À quoi (nous) sert la biographie aujourd’hui ?


Dans le cadre du Groupe de recherche
Les langages de l’histoire dans l’Europe des Lumières / I linguaggi della storia nell’Europa dei Lumi

Coord. Catherine Volpilhac-Auger, Rolando Minuti

La question (et les multiples réponses qu’elle peut susciter) s’adresse aux historiens, aux littéraires, aux philosophes ; aux éditeurs de textes, comme aux critiques et commentateurs ; à tous ceux qui font usage, dans leur enseignement et/ou leur recherche, de biographies ou d’éléments biographiques ; et peut-être aussi à ceux qui, sans se définir comme biographes, se sont laissés tenter par l’écriture biographique.
Il ne s’agit donc pas d’envisager la biographie de manière purement historique ou générique, comme une forme mineure voire honteuse de l’histoire, ni de l’inscrire dans l’histoire de la critique littéraire, même s’il n’est pas sans intérêt de constater qu’après l’ère du structuralisme, la critique sociologique tendrait à y ramener parfois. On cherchera plutôt à interroger les pratiques, et donc leurs fondements explicites ou implicites, moins pour élaborer une théorie, sans doute introuvable, de l’inspiration biographique que pour éprouver, à partir d’exemples précis, la fonction de cet objet limité, banal et décrié, mais quelquefois indispensable – non sans en examiner les formes canoniques et surtout dérivées, qui s’inscrivent elles-mêmes dans une histoire de la littérature.
Au-delà, on pourra se demander comment l’image de l’auteur, façonnée par une doxa biographique, retentit sur l’œuvre ; et inversement comment l’œuvre devient le lieu d’enquêtes biographiques où l’auteur se confond avec ses personnages. Toute édition de texte, toute interprétation de l’œuvre ne reposerait-elle pas in fine sur des présupposés, dont le plus remarquable serait celui qui fait de l’auteur un pur esprit ? La biographie a-t-elle aujourd’hui sa place dans l’histoire littéraire, dans l’histoire intellectuelle, dans l’histoire des idées ? En cherchant à répondre à cette question, on explorera les frontières de ces disciplines qui ne forment peut-être qu’un seul et même territoire, mais dont l’identité pourrait bien trouver là un point d’ancrage.

Programme provisoire

11.00 – Présentation - C. Volpilhac-Auger, Rolando Minuti : Lyon-Florence : convergences, coopérations, collaborations (histoire, littérature, histoire des idées)

11. 30 - Catherine Volpilhac-Auger (ENS de Lyon) : Contre Saint Proust ? Le renouveau des études biographiques au xxie siècle

12. 00 - Claudine Poulouin (université de Rouen) : Des Éloges de Fontenelle aux Vies politiques d’Hannah Arendt. Réflexions sur la nécessité du biographique

Déjeuner sur place

14.30 - Justine Mangeant (ENS de Lyon) : Voltaire en son théâtre : vie et œuvre d’un dramaturge de son temps

15. 00 - Ida Gilda Mastrorosa (Firenze, SAGAS) : Montesquieu e la rinuncia al potere di Silla : l’invenzione del soliloquio storico

15.30 - Michela Landi (Firenze, LILSI) : Inactualités de Montesquieu : Valéry, Caillois, Starobinski

16. 00 Table ronde : synthèse et perspectives