Livre, presse, manuscrits, écran : histoire du geste éditorial dans les modernités


Cet axe souhaite faire fructifier sa longue expérience, menée jusque-là à l’IHPC comme au LIRE, dans l’étude théorique des corpus manuscrits, en particulier des manuscrits philosophiques clandestins des XVIIe et XVIIIe siècles (La Lettre clandestine, publiée aux PUPS) mais aussi des correspondances d’écrivains, des dossiers de genèse d’œuvres (en particulier flaubertiens) ou des manuscrits de pièces jouées en privé sur les théâtres de société au XIXe siècle. Plus généralement, en articulation étroite avec la pratique des éditions critiques, ces travaux poursuivent une réflexion sur l’histoire du livre, enrichie par des collaborations avec l’ENSSIB (projet « Privilèges », séminaire sur la protection et la surveillance du livre imprimé). Plusieurs projets privilégient l’étude de vastes corpus (les gazettes du XVIIIe siècle, les journaux parisiens de 1794 à 1799 ; la presse anarchiste) ou de cohortes de journalistes nombreuses (les journalistes ayant écrit en collaboration), dans la lignée du Dictionnaire des journaux et du Dictionnaire des journalistes dirigés par Jean Sgard. Ils articulent une approche historique et matérielle avec une lecture en profondeur des textes, de manière à apporter une contribution proprement littéraire au mouvement actuel de la recherche en histoire littéraire et culturelle de la presse. Ils ambitionnent de préciser la place de la presse dans le champ littéraire (la collaboration dans le feuilleton dramatique et le roman-feuilleton) et, réciproquement, celle de la littérature dans la presse (la réception de la littérature dans la presse de Thermidor et Brumaire ; le Vallès des journaux anarchistes). Enfin, ils interrogent les liens entre littérature, représentations et idéologie, par exemple en étudiant le renouveau littéraire et culturel dans la presse des dernières années de la Révolution française ou le palmarès et les valeurs littéraires promues par la presse anarchiste.