La Connaissance par sentiment au XVIIIe siècle
Lætitia SIMONETTA
coll. « Les dix-huitièmes siècles »
Paris, Honoré Champion
28 mars 2018, 576 p.
ISBN 978-2-7453-4666-7
Le XVIIIe siècle n’est pas seulement le siècle de la raison, il est aussi celui où le sentiment s’impose dans l’esprit de certains philosophes pour rendre compte de la façon dont certains objets sont connus. Le moi ainsi que les valeurs morales et esthétiques sont, par excellence, des objets qui échappent à une analyse rationnelle ainsi qu’aux perceptions issues des sens externes. Ils se donnent dans cette expérience intérieure qu’est le sentiment. La particularité de celui-ci est que, alors qu’il est une impression d’ordre affectif, constituée de perceptions de plaisir et de douleur, il est amené à représenter autre chose que l’état purement subjectif de l’âme. Tout le problème est de déterminer à quel point le sentiment constitue un mode de connaissance irréductible : est-il un principe de connaissance à part entière, à côté de la sensation et de la réflexion, ou simplement la manière de connaître de celui qui, ayant développé des habitudes de penser et de sentir, a l’impression de juger de façon immédiate ? Reconnu comme fait mais n’ayant pas de fondement clairement assignable, il est sujet aux interprétations les plus contradictoires. Placé au croisement d’un courant métaphysique et d’un courant empiriste radical, il incarne une des notions qui manifestent le plus fortement la diversité des écoles qui perdurent au siècle des Lumières.
Ancienne élève de l’ENS de Lyon, Laetitia SIMONETTA est agrégée et docteur en philosophie – a soutenu sa thèse en 2015 sous la direction de Pierre-François MOREAU. Elle est affiliée à l’Institut d’Histoire des Représentations et des Idées dans les Modernités (UMR 5317-IHRIM) et enseigne dans le secondaire (Académie de Versailles). Cet ouvrage est une version remaniée de sa thèse.
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