Activités

En quête d’auteur(s) : pseudépigraphie, auctorialité fictive et manuscrits trouvés dans la littérature du Moyen Âge au XXe siècle - 2024  (Séminaire « Spécifique IHRIM »)

Renaissance dissidente  (Manifestations)

Kala pani crossings #3  (Manifestations)

Séminaire « Philosophie française au XIXe siècle » 2023-2024  (Séminaire « Philosophie française au XIXe siècle » )

Séminaire « Spinoza » 2023-2024  (Séminaire « Spinoza »)

Séminaire « Blaise Pascal » 2023-2024  (Séminaire « Blaise Pascal »)

Séminaire « Scottish Seminar » 2024  (Séminaire « Scottish Seminar »)

Séminaire « Renaissance » 2023-2024  (Séminaire « Renaissance »)

Les ambassadrices de la République mondiale des lettres (1750-1950)  (Manifestations)

Séminaire « Problèmes de la modernité »  (Nouveaux séminaires)

Séminaire « Oberseminar. Concepts pour l’art et l’histoire » 2023-2024  (Séminaire « Oberseminar. Concepts pour l’art et l’histoire » )

Pascal intempestif  (Manifestations)

Incunables et nations au XIXe siècle  (Manifestations)

Des enfances créoles : écrire (pour) l’enfance dans les littératures caribéennes  (Manifestations)

Actualité de la recherche pascalienne : « L’état où les hommes sont aujourd’hui ? »  (Manifestations)

Séminaire « Blaise Pascal » 2022-2023  (Séminaire « Blaise Pascal »)

La littérature philosophique clandestine et l’Allemagne  (Manifestations)

Marcel Schwob, écrivain du trouble  (Manifestations)

1623-2023 Spectres de Paolo Sarpi, entre Histoire et mémoire  (Manifestations)

Consolation in contemporary British and postcolonial literatures  (Manifestations)

Intersections. Avatars et péripéties d’espaces en interaction  (Manifestations)

Pascal, prophète et résistant  (Manifestations)

(D)écrire les frères mendiants en français  (Manifestations)

Wojciech DRAG (univ. de Wrocław, Pologne) « Experimental Life-Writing : From Roland Barthes to Digital Biography »  (Manifestations)

Les conférences pascaliennes  (Manifestations)

La fabrique médiatique des récits de vie. Circulation des biographèmes de Vapereau à Wikipédia  (Manifestations)

Réécrivains et reflets d’artistes. L’auteur et ses représentations dans les réécritures et les continuations d’œuvres espagnoles des XVIe et XVIIe siècles  (Manifestations)

Lectures by Saugata BHADURI, Professor at JNU, New Delhi, India Invited Professor at ENS de Lyon  (Manifestations)

Mariamne et Hérode en Europe. Métamorphoses européennes d’une histoire antique, XVIe-XVIIe siècles  (Manifestations)

Séminaire « Spinoza » 2022-2023  (Séminaire « Spinoza »)

In and Out of the Closet : New Perspectives on Early Modern Closet Drama  (Manifestations)

Séminaire « Invisible Lives Silent Voices » 2022-2023  (Séminaire « Invisible Lives, Silent Voices » )

“Mort, j’appelle de ta rigueur” : écritures de la mort du Moyen Âge au XXe siècle - 2022  (Séminaire « Spécifique IHRIM »)

Séminaire « Oberseminar. Concepts pour l’art et l’histoire » 2022-2023  (Séminaire « Oberseminar. Concepts pour l’art et l’histoire » )

Mémoires de l’éloquence (1815-1880)  (Manifestations)

Scènes de viol dans les littératures européennes XVIe–XVIIIe siècles  (Manifestations)

Séminaire « Renaissance » 2022-2023  (Séminaire « Renaissance »)

Port-Royal et le corps  (Manifestations)

Séminaire « Scottish Seminar » 2023  (Séminaire « Scottish Seminar »)

Entre salons et cénacles, Chateaubriand en ses groupes et réseaux  (Manifestations)

Le dictionnaire d’auteur : questions de méthodes et de théories  (Manifestations)

Transferts culturels des “génies” et circulations artistiques à travers l’Europe  (Manifestations)

