« Lever l’anonymat des 28 volumes de l’Encyclopédie. Recherches, méthodes et découvertes »


Comité d’organisation : Emmanuel BOUSSUGE, Alain CERNUSCHI, Lucien DERAINNE, Alexandre GUILBAUD, Marie LECA-TSIOMIS, Irène PASSERON, Christophe SCHMIT

Qui a écrit quoi dans l’Encyclopédie ? Quels sont les auteurs ignorés, savants ou écrivains, de tel article, de telle explication de planche ? À quel dessinateur ou graveur devons-nous telle ou telle planche ? La réponse n’a rien d’évident, surtout si l’on précise que sur plus de 74 000 articles, près de 33 000 ne sont pas signés. Quant aux contributeurs aux explications des planches, l’identification est à peine commencée. Malgré quelques recherches pionnières limitées, parmi lesquelles il faut citer celles de Proust, de Schwab ou de Lough, l’essentiel de l’énigme demeure.
Lever l’anonymat des 28 volumes de l’Encyclopédie est l’un des défis relevés par l’ENCCRE : un chantier immense et progressif certes, mais aux premiers résultats déjà convaincants. Près de 3000 articles non signés ont déjà été attribués à la suite d’un travail collaboratif d’analyse et de validation.
Mais comment attribuer un élément textuel ou iconographique à qui n’a pas signé sa contribution ? Sur quels critères fonder une telle attribution ? Question essentielle, à laquelle doit répondre l’exposé des diverses démarches entreprises pour y parvenir.
Les méthodes textométriques et stylométriques peuvent-elles nous aider dans ces recherches ? Autre question que les dernières évolutions technologiques dans ce domaine nous incitent à poser pour l’Encyclopédie sur la base des données vérifiées désormais disponibles sur l’ENCCRE.
Comment expliquer enfin une aussi grande proportion d’articles non signés alors que les éditeurs soulignent à plusieurs reprises l’importance des marques de contributeurs dans l’œuvre qu’ils dirigent ?
La mise à jour de nouvelles contributions dues à D’Alembert, Diderot, Daubenton, Ménuret de Chambaud, et d’autres, nous apprend beaucoup sur l’ouvrage lui-même et les points de vue qui s’y rencontrèrent. Le chantier ainsi ouvert, et qui appelle la participation de nouveaux chercheurs, permettra de mieux approcher l’histoire du colossal travail intellectuel qui donna naissance à l’Encyclopédie.


Colloque soutenu par le Labex Comod