Blanche GRAMUSSET PIQUOIS « Puissance de Dieu, pouvoir des hommes. Théologie et politique chez Hobbes et Spinoza »

Le jury est composé de :
M. Pierre-François MOREAU, Professeur émérite, ENS de Lyon (directeur de thèse).
Mme Jacqueline LAGRÉE, Professeure émérite, Université Rennes 1 (rapporteure)
M. Christian LAZZERI, Professeur des Universités, Université Paris-Nanterre (rapporteur)
M. Mogens LÆRKE, Directeur de recherche, CNRS / ENS de Lyon (examinateur)
Mme Géraldine LEPAN, Maîtresse de conférence HDR, Université Toulouse Jean Jaurès (examinatrice).

Résumé :
La révolution scientifique est à l’origine d’une conception nouvelle de la puissance que Hobbes et Spinoza s’attachent à étendre à Dieu. Les catégories traditionnelles de la théologie en sont profondément transformées : comment concevoir la souveraineté divine si la puissance est une potentia toujours active qui se déploie sans reste et de manière nécessaire ? Ce nouveau paradigme impose une refonte radicale de la « politique divine » qui aboutit à une conception nouvelle de l’histoire. Vidée de l’intervention directe de Dieu, elle rend le temps présent au seul pouvoir de l’homme et impose de repenser les rapports du civil et du religieux. Pour cela, il faut penser à nouveaux frais la royauté divine et sa forme historique, la théocratie hébraïque. Loin de se réduire à un motif superficiel, l’État des Hébreux est au cœur de la pensée politique du XVIIe siècle. L’interprétation qu’en donne Spinoza lui permet de s’inscrire dans le débat théologico-politique de son temps, mais aussi de développer une théorie originale de la résistance de l’État qui pourrait bien parler au nôtre.

Mots-clés : Spinoza ; Hobbes ; théologie politique ; puissance [potentia] ; pouvoir [potestas] ; royauté naturelle ; royaume de Dieu ; théocratie ; Republica Hebraeorum ; jus circa sacra ; patriotisme ; nation ; résistance ; intégration.