Trois nouvelles mélodies oubliées

sur des poèmes d’André Lebey, Arthur Bernède et Jean de Villeurs

Jules MASSENET

Édition de Jean-Christophe BRANGER
Partition pour chant et piano
Lyon, Symétries
septembre 2022, 21 p.
ISBN 978-2-36485-134-4

Refus (1901)

Publiée dans Le Figaro du 12 janvier 1901, Refus n’était pas jusqu’à présent répertoriée parmi les œuvres de Massenet. Elle marque pourtant les débuts d’une collaboration aussi intéressante qu’éphémère entre le compositeur et un jeune poète, André Lebey (1877- 1938). Massenet a traduit avec finesse un dialogue entre un homme et une femme dont il a explicitement identifié les répliques respectives en les faisant précéder des indications « elle » et « lui » qui ne figurent pas dans le poème de Lebey. Cette écriture dialoguée, qui contraste d’un personnage à l’autre, confère à sa mélodie les allures d’une petite scène éminemment théâtrale.

Le Détour du chemin (1904)

Le poème traite d’un sujet récurent chez le compositeur qui, parvenu à la maturité, s’interroge sur son passé et sur son avenir. La musique, quant à elle, constitue un exemple typique de la « phrase Massenet », aussi bien par son rythme ternaire, son écriture vocale que par ses touches harmoniques kaléidoscopiques dans un contexte tonal globalement stable. La voix, quant à elle, prend intégralement en charge un thème ample et généreux, soutenu par une formule d’accompagnement qui la magnifie. Le Détour du chemin témoigne des liens que Massenet pouvait entretenir avec des cercles mondains ou médiatiques pour diffuser sa musique et parfaire sa notoriété.

Avant la bataille (Reischoffen) (1904)

Cette mélodie, publiée en fac-similé avec une série d’illustrations en couleur de Géo Roussel dans un numéro du Figaro illustré de 1904, évoque avec légèreté un évènement tragique des débuts de la guerre, la bataille de Reischoffen du 6 août 1870. Dédié au général Edmond Massenet de Marancour, un des frères aînés du compositeur, le duo évolue sur un mouvement de valse alsacienne. Il est conçu sur poème de Jean de Villeurs (1843-1908), pseudonyme du général Édouard de Hardÿ de Périni qui, l’année précédente, avait fourni à Massenet un des trois Poèmes chastes (1903).

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