Les athéismes et la littérature philosophique clandestine  (Manifestations)

La réception française des philosophes allemands au XIXe siècle  (Manifestations)

Les poètes et la langue française de Malherbe à Boileau  (Manifestations)

Séminaire « L’espace littéraire de Berlin à Vladivostok » 2021-2022  (Séminaire « L’espace littéraire de Berlin à Vladivostok »)

Paola PERAZZOLO « De Bonaparte sauveur à Napoléon Empereur : la construction d’une image publique dans les arts et au théâtre »  (Manifestations)

La philosophie de Condillac et ses réceptions  (Manifestations)

La famille et le droit dans les littératures de langue française (XIXe-XXIe s.) : de l’analyse critique à la discussion littéraire en classe  (Manifestations)

Cartésianisme et droit : comment les neveux de Descartes ont-ils rebâti son logis provisoire ?  (Manifestations)

Séminaire « Invisible Lives Silent Voices » 2021-2022  (Séminaire « Invisible Lives, Silent Voices » )

Séminaire « Blaise Pascal » 2021-2022  (Séminaire « Blaise Pascal »)

Soigner, guérir  (Manifestations)

Nouvelles considérations sur Descartes politique  (Manifestations)

Émilie du Châtelet et la littérature philosophique clandestine  (La lettre clandestine)

Corps, révolte(s), discipline(s) en Europe médiane  (Manifestations)

The European Society for the Study of English  (Manifestations)

Rencontre Jeunes chercheur.e.s du GRAC  (Manifestations)

Séminaire « Modernités britanniques » 2020-2021  (Séminaire « Modernités britanniques »)

Esclandre  (Manifestations)

Dante, ses critiques, ses imitateurs. France-Italie XXe-XXIe siècles  (Manifestations)

Delphine REGUIG « Boileau et la cité : de la ville à la “nation des poètes” (Discours sur la satire) »  (Manifestations)

Experimental life-writing  (Manifestations)

Découvrir la peinture par l’écoute. La peinture au prisme de la cécité  (Manifestations)

Séminaire « L’Église : un dictionnaire critique » 2019-2020  (Séminaire « L’Église : un dictionnaire critique »)

Les normes, les canons et leurs critiques

Après avoir longtemps occulté les processus de sélection qui circonscrivaient son champ d’étude à un nombre limité d’auteurs et de corpus, l’histoire des idées et des représentations intègre désormais les normes, les canons et leurs critiques. Pour arbitraires qu’ils soient, ils conditionnent en effet la production, la réception, la diffusion et l’institutionnalisation des œuvres. Des phénomènes que les travaux inscrits dans l’axe 4 examinent afin de déterminer comment s’opèrent les hiérarchies, comment elles délimitent les territoires disciplinaires et leurs marges, comment subversions et résistances s’organisent dans les littératures, les arts, la philosophie et la politique. Cette réflexion s’articule en trois sous-axes.

Orthodoxies, hétérodoxies, idéologies

Ce premier axe se concentre sur la matrice doctrinale, idéologique et institutionnelle qui conduit à dégager un pôle dominant à même d’imposer ses propres catégories, et sur la manière dont diverses dissidences et manifestations de l’altérité s’expriment face à ce mécanisme qui se veut unilatéral.
Si l’intitulé reprend les termes des instances dominantes en usage jusqu’à aujourd’hui, il exprime bien les rapports de force qui sont étudiés ici de manière critique. À l’entreprise d’imposition d’un mouvement qui se présente comme majoritaire et légitime, répondent de nombreuses tactiques de résistances et de subversions plus ou moins directes qui peuvent conduire à des phénomènes d’excommunication et de schisme. Quoiqu’elle prétende incarner une unité, l’orthodoxie elle-même, qu’elle soit ecclésiale ou étatique, est traversée de tensions qui doivent être prises en compte afin de distinguer les représentations canoniques produites par les instantes dominantes de la réalité et de la diversité des pratiques. Dès lors, seule l’étude historicisée des différents rapports de force permet de nommer les phénomènes sans les figer au moyen d’antonymes et de saisir l’altérité et les différentes facettes des idéologies dans leur complexité, et leurs ambivalences. Elle se déploie en plusieurs directions. En premier lieu, il s’agit de comprendre la place de l’élaboration normative dans la marche des institutions et la manière dont elle conditionne avec plus ou moins de succès les mécanismes du jugement et d’imposition des catégories. En deuxième lieu, les effets de cette polarisation ne sont mesurables que relativement aux expressions qui se déploient en marge ou contre ces mécanismes, qu’elles relèvent de la clandestinité, du libertinage, de l’anarchisme, de la mystique ou d’autres dissidences polymorphes. Enfin, cette inventivité doctrinale et sociale conduit à problématiser plus largement les catégories identitaires, les effets de minorité et d’altérité qu’elles peuvent mettre en évidence, les idéologies coloniales qui ont pu naturaliser une domination politique et culturelle, mais aussi l’héritage sans cesse réévalué des modernités.

Constitution des catégories et des disciplines

Étudier l’histoire indissolublement théorique et pratique des catégories permet de comprendre comment leurs usages ont structuré et délimité, moyennant des effets de cloisonnement et de hiérarchisation, les disciplines dont nous avons hérité. Les travaux s’intéressant à la constitution des catégories et des normes génériques et linguistiques (par le biais notamment des poétiques, des anthologies, des dictionnaires…), à leurs conditions de production institutionnelles et politiques ainsi qu’à leurs implications idéologiques s’inscrivent dans ce sous-axe. En relèvent également les recherches sur la construction des palmarès et autres panthéons (symboliques et matériels) révélant à la fois les dynamiques d’inclusion et d’exclusion qui les sous-tendent et les échelles de valeur qu’ils ont contribué à instaurer. Étudier la mise en place d’un canon (par exemple scolaire et universitaire) mais aussi d’autres formes patrimoniales relève du même ordre de questionnement. En outre, l’étude des querelles et des controverses, auxquelles les champs du savoir ont dû pour partie leurs configurations successives, se révèle particulièrement éclairante.
Parce qu’elle conduit à réfléchir sur la délimitation, temporelle mais aussi spatiale, des territoires disciplinaires, pareille démarche impose une réflexion méthodologique (comment donner sens aux phénomènes de réception en évitant l’énumération doxographique ?) autant qu’épistémologique (qu’est-ce qu’une discipline ?). Elle revêt de ce fait une dimension réflexive puisqu’elle met au jour les soubassements de nos propres héritages institutionnels. Dans cette perspective, les travaux relevant de ce sous-axe analysent sur un mode critique les scansions historiques admises, les principes de leur élaboration, les effets qu’elles ont induits. Ils éprouvent la pertinence de nouvelles approches historiographiques susceptibles d’éclairer la dynamique et la complexité des débats artistiques, littéraires et philosophiques.

Genre et pouvoir(s) : histoire des féminismes, normes linguistiques, sexualités

Les travaux inscrits dans cette perspective théorique se réclament des études de genre, en tant qu’elles questionnent les normes, les catégories et les stéréotypes attachés aux manifestations des rapports sociaux de sexe. Ils montrent comment des hiérarchies s’instaurent, se déplacent et s’imbriquent, selon des processus historiques dont la langue garde trace, et dont rendent compte des œuvres relevant aussi bien du pamphlet que du traité savant, du roman que du récit de voyage ou de l’échange épistolaire. Abordés dans une perspective pluridisciplinaire (philosophie, littérature, arts, médecine, droit, sociologie, anthropologie) et transnationale, ces corpus engagent à considérer les représentations et les idées de manière relationnelle, en intégrant les processus de production, réception, diffusion et inscription dans les histoires littéraires aussi bien que les enjeux linguistiques, stylistiques et poétiques. Féminités/Masculinités et sexualités sont ainsi envisagées à distance du binarisme induit par les catégories existantes (homme/femme ; hétérosexuel.le/homosexuel.le), dans ces interstices auxquels Balzac s’intéresse déjà lorsqu’il écrit que la pension Vauquer est ouverte aux « deux sexes et autres ». En pointant l’intrication complexe des hiérarchies de « sexe », de « race » et de « classe », les lectures postcoloniales, décoloniales et intersectionnelles, féministes, gay et lesbiennes, etc., enrichissent l’étude de configurations trop souvent réduites à une opposition entre le centre et la périphérie, la norme et ses marges.

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