Orages n° 18, 2019

« Les Révolutions de l’intime »

Paul KOMPANIETZ et Jean-Marie ROULIN (dir.)

Éditorial d’Olivier BARA
Numéro préparé et mis en page par : Isabelle TREFF
Couverture : Florence PONCET
Diffusion : Atlande
Éditée par l’Association Orages
n° 18, décembre 2019, 260 p.
ISBN 978-2-35030-644-5
ISSN 1635-5202
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Les années 1760-1830 constituent le laboratoire où se redéfinit et se cristallise cette notion que la modernité a désignée d’un substantif, « l’intime ». Ces années parachèvent ce que l’on a naguère décrit comme l’« invention de l’intimité », lisible jusque dans les objets et les espaces de la vie quotidienne, et lèguent au XIXe siècle le sens du for privé, ainsi que le désir d’explorer la vie intérieure, qui s’exacerbera jusqu’à l’hypothèse de l’inconscient. Entre la parution de La Nouvelle Héloïse (1761) et celle de Vie, Poésies et Pensées de Joseph Delorme (1829), le moment 1800 voit le champ des écritures de l’intime s’étendre pour irradier tous les genres. L’apparition vers 1830 de la catégorie critique de littérature intime prend acte de cette extension du mouvement d’intériorisation qui s’est jouée autour de 1800. Nourrie des philosophies des Lumières, si soucieuses par ailleurs de publicité, puis associée au culte romantique de la subjectivité, la question de l’intime se révèle d’autant plus complexe qu’elle surgit sur la scène d’une Histoire bouleversée, temps où l’omniprésence des intérêts publics a rendu problématique l’expression du moi le plus intérieur.

Ce dossier d’Orages est dirigé par Paul KOMPANIETZ et Jean-Marie ROULIN