Pierre Bayle. Les paradoxes politiques
Olivier ABEL
coll. « Le bien commun »
Michalon, Paris
23 février 2017, 128 p.
ISBN : 978-2-84186-822-3
4e de couverture
La pensée et l’œuvre de Pierre Bayle (1647-1706) forment une énigme, depuis toujours objet d’un conflit des interprétations. En butte aux persécutions qui précédèrent la révocation de l’édit de Nantes, il préféra l’exil à Rotterdam. Sa revue les Nouvelles de la République des lettres constitua une des premières formes de l’espace public européen, et on a pu dire de son fascinant Dictionnaire historique et critique (1696) qu’il constitua la matrice des Lumières. Dans son Commentaire philosophique, où il fait l’apologie de la tolérance, il critique l’oppression religieuse de « la France toute catholique ». Mais dans son Avis aux Réfugiés, il fustige toute sédition religieuse des protestants réfugiés. L’intrication de ces deux lignes, qui remontent de Hobbes et Machiavel, d’une part, et d’autre part de Milton et Bodin, jusque chez Calvin, aide à comprendre les paradoxes politiques, et politico-théologiques, fondateurs d’une modernité aujourd’hui en crise. En cherchant à penser ces « différends », Bayle invente un style d’écriture pluraliste, délinéarisée, qui correspond au caractère oblique de son plaidoyer pour la sincérité de l’autre.
Table des matières
Introduction 7
Chapitre I L’exil et le royaume 19
Chapitre II Le grand écart 41
Chapitre III Les différends fondateurs 71
Attraper le geste et continuer 105
Olivier ABEL est professeur de philosophie étthique à l’institut protestant de Montpellier et membre de l’IHRIM.
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