Fabrice Fernandez
Professeur d’université
Directeur des programmes de 1er cycle en sociologie
Institution ou organisme de rattachement : Université Laval (Canada)
Équipe de site : ENS de Lyon
Statut : Associés
Coordonnées professionnelles :
fabrice.fernandez soc.ulaval.caFaculté de sciences sociales
Département de sociologie
Pavillon Charles-De Koninck
1030, avenue des Sciences humaines
Bureau 4477
Université Laval
Québec (Québec) G1V 0A6
Page personnelle : Université Laval
Thèmes de recherche
Mes travaux se situent à l’articulation d’une ethnographie de l’État (à travers ses dispositifs d’accompagnement, d’expertise, de jugement, de traitement, de surveillance, de régulation, de contrôle et de coercition), de l’étude critique des dimensions morales et émotionnelles de la vie sociale et d’une sociologie politique de la santé.
Je porte une attention particulière à la gestion des populations dites « vulnérables » et/ou « dangereuses » à travers la production, l’usage et la circulation de catégories, de savoirs et de techniques d’évaluation en santé/santé mentale au sein d’une multiplicité d’espaces qui ont en charge d’enrayer et/ou de contenir les troubles (tribunaux, hôpitaux, organismes de santé communautaire, prisons, etc.).
Avec une attention soutenue à l’histoire épistémologique de catégories mobilisées en psychiatrie, je m’intéresse aux pratiques et aux expertises médicales, aux savoirs, normes et valeurs qui les sous-tendent ainsi qu’à la manière dont les malades les contestent, les négocient ou se les réapproprient.
A travers l’analyse de problèmes sociaux complexes (précarisation, désaffiliation, discrimination, marginalisation, exclusion, stigmatisation, médicalisation des comportements, judiciarisation des troubles mentaux), je questionne donc à la fois les dimensions cognitives, morales et émotionnelles des activités de désignation, d’encadrement et de traitement de populations marginalisées mais aussi les limites politiques, sociales et morales fixées à la libre disposition de soi et de son corps. J’interroge ainsi l’inscription de ces différentes normativités au cœur même des représentations, des subjectivités, des expériences et des parcours de vie ainsi que les formes de transgression et de résistance qui peuvent y être opposées.
En filigrane, mes travaux et mes enseignements portent une attention particulière aux limites imaginaires de la réalité et aux rapports fiction/réalité dans la compréhension des rapports sociaux contemporains et je développe également une réflexion méthodologique sur la place des émotions, et - de façon plus générale - du "sensible" dans les techniques d’enquête ethnographiques.
Publications majeures
Fernandez F., Lézé S. & Marche, H. (dir.) (2008). Le langage social des émotions. Études sur les rapports au corps et à la santé, Paris : Économica, coll. « Sociologiques », 426 pages.
Fernandez F. (2010). Emprises. Drogues, errance, prison : figures d’une expérience totale, Bruxelles : Larcier, 384 pages.
Fernandez F. (2011). « Le théâtre des fumeurs de Crack. Mise en scène émotionnelle et voilement/dévoilement de soi », Ethnologie française, vol. 44, no4, p. 707-715.
Fernandez F. & Lézé S. (2011). « Finding the Moral Heart of Carceral Treatment. Mental Health Care in a French Prison », Social science and Medicine, vol. 72, n°9, p. 1563-1569.
Fernandez F. & Lézé S. (2014). « The Psychiatric Report as Moral Tool : A Case Study in a French District Court », Social science and Medicine, vol. 116, p. 41-48.
Fernandez F. (2014). « La morale du shoot. Responsabiliser les injecteurs de drogues », Anthropologica, Canada’s Anthropology Journal, vol.56, n°1, p. 205-216.
Fernandez F. (2015). « Lorsque la prison (se) rend justice. Le traitement contemporain de l’indiscipline carcérale », Déviance et société, n° 4, vol. 39, p. 379-404.
Fernandez F., Fisher N., Kobelinski K. & Michalon B. (dir) (2015). Les réformes de l’enfermement en actes, Déviance et société (n° spécial), Genève : Médecine & Hygiène, 136 pages
Fernandez F. & Gariépy S. (2018). « Les failles affectives. Ethnographie politique de l’enquête sur remise en liberté », TSANTSA, Journal of the Swiss Anthropological Association, n°28, juin 2018, p.43-52.