Marion BLANCHER « Vivre vraiment. Seuil et persévérance, avec Spinoza »

Le jury est composé de :
Delphine ANTOINE-MAHUT,
Julie HENRY,
Chantal JAQUET,
Pierre-François MOREAU (directeur),
Pascal SÉVÉRAC,
Ursula RENZ.

RÉSUMÉ

Dans une société libérale où l’injonction à être soi-même, à être heureux et à vivre sa liberté en toute indépendance structure l’imaginaire et les parcours de vie, la place qu’ont les dépressions et les addictions interrogent. Interprétées non seulement comme résultat d’une histoire et d’une situation individuelles mais aussi comme pathologies sociales, dépressions et addictions indiquent les risques et limites d’une certaine forme de vie, la nôtre, et suscitent la critique et la recherche d’autres manières de vivre, d’une manière de vivre plus adéquate. Ainsi, le questionnement éthique et politique ancien portant sur la manière de conduire sa vie réapparaît dans des conditions socio-culturelles concrètes, appelant une réponse valable pour tout homme mais propre aussi à ces conditions et à chaque individu qui s’interroge, de manière existentielle. Spinoza proposant lui-même ce va-et-vient d’une anthropologie et d’une éthique générales à une attention particulière aux sociétés humaines et au point de vue des hommes sur leur propre vie, est susceptible d’éclairer ce questionnement et d’indiquer des moyens concrets d’y répondre.

Comprendre ce qu’est vivre pour un homme, et ce qu’est vivre vraiment, permet d’appréhender en même temps le lieu et la façon dont les individus se saisissent de cette question du « comment vivre ». Ils amorcent ainsi l’institution d’une nouvelle manière de vivre, laquelle ne peut durer que si elle est soutenue au sein de certaines relations et activités. La liberté, comme le bonheur et la constitution d’un soi consistant, ne se décident donc pas, et encore moins seul, mais émergent de ce long cheminement qui implique de s’engager autrement, individuellement et collectivement, dans les relations et activités qui structurent toute vie humaine.

Thèse disponible en ligne