Federico Vercellone « La nouvelle morphologie »
Federico Vercellone (Université de Turin) et Sara Franceschelli (ENS de Lyon) présenteront un numéro spécial de la revue Azafea
Federico Vercellone (éd.). La Nueva Morfología. Azafea. Revista de Filosofía, Vol. 19, 2017
La nouvelle morphologie
Soulever la question de l’intérêt pour la perspective morphologique aujourd’hui, plus de deux cent ans après son introduction par Goethe, signifie nous demander si et comment la relation entre forme et image postulée par Goethe a encore un sens. Pour Goethe, comme il est connu, cette relation s’appliquait à la nature. Elle définissait, en d’autres termes, une science de la nature qui l’interprète comme un tout organique qui s’exprime dans ses parties qui, à leur tour, sont orientées vers cette totalité.
Le but de ce volume, par l’application de la science de la morphologie à des thèmes contemporaines provenant des sciences de la communication, de l’esthétique, des sciences de la vie et de l’épistémologie, est de développer l’hypothèse de la possibilité de rendre l’image intelligible comme une forme dotée de sa propre syntaxe autonome.
Raising questions about the topical interest of the morphological perspective today, more than two hundred years after Goethe first introduced it, means asking ourselves if and how the relationship between form and image as postulated by Goethe still makes sense. As far as Goethe is concerned, as is well known, this relationship applied to nature, it defined, in other words, a science of nature that interprets it as an organic whole that expresses itself in its parts, inversely, its components are looking towards this whole.
What this volume aims to achieve, by applying the science of morphology to today’s issues from media studies, aesthetics, life sciences and epistemology, is the possibility of rendering the image intelligible as form endowed with its own autonomous syntax.
Au cours de cette année, le séminaire poursuivra notre enquête sur les relations entre morphodynamique et plasticité. Dans une perspective qui s’intéresse à l’évolution des formes au sein d’espaces mobiles et variables, nous allons nous interroger sur le rôle de la plasticité dans la morphogenèse de systèmes physiques, biologiques, cognitif, sociaux. Comment se met en place la plasticité des systèmes, leur capacité à prendre des formes différentes selon des sollicitations internes ou externes ? Comment ces formes se maintiennent ou se renouvellent dans le temps et dans l’espace ? Si on définit la robustesse d’un système comme sa capacité de résister aux perturbations extérieures, comment les tensions entre robustesse et plasticité interviennent sur son fonctionn ement et sur ses variations morphologiques ? Quelles sont les relations entre la plasticité d’un système et sa temporalité, son historicité, sa capacité d’accéder à une mémoire distribuée le long de son parcours ?
Adoptant une approche comparative, comment décliner ces questions selon les échelles spatio-temporelles et la nature des systèmes étudiés ?
Dans l’étude du cerveau la plasticité se présente comme une re-modélisation continuelle des espaces de connectivité cérébrale, environnements toujours mobiles et variables formant à la fois le contexte de perception sensorielle et de l’expression signifiante. Si, dans le contexte des néurosciences, la plasticité cérébrale ainsi définie nous paraît comme le présupposé matériel d’une herméneutique des formes, nous nous demanderons quel rôle joue la plasticité phénotypique dans le développement embryonnaire, et comment serait-il possible de transposer ces questionnements dans l’analyse des systèmes sociaux.
Sara Franceschelli, MCF à l’ENS Lyon ( IHRIM)
Maurizio Gribaudi, directeur d’études de l’EHESS (LaDéHiS )
Hervé Le Bras, directeur d’études de l’EHESS (LaDéHiS )
Julien Perret, chargé de recherche (COGIT-IGN)
Alessandro Sarti, directeur de recherche au CNRS ( CAMS EHESS)
Les responsables du séminaire animeront la séance à partir de leurs objets d’étude.
Le séminaire poursuivra cette année notre enquête sur les relations entre morphodynamique et plasticité. Dans une perspective qui s’intéresse à l’évolution des formes au sein d’espaces mobiles et variables, nous allons nous interroger sur le rôle de la plasticité dans la morphogenèse de systèmes physiques, biologiques, cognitif, sociaux. Comment se met en place la plasticité des systèmes, leur capacité à prendre des formes différentes selon des sollicitations internes ou externes ? Comment ces formes se maintiennent ou se renouvellent dans le temps et dans l’espace ? Si on définit la robustesse d’un système comme sa capacité de résister aux perturbations extérieures, comment les tensions entre robustesse et plasticité interviennent sur son fonctionnement et sur ses variations morphologiques&nb sp ; ? Que lles sont les relations entre la plasticité d’un système et sa temporalité, son historicité, sa capacité d’accéder à une mémoire distribuée le long de son parcours ?
Adoptant une approche comparative, comment décliner ces questions selon les échelles spatio-temporelles et la nature des systèmes étudiés ?
Dans l’étude du cerveau la plasticité se présente comme une re-modélisation continuelle des espaces de connectivité cérébrale, environnements toujours mobiles et variables formant à la fois le contexte de perception sensorielle et de l’expression signifiante. Si, dans le contexte des neurosciences, la plasticité cérébrale ainsi définie nous paraît comme le présupposé matériel d’une herméneutique des formes, nous nous demanderons quel rôle joue la plasticité phénotypique dans le développement embryonnaire, et comment serait-il possible de transposer ces questionnements dans l’analyse des systèmes sociaux.