Ritorni spettrali
Storie e teorie della spettralità senza fantasmi
Ezio PUGLIA, Massimo FUSILLO, Stefano LAZZARIN, Angelo M. MANGINI (dir.)
Actes du colloque itinérant (Université du Luxembourg, 18 mars 2016 ; Université de L’Aquila, 17 juin 2016 ; Université de Bologne, 23 septembre 2016 ; Université de Saint-Étienne, 17 mars 2017)
coll. « Percorsi. Linguistica e critica letteraria »
Bologne (Italie), Il Mulino
mai 2018, 272 p.
ISBN 978-88-15-27558-5
Ces dernières années, le fantôme est irrésistiblement revenu sur la scène intellectuelle, en devenant une métaphore conceptuelle récurrente et multiforme. On utilise le concept de « spectralité » pour repenser l’influence qu’exercent les écrans sur les corps et les esprits, et pour saisir cette dimension immatérielle de la réalité qui est la nôtre. De l’histoire de la pensée à la philosophie de la connaissance, de la phénoménologie à la sociologie, des études médiatiques à l’histoire des représentations politiques, des Gender Studies à l’architecture, les contextes au sein desquels la spectralité revendique sa place sont si nombreux qu’on parle désormais, dans le monde anglo-saxon, de « spectral turn ». Dans la plupart des théories contemporaines, la dimension spectrale n’est pas composée d’horribles revenants, et ne nécessite donc pas que l’on croie en la réalité des révélations spirites : le spectre, de même que le paradigme magique dans son ensemble, se transforme en matière spéculative. Cette « spectralité sans fantômes » a, en vérité, une histoire très longue, qu’on a tendance aujourd’hui à négliger. Le volume Ritorni spettrali renoue avec ce passé oublié, envisageant la spectralité contemporaine en lien avec le vaste processus de « libération » de la croyance dans le surnaturel qui s’est intensifié parallèlement au développement technique et industriel, à la modernisation de l’urbanisme, et à l’avènement du paradigme théorique de la psychanalyse, qui a grandement contribué à réduire le spectre à une « simple métaphore ».
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