Guillaume Postel (1510-1581) : écrits et influence

Il y a eu peu de travail collectif d’envergure sur Postel depuis les colloques d’Avranches et de Venise. Si Postel n’est pas inconnu et si son œuvre est désormais bien inventoriée (les manuscrits par François Secret et les imprimés français par Claude Postel, sans compter les précisions apportées par les travaux ultérieurs), il reste beaucoup à faire, ne serait-ce qu’en lisant et en commentant les textes : beaucoup de traités manuscrits ne nous sont connus que par leur titre dans l’inventaire de Secret. Du point de vue de l’histoire des idées, l’inscription de Postel dans une forme d’illuminisme pourrait être réexaminée (à travers l’étude des courants de spiritualité des débuts du règne de François I^er), de même que la dimension de tolérance, le statut particulier de l’eucharistie, ou encore la question de la religion naturelle ou du rationalisme dans certains écrits. Des aspects plus techniques de son œuvre restent à décrire : l’influence de Jean Lemaire de Belges, la première traduction du Zohar (étudiée déjà par Judith Weiss, 2016 et 2017 en hébreu, mais le sujet est immense), les textes de kabbale chrétienne, la grammaire des langues sémitiques, le rôle du quaternaire (quoique Jean-Pierre Brach ait clarifié la symbolique des nombres). Enfin, l’audience de Postel à la cour de France après 1561 est certaine, mais peu documentée ; ses réseaux restent à évaluer. Ce colloque voudrait se donner pour tâche de faire avancer notre connaissance de Postel, de ses écrits et de leur influence – et contribuer en quelque sorte à une cartographie de l’œuvre du « pape angélique ».