

Forêt et liminalité. Poétique et politique de la forêt en littérature et à l’écran
Organisation : Gaëlle DEBEAUX (univ. Rennes 2 / CELLAM) et Diane GAGNERET (ENS de Lyon / IHRIM)
La forêt a le double pouvoir de délimiter (frontière réelle séparant espace civilisé et monde sauvage) et de dé-limiter (lisière ou seuil vers le libre déploiement des imaginaires). Foris, l’extérieur, l’en-dehors, et forestare, mettre en dehors ou bannir, attestent par l’étymologie de la fonction première des forêts qui « tracent la marge provinciale, littérale et imaginaire, de la civilisation occidentale » (Harrison). Frontière par excellence, la forêt tient cependant bien moins, dans la plupart de ses figurations, de la ligne infranchissable que de la lisière en tant que parangon de l’espace liminal, où s’ériger contre signifie aussi au contact de. Cette double journée d’étude se concentrera donc sur la liminalité inhérente à la forêt, et toutes ses ramifications possibles dans les diverses représentations littéraires, cinématographiques ou télévisuelles d’un espace toujours ouvert à la reconceptualisation.
L’approche de la forêt liminale sera déclinée de trois façons :
- la forêt-frontière comme limite à ne pas franchir ;
- la forêt comme seuil fait pour être arpenté, espace de transition et de transformation ;
- la forêt comme lieu où vivre, la frontière étendue au point de se faire espace.
Plusieurs angles d’approches pourront être mobilisés (liste non exhaustive) :
- approches interdisciplinaires : forêt et histoire, anthropologie et littérature et/ou cinéma, biologie et littérature et/ou cinéma, etc.
- forêt et culture populaire (cinéma d’horreur, genre gothique, séries, dessins animés, etc.)
- forêt et climate fiction, approches écocritiques et écopoétiques
- la forêt et le vivant
- forêt et espace mental ; la forêt comme seuil entre landscape et inscape / mindscape (la forêt comme espace dans lequel la frontière entre le moi et le monde se brouille) ; forêt et folie
- la forêt comme espace historique de relégation, apte à accueillir les peurs et masquer ce qu’on ne veut pas voir
- forêt et approches féministes / de genre
- forêt, utopie, dystopie et hétérotopie
Les propositions de communication (1 page maximum) ainsi qu’une notice bio-bibliographique sont attendues pour le 25 juin, et à adresser à Gaëlle DEBEAUX (gaelle.debeaux[at]univ-rennes2.fr) et Diane GAGNERET (diane.gagneret[at]ens-lyon.fr) (conjointement). Les réponses seront envoyées avant le 12 juillet.
Cette double journée d’étude se tient dans le cadre de la 15e édition du festival Transversales, festival littéraire et artistique porté par le département des Lettres de l’université Rennes 2, le service culturel et l’association étudiante FTR2. Retrouvez la programmation complète du festival sur le site internet de l’événement. Dans ce cadre, la journée d’étude accueillera également une table ronde avec des artistes, et un·e auteur·ice en partenariat avec le festival Étonnants Voyageurs.