Cartésianisme et droit : comment les neveux de Descartes ont-ils rebâti son logis provisoire ?


Organisation : Delphine ANTOINE-MAHUT (ENS de Lyon), Benjamin JOLY

PROGRAMME :

Vendredi 26 novembre 2021

Salle des Conseils - ENS de Lyon, site Monod

13h30-13h45 Accueil des participants
13h45-14h Introduction et présentation des journées d’études

Thème 1 : Neveux ou faux-frères ? Droit et héritage cartésien immédiat

14h-14h30 D. Antoine-Mahut (ENS de Lyon) et B. Joly (magistrat) : Définitions initiales : « cartésianisme »/« droit »

14h30-15h15 D. Gilles (Université de Sherbrooke) : « Jean Domat, foi et droit à l’aune du cartésianisme »

15h15-16h D. Antoine-Mahut (ENS de Lyon) : « L’esprit de la loi. Le retour de Descartes sur la balance de la justice chez Malebranche »

16h-16h45 Y. Le Guillou (Bibliothèque nationale de France) : « La culture par ses livres d’un juriste contemporain de Descartes : Julien Brodeau ».

16h45-17h Pause
17h-18h Table ronde
18h Clôture

Samedi 27 novembre 2021

Amphithéâtre Descartes - ENS de Lyon, site Descartes
Thème 2 : Le cas d’Aguesseau, pratiques et pensée du cartésianisme juridique

10h00-10h30 I. Brancourt (CNRS) : « Le chancelier d’Aguesseau. : le personnage et l’œuvre en leur contexte. Introduction modestement historique à un grand esprit ».

10h30-11h15 B. Joly (magistrat) : « D’Aguesseau, métaphysicien de la Justice et magistrat cartésien, l’héritier réservataire de la fortune juridique du cartésianisme ? »

11h15-11h30 Pause
11h30-12h30 Table ronde
12h30 Clôture

Thème 3 : Les gestes cartésiens des philosophes du droit

14h-14h45 B. Joly (magistrat) : « Voltaire et la raison du procès : l’affaire Calas, un
geste cartésien qui s’ignore ou une mise à mort opportuniste de l’ancien monde juridique agonisant ? »

14h45-15h30 C. Volpilhac-Auger (ENS de Lyon) « L’expérience du droit selon Montesquieu : « un pays où la raison voulait habiter sans la philosophie » ?

15h30-16h30 Pause
16h30-16h30 Table ronde
17h30 Conclusion


Dans ce passage du Discours de la Méthode, Descartes cantonne le droit au rôle philosophiquement subalterne, même si aux conséquences pratiques essentielles, de pilier d’une morale par provision quadripartite. Le droit est une des pièces principales de ce logis provisoire d’où Descartes va rebâtir la philosophie. C’est en effet la toute première maxime de cette morale que de respecter le droit établi (« obéir aux lois et coutumes de mon pays ») : elle lui assure ainsi une discrète et sûre tranquillité, indispensable à son entreprise philosophique. Mais force est de constater qu’il n’a jamais révisé le statut intellectuellement provisoire et asservi assigné par lui à ce champ du savoir, qu’il n’a jamais rénové la bâtisse de fortune qui l’accueillait. Car on sait que Descartes n’a quasiment rien dit de cette discipline, bien que fils d’un magistrat du parlement de Bretagne et formé à l’université de Poitiers, où il avait obtenu en 1616 sa licence en droit civil et canoniquet.
C’est donc à ses « neveux » que reviendra la tâche de réformer les quelques pièces du logis provisoire que constitue le droit en en modifiant éventuellement, more cartesiano, les fondements, la méthode ou le fond.