Guillaume COISSARD. EN LIGNE - « Lectures matérialistes de Leibniz au 18e siècle »
Le jury est composé de :
Raphaële ANDRAULT (ENS Lyon)
Delphine ANTOINE-MAHUT (directrice de thèse-ENS Lyon)
François DUCHESNEAU (président du jury-Université de Montréal)
Daniel DUMOUCHEL (Université de Montréal)
Christian LEDUC (directeur de thèse-Université de Montréal)
Arnaud PELLETIER (Université Libre de Bruxelles).
Anne-Lise REY (Université Paris Nanterre)
Résumé de la thèse :
Dans cette thèse, j’étudie la réception singulière de la philosophie de Leibniz dans le corpus matérialiste français du 18e siècle. Il s’agit ainsi de repérer, dans les textes de La Mettrie, Diderot, Helvétius et d’Holbach, les éléments (concepts, arguments ou images) leibniziens dont ces auteurs usent de manière à élaborer leur propre doctrine. L’objectif est alors triple : premièrement, comprendre les sources du matérialisme moderne et notamment reconsidérer ses rapports avec la métaphysique du 17e siècle. On montrera ainsi, avec l’exemple particulier du recours à la philosophie de Leibniz, que le matérialisme est moins une doctrine du rejet de la métaphysique classique que de son détournement et de sa subversion. Deuxièmement, montrer l’importance de la figure de Leibniz dans la constitution d’une philosophie dite « ; radicale », c’est-à-dire nuancer le schéma largement admis actuellement d’une identité entre « radicalité » et « spinozisme ». Enfin, cette étude des usages matérialistes de Leibniz vise, par l’analyse des réceptions, à déterminer des interprétations possibles de la philosophie de Leibniz, ou du moins de certains de ses éléments. Il s’agit ainsi de considérer le devenir historique de la philosophie leibnizienne comme le lieu de la révélation de ses potentialités théoriques.
La thèse comporte deux parties. La première analyse les médiations par lesquelles la philosophie de Leibniz est introduite en France au 18e siècle (Wolff, Du Châtelet, Maupertuis). La seconde présente quatre usages de la philosophie leibnizienne repérables chez La Mettrie, Diderot, D’Holbach et Helvétius ainsi que le processus de démembrement que ces auteurs lui font subir.
Mots-clés : Leibniz – réception – matérialisme – D’Holbach – Diderot – Helvétius – La Mettrie – Wolff – Du Châtelet – Maupertuis.