Ilaria MORETTI « La page est un miroir : la construction d’une identité littéraire à travers l’étude métabiographique des personnages féminins d’Elena Ferrante »

Thèse sous la direction de Pierre GIRARD.

Devant le jury composé de :
ABBRUGIATI, Perle, Professeur des Universités, Université Aix-Marseille, Rapporteure
BONNET, Nicolas, Professeur des Universités, Université de Bourgogne, Rapporteur
ALFANO, Giancarlo, Professore Ordinario, Università di Napoli Federico II, Examinateur
FRIGAU MANNING, Céline, Professeur des Universités, Université Lyon 3, Examinatrice
LATTARICO, Jean-François, Professeur des Universités, Université Lyon 3, Examinateur
GIRARD, Pierre, Professeur des Universités, Université Lyon 3, Directeur de thèse

Résumé

Cette étude naît de la volonté de répondre à un simple questionnement : est-il possible de reconstruire l’identité littéraire d’un auteur qui choisit délibérément de se cacher au grand public ? Ce concept d’identité littéraire paraît s’inscrire dans une théorisation métabiographique présentant un texte à la fois récit personnel, autofiction et compte rendu littéraire. Notre idée serait de pouvoir examiner comment Elena Ferrante, auteure absente, a pu, grâce à la création de ses protagonistes féminines, réfléchir à son rapport avec autrui, l’écriture, le corps interprété dans son acception féministe, ou avec les villes conçues comme des dramatis personae. Dans sa littérature, Ferrante met en place une véritable réflexion sur l’identité : la sienne d’auteure cachée ainsi que celle de ses personnages. Ses œuvres montrent des femmes déstructurées par le sentiment de perte, puis broyées par le démantibulement de leur subjectivité et enfin reconstituées dans la page d’écriture. Ainsi, l’effacement de Ferrante ne serait qu’un stratagème révélateur d’une éthique de l’écriture qui viserait à la construction d’un « être de mots » n’existant qu’à travers son identité de papier. Ces identités s’inscrivent d’ailleurs dans la mouvance d’une « philosophie de la narration » s’inspirant aux théories d’Adriana Cavarero et d’Hannah Arendt. En effet, ce n’est qu’en racontant le vécu d’autrui que l’auteure, ainsi que ses protagonistes-narratrices, parviennent à construire leur propre individualité. Cette relation en miroir montre comment l’écriture se fait moteur identitaire en permettant aux individus de se comprendre en tant que subjectivités pensantes, relationnelles et uniques.

Mots-clés : Elena Ferrante ; Métabiographie ; Féminisme ; Littérature Italienne Contemporaine ; Philosophie de la narration ; Naples ; Effacement ; Psychanalyse ; Écriture ; Personnages littéraires — Femmes
Identité (philosophie) ; Littérature italienne — 21e siècle ; Narration

Thèse disponible en ligne