L’inceste : entre prohibition et fiction

Christelle BAHIER-PORTE, Catherine VOLPILHAC-AUGER (dir.)

coll. « Fictions pensantes »
Paris, Hermann
14 décembre 2016, 290 p.
ISBN 9-78270-5693-23-7

Ce volume, qui aborde le XVIIe, le XVIIIe et le XIXe siècles, constitue la publication d’un séminaire commun de l’ancien IHPC devenu depuis IHRIM.

Pourquoi tant d’incestes dans la littérature française d’Ancien Régime ? L’inceste révèle des enjeux cruciaux : sur la conception du sujet, la notion de nature, les fondements de la morale, les sources du droit ou l’universalité de la loi, mais aussi sur la fonction même de la littérature. Cet ouvrage propose donc d’envisager l’inceste moins comme un thème que comme un lieu qui permet de penser et de formuler un indicible dont il serait l’indice ou le révélateur. C’est pourquoi une approche interdisciplinaire a été privilégiée, faisant appel à l’anthropologie, l’histoire du droit et des religions, la psychanalyse, mises en perspective grâce à l’analyse littéraire. La diversité des auteurs et des genres abordés montre la complexité d’une telle notion, obscène et obsédante à la fois, qui cache et révèle, et apparaît par là comme un parfait objet de pensée et de littérature.

Sommaire

Première partie. L’inceste entre définition et représentation

Jean Bart (Université de Dijon), « De quoi inceste est-il le nom ? »

Philippe Martin (Université de Lyon II), « L’inceste spirituel (xvie-xviiie siècle). »

Catherine Volpilhac-Auger (ENS de Lyon et Institut universitaire de France), « Fonctions de l’inceste ou la voix de Cassandre. »

Deuxième partie. Entre la vie et l’œuvre : dénoncer l’inceste

Bruno Roche (IHPC-UMR 5037), « De la polémique aux variations poétiques sur l’inceste : Garasse, La Mothe Le Vayer, Cyrano. »

Cyril Chervet (Université de Lyon II), « Molière, de l’inceste à l’“incestuel” »

Françoise Le Borgne (Université de Clermont-Ferrand II), « “Délation horrible d’un gendre calomniateur, contre son beau-père”. L’accusation d’inceste dans l’œuvre de Rétif de La Bretonne. »

Troisième partie. Les ambiguïtés de l’interprétation

Michèle Rosellini (ENS de Lyon), « Racine : un théâtre de l’inceste. »

Christelle Bahier-Porte (Université de Saint-Etienne), « De la reconnaissance à l’« inceste évité » : représentation et mise en question des liens du sang dans la fiction du xviiie siècle. »

Christophe Martin (Université de Paris IV), « L’inceste dans l’anthropologie narrative de Rousseau : entre fiction, fantasme et théorie. »

Jean-Marie Roulin (Université de Saint-Etienne), « My heart belongs to daddy » : Claire d’Albe de Sophie Cottin et Delphine de Germaine de Staël. »

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