales ? Les études ici menées sur les problèmes de la santé au travail, les pollutions industrielles, les questions agraires ou la justice de l’eau montrent à l’inverse qu’elles leur sont inextricablement liées. Il s’agit donc non seulement de rendre l’écologie à l’histoire sociale de très longue durée mais aussi d’interroger dans une perspective anthropologique et politique large les habitudes mentales qui nous conduisent à opposer la justice sociale et la justice écologique.

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