L’intime


Organisation : Stéphane GOUGELMANN, Thibaut RADOMME, Delphine REGUIG (UJM Saint-Étienne, IHRIM)

L’intime réside, d’après l’étymologie du mot (le superlatif intimus), au plus intérieur de soi. Il bat entre le cœur, l’esprit et la peau, et se manifeste dans cette sphère affective et privée qu’on nomme l’intimité. Ainsi, mon intime conviction se forge dans le tribunal secret de mon jugement et mes amis intimes ne me sont proches qu’en vertu d’affinités toutes personnelles. Pour autant, l’intime doit-il être considéré comme une catégorie ahistorique ?


L’un des enjeux du « séminaire spécifique » annuel organisé par la section stéphanoise de l’Institut d’Histoire des Représentations et des Idées dans les Modernités sera de montrer que la pensée et la représentation de l’intime, l’intérêt même qu’on peut lui accorder fluctuent au cours du temps. L’unicité de la vie intime paraît elle-même relative, non pas seulement parce que l’hypothèse freudienne de l’inconscient met à mal l’unité du sujet, mais parce que, frotté de valeurs et d’idées communes, plongé dans la société et confronté à l’altérité, le moi, y compris le plus profond, reste, pour reprendre Montaigne, celui d’un « homme mêlé ». L’intime existe-t-il même indépendamment des mots qui le mettent en forme, des images qui l’objectivent ?
L’originalité de notre démarche résidera dans le corpus choisi : très majoritairement des œuvres à visée littéraire, où l’intime recherche sa voix singulière dans l’élaboration d’un style. L’intervalle chronologique dont relèveront nos exemples s’étendra de la Renaissance à l’aube du XXe siècle.

Ouvert à tous mais aussi à destination des étudiant.e.s de Master et Licence 3.