EN LIGNE - Nadège LANDON « L’usage, le monde et ma propre expérience ne m’ont que trop appris. » Lire Anne-Thérèse de Lambert

Le jury sera composé de :
Christelle BAHIER-PORTE, université Jean Monnet Saint-Étienne (directrice de thèse)
Olivier FERRET, université Lumière Lyon 2
Stéphanie GENAND, université de Bourgogne
Rotraud VON KULESSA, Universität Augsburg
Christophe MARTIN, Sorbonne université (rapporteur)
Claudine POULOUIN, université de Rouen Normandie (rapporteure)

RÉSUMÉ
Si Anne-Thérèse de Lambert (1647-1733) est aujourd’hui méconnue en tant qu’autrice, c’est en raison d’une tradition historiographique qui a surévalué sa place de femme de salon au dépend de son activité littéraire. Pourtant, elle s’est efforcée, sa vie durant, à concilier, dans un respect des conventions, son statut d’aristocrate et de mondaine célèbre avec ses ambitions littéraires. Peu à peu, elle s’est construite une posture singulière de mondaine et d’intellectuelle qui lui a permis à la fois de détenir un certain pouvoir au sein des cercles de sociabilité et des différentes institutions et de façonner une pensée sur le monde. Elle médite sur la société qu’elle connaît bien, met en lumière les inégalités et remet en cause les habitudes et les préjugés qu’elle juge néfastes. Ce faisant, elle construit une morale, propre à donner à chacun et à chacune les moyens de vivre pour soi, de s’épanouir au sein du monde et d’être heureux. Plus qu’un perfectionnement des mœurs, elle cherche surtout à concevoir les possibilités d’un bonheur individuel et collectif. Elle exprime ainsi des idées progressistes qui se fondent sur une solide culture mais surtout se déploient au sein d’un contexte intellectuel stimulant, celui des décennies 1690-1730, qu’elle alimente en débattant et en échangeant toujours avec ses contemporains.

If Anne-Thérèse de Lambert (1647 – 1733) is ignored nowadays as an author, it’s because of an historiographical tradition that overrated her rank as a society woman compared to her literary work. However, she endeavoured for a lifetime to reconcile her position as an aristocrat and and her literary ambitions, while respecting conventions. Little by little, she built herself a unique stance as a society woman and a scholar. This helped her to hold some power in the sociability networks and in various institutions and to build a way of seeing the world. She reflects on the society she knows well, highlights inequalities and questions habits and biases, that she believed are harmful. While doing that, she builds a moral that fosters everyone to live for themselves, to thrive in the world and to be happy. More than an improvement of values, she mostly tries to understand the possibilities of an individual and collective happiness. Therefore, she expresses progressive ideas that are based on a strong culture and that also deploy to a challenging intellectual context , in the 1690s-1730s, which she develops by always debating and discussing with her contemporaries.

Thèse disponible en ligne