La fabrication du livre au temps de Beatus Rhenanus (1485-1547)


Organisation : Christine BÉNÉVENT (ENC / CJM), Jean-Marc CHATELAIN (BnF), Thierry CLAERR (Archives nationales / CJM), Martine FURNO (UGA / IHRIM), James HIRSTEIN (u. Strasbourg, Amis de la BHS), Rémi JIMENES (CESR), Elsa KAMMERER (u. Paris 8), Anne-Hélène KLINGER-DOLLÉ (u. Toulouse-Jean Jaurès), Laurent NAAS (BHS), Malcolm WALSBY (Enssib / CGN)

Un premier axe vise à mieux comprendre le rapport au livre de Beatus Rhenanus.

Selon un deuxième axe, ce colloque entend en outre réinscrire l’activité propre à Beatus Rhenanus et à son entourage dans une perspective plus large, aussi bien dans le temps que dans l’espace, en s’attachant à examiner comment on passe du texte au livre au XVIe siècle, selon la démarche suivie par Jeanne Veyrin-Forrer dans un autre article fondateur, « Fabriquer un livre au XVIe siècle ».
Seront privilégiées les propositions favorisant une comparaison avec les pratiques de Beatus Rhenanus et de son entourage.

Ces interrogations, qui seront conduites préférentiellement en rapport avec les exemplaires présents dans les collections de la Bibliothèque humaniste de Sélestat, ne sauraient oublier les textes, ni les stratégies d’auteurs dans la réalisation imprimée de leur œuvre, ni les réceptions dont ils font l’objet.

Ce colloque entend rendre hommage à Pierre Petitmengin, qui a légué une partie de sa bibliothèque à la ville de Sélestat. Il se tiendra du 28 au 30 mai 2026 à la Bibliothèque humaniste. Plusieurs séances de séminaire seront organisées en amont du colloque, notamment à l’automne 2025, afin de permettre aux futurs intervenants de découvrir les collections de la bibliothèque, qu’ils pourront également consulter dans des conditions privilégiées et en dialogue avec des membres du comité scientifique. Une bibliographie peut être également mise à disposition sur demande auprès de James HIRSTEIN.

Les propositions (1000 signes), accompagnées d’une courte présentation bio-bibliographique, sont à adresser conjointement à Martine FURNO (martine.furno[at]ens-lyon.fr, à Laurent NAAS (laurent.naas[at]ville-selestat.fr) et au secrétariat de l’Enssib (sabah.el_bakkali[at]enssib.fr) avant le 1er mai 2025. Les réponses seront données au plus tard fin juin 2025.


En hommage à Pierre Petitmengin, qui a légué une partie de sa bibliothèque à la ville de Sélestat.

En 1980, dans un article séminal intitulé « A propos du ‘Tertullien’ de Beatus Rhenanus (1521) » et sous-titré « Comment on imprimait à Bâle au début du seizième siècle », Pierre Petitmengin s’attachait à « la genèse d’un ouvrage qui a fait date, aussi bien dans l’histoire du livre que dans celle des études classiques », à savoir l’édition princeps de Tertullien, issue des presses de Johannes Froben. Grâce à la confrontation entre l’édition elle-même et le manuscrit qui avait servi d’exemplar pour la préparation de l’impression, ce grand érudit parvenait à reconstituer non seulement le travail philologique mené par Beatus mais aussi le processus de fabrication du livre au sein de l’atelier bâlois. Ce faisant, Beatus Rhenanus mettait en application un large éventail de compétences et de connaissances acquises au gré de sa formation à l’école latine de Sélestat, de son séjour estudiantin à Paris, partagé entre l’université et les ateliers typographiques, de ses expériences à Strasbourg, auprès de l’imprimeur Matthias Schurer, puis à Bâle, d’abord chez Johann Amerbach puis dans l’officine frobénienne, entre autres.
Le parcours de Beatus Rhenanus, dont on connaît bien l’activité de philologue et d’éditeur de textes classiques et patristiques, peut aussi se lire comme celui d’un « artisan de la pensée », au sens où l’entendait François Ritter dans son Histoire de l’imprimerie alsacienne quand il s’attachait à valoriser le travail des imprimeurs. C’est bien l’activité de Beatus Rhenanus comme artisan et concepteur du livre que ce colloque se propose d’explorer.