Fanny BOUTINET « Les “Mémoires fémininsˮ du XVIIe siècle : la fabrication d’une catégorie littéraire »

Jury :
Mme Mathilde BOMBART, professeure à l’Université Lumière Lyon 2, Directrice de thèse
Mme Laurence GIAVARINI, professeure à l’Université de Bourgogne, Dijon, Rapporteure
M. Frédéric CHARBONNEAU, professeur titulaire à l’Université McGill, Montréal, Examinateur
M. Nicolas SCHAPIRA, professeur à l’Université Paris-Nanterre, Examinateur
Mme Myriam TSIMBIDY, professeure à l’Université Bordeaux-Montaigne, Rapporteure
M. Damien ZANONE, professeur à l’Université Paris Est-Créteil, Examinateur

Résumé de la thèse :
Cette thèse étudie le corpus des « Mémoires féminins » du dix-septième siècle, considérés comme une catégorie historiographique et critique construite par l’histoire littéraire et éditoriale. Il s’agit d’identifier les processus de qualification et de distinction de ces écrits, pour ressaisir les actions que les autrices de la première modernité mènent par le biais de l’écriture et de la publication. Un premier temps de l’étude retrace l’histoire de la publication de ces ouvrages, du dix-septième au dix-neuvième siècles, et le rôle de l’imprimé dans la construction de ce corpus critique. À partir de ces premières analyses, la thèse développe une lecture spécifique de chacun des écrits, en reconsidérant les usages de l’écriture et les motifs de la publication, et en mettant à distance la grille de lecture traditionnellement appliquée aux « Mémoires » et « Mémoires féminins ». Il s’agit en particulier de penser ces écrits comme instruments de l’agentivité féminine, comme outils de promotion et de négociation sociales. Un dernier temps de la thèse étudie les groupes d’auteurs et de producteurs littéraires auxquels les femmes mémorialistes sont associées. L’imprimé institue un « nom d’autrice » individuel, qui permet de classer les textes, et qui occulte des pratiques d’écriture collectives courantes au dix-septième siècle. Le passage à l’écriture, l’affirmation d’une auctorialité, sont intrinsèquement liés à la fréquentation de cercles de sociabilité lettrés, à l’appartenance à une famille de gens de lettres. Nous étudions donc, pour finir, les lignages et les réseaux dans lesquels s’inscrivent les pratiques scripturaires des autrices de notre corpus.

Mots clés : Mémoires, autrices, genre, imprimé, librairie, littérature du dix-septième siècle.