Les traces d’un temps nouveau ? Percevoir la nouveauté du présent entre XVIe et XVIIe siècle


Organisation : Lorenzo COMENSOLI ANTONINI (ENS de Pise), Paul-Alexis MELLET (Université de Genève, Institut d’Histoire de la Réformation) et Delphine REGUIG (UJM Saint-Étienne, IHRIM | IUF)


Événement organisé en partenariat avec l’université de Genève, dans le cadre du projet IUF de Delphine REGUIG « Le Temps du Roi ».

La modernité, selon Reinhart Koselleck, commencerait lorsque le passé, le présent et le futur deviennent trois dimensions proprement historiques, c’est-à-dire des représentations distinctes, mais liées entre elles par des rapports de causalité. La modernité serait ainsi le résultat final d’un long processus, entre 1500 et 1800. Or, les décennies entre XVIe et XVIIe siècle sont une époque qui ne maîtrise pas encore les mots et les concepts pour dire le changement de régime d’historicité qui est en train de se faire. La sanglante crise de l’unité chrétienne s’achève sur une fragile «  stabilisation  » politique. La science nouvelle bouleverse les savoirs traditionnels autant qu’excite la curiosité. Les passions politiques sont prises entre un désir de restauration et la nécessité de faire face à des enjeux inédits. L’historiographie n’est plus seulement sacrée, mais est censée écrire l’histoire des monarchies et des rois de cette nouvelle Europe qui s’organise en nations pendant qu’elle s’ouvre au monde. On ressent alors que tout a changé, mais la perception de la nouveauté, le rapport au passé et sa projection vers le futur sont encore loin d’être intégrés dans la conscience du progrès : elles font encore problème, ou plutôt elles sont un problème en tant que tel. C’est ce problème du rapport à la nouveauté que cette journée d’étude, rassemblant de nombreux jeunes chercheurs et chercheuses dans différents domaines, cherchera à traiter